La religion
Statuette de Frey, Statuette de bronze représentant le dieu Frey. Frey porte un casque conique typiquement viking. , ