Le Rhode Island et le Massachusetts
La tour de Newport
La tour de Newport est une petite tour en pierres qui s’élève sur le plus haut sommet de la ville de Newport, Rhode Island, surplombant le port, et qui fait partie aujourd’hui du parc Touro. Il s’agit d’une petite structure circulaire supportée par huit colonnes rondes et solides mesurant environ 7 m de diamètre extérieur et 8 m de hauteur. Elle est faite de pierres non taillées cimentées dans du mortier. À l’origine, toute la structure était couverte d’une épaisse couche de plâtre qui aujourd’hui est presque entièrement écaillée. On peut cependant en apercevoir des fragments ici et là. Il y avait probablement un toit en forme de dôme, mais il n’y est plus. Les colonnes sont reliées entre elles par des voûtes aplaties. L’utilisation de pierres non taillées donne aux voûtes une apparence quelque peu désordonnée. Les colonnes sont appuyées sur des piles de roches et de terre dans une tranchée souterraine circulaire.
Lors de sa construction, la tour s’élevait sur deux étages, reliés par un escalier, au-dessus des colonnes. Le plancher et l’escalier étaient ancrés sur des poutres de bois carrées mesurant environ 30 cm d’épaisseur et nichées dans le mur. Une porte basse menait au premier étage de la tour. Près de la porte, un foyer était encastré dans le mur.
Newport a été fondée en 1639 par l’Anglais, William Coddington. La première mention de la tour se trouve dans un contrat daté du 28 février 1677, et plus tard dans le testament daté du 24 décembre 1677 de Benedict Arnold, gouverneur de la colonie, qui vivait à Newport depuis 1657 et qui en était un des hommes les plus riches.
La controverse entourant les origines de la tour a été déclenchée par Carl Christian Rafn pendant qu’il travaillait à la publication des sagas du Vinland. Rafn a écrit à l’Association d’histoire du Rhode Island concernant l’existence possible d’antiquités scandinaves en Amérique du Nord et, en réponse, le secrétaire de l’Association, Thomas Webb, lui a parlé de la tour de Newport. Dans une lettre datée du 22 mai 1839, Webb lui a aussi fait parvenir une esquisse de la tour. Rafn en a rapidement conclu que la tour était une église ronde scandinave bâtie par un groupe de Scandinaves sous les ordres de l’évêque Erik Gnupsson qui était parti à la découverte du Vinland en 1121. La théorie de Rafn a été publiée dans un supplément d’Antiquitates Americanae en 1839 ainsi qu’en 1841. Inspiré par cette théorie et par la découverte près de Fall River, au Massachusetts, d’une tombe qu’on croyait être celle d’un Scandinave, le poète américain Henry Wadsworth Longfellow a écrit son célèbre poème, « Le squelette en armure ». L’opinion de Rafn sur les origines de la tour a été soutenue par Asahel Davis dans une série de conférences et d’articles. Il s’en est suivi un débat qui fait rage encore aujourd’hui. Pour certains, la tour a été construite au milieu du dix-septième siècle par Benedict Arnold et son architecture est typique de Newport et du Rhode Island. D’autres pensent qu’il s’agit d’une architecture médiévale qui, par conséquent, date d’avant le dix-septième siècle. Les fouilles de 1940 et 1950 n’ont pas réussi à trancher cette affaire. Qu’en pensez-vous?
Le rocher de Dighton
Le rocher de Dighton est un bloc erratique de grès – de la grauwacke. Il est situé sur le rivage est du fleuve Taunton près de Dighton, au Massachusetts et il est protégé par un batardeau dans le parc national de Dighton Rock. Dighton est situé près de Berkley, au Massachusetts, près de la frontière entre le Massachusetts et le Rhode Island.
Le rocher, qui mesure environ 3,5 m de long et 1,5 m de haut, présente une surface inclinée recouverte de formes et de lignes. Il a fait l’objet d’études depuis plus de deux cents ans. Au début, on pensait que les formes représentaient des Phéniciens. Selon Carl Christian Rafn, au moins une partie des symboles étaient une illustration de la colonie de Thorfinn Karlsefni, avec Gudrid et l’enfant Snorri sur le rivage alors qu’ils étaient attaqués par des indigènes. Rafn a également suggéré que le rocher comportait une inscription runique qui disait ce qui suit : « Thorfinn et 131 [peut-être 151] hommes ont pris possession de cette terre. » D’autres personnes ont suggéré que l’inscription avait été sculptée par l’explorateur portugais, Miguel Cortereal. Il y en a d’autres qui pensent plutôt que l’inscription est un pétroglyphe aborigène. D’après vous, quelle serait l’explication la plus sensée? Est-ce qu’il s’agit d’une inscription runique léguée par les Scandinaves du Vinland?
Livres ou romans
- Asahel Davis, La découverte de la Nouvelle-Angleterre par les Hommes du Nord cinq cents ans avant Christophe Colomb, avec une introduction sur les vestiges de l'Amérique et sur les premiers habitants de l'Amérique centrale ainsi que des ajouts importants. Une communication donnée à New York, Washington, Boston et autres villes., 1844
- Antoinette Forrester Downing, Les premières maisons du Rhode Island , 1937
- Jonathan L. Fairbanks and Robert F. Trent, Les débuts de la Nouvelle-Angleterre : le dix-septième siècle, 1982
Le rocher de Dighton
Chapitres de livres
- C.C. Rafn, Le rocher de Dighton dans « Monumentum Vestutum in Massachusetts », Antiqvitates Americanæ, 1837
- Henry R. Schoolcraft, Le rocher de Dighton : un monument antique, The History, Condition and Prospects of the Indian Tribes of the Unitied States, 1856
- John Gorham Palfrey, Le rocher de Dighton dans « Premiers voyages et premières explorations », History of New England, vol. 1, 1859
Articles de revues scientifiques
La tour de Newport
Livres ou romans
- Phillip A. Means, La tour de Newport, 1942
- Hugh Morrison, Le caractère médiéval de l’architecture de Newport , 1952
- Hugh Morrison, Les débuts de l'architecture américaine à partir de la colonisation jusqu'à la création de la Nation, 1952
Chapitres de livres
- Benson J. Lossing, La tour de Newport dans le chapitre XXVII , Pictorial Field Book of the Revolution, vol. 2, 1850
- Henry R. Schoolcraft, La tour de Newport : un monument antique, The History, Condition and Prospects of the Indian Tribes of the United States, 1856
- Dr. Thomas H. Webb, La ruine de Newport dans « Antiquities », Information Respecting the History, Condition, and Prospects of the Indian Tribes of the United States, vol. 4, 1856
- Dr. Thomas H. Webb, Le testament du gouverneur Benedict Arnold, 24 décembre 1677, cité dans « Antiquities », Information Respecting the History, Condition, and Prospects of the Indian Tribes of the United States, vol. 4, 1856
- John Gorham Palfrey, La tour de Newport dans « Premiers voyages et premières explorations », Early History of New England, vol. 1, 1859
Articles de revues scientifiques
- George William Curtis, Newport : histoire et société, Harper's New Monthly Magazine, 31 août, 1854
- R.G. Hatfield, Le « vieux moulin de pierres » de Newport. Une nouvelle étude pour résoudre un vieux casse-tête, Scribner's Monthly, 1879
- Hjalmar Holand, Souvenirs scandinaves de séjours médiévaux en Amérique , Aarbørger for nordisk Oldkyndighed, 1951
- William S. Godfrey Jr., L’archéologie du vieux moulin de pierres à Newport au Rhode Island, American Antiquity, 1951
- John Steele Gordon, La question américaine, American Heritage, 1992
Articles de journaux ou de magazines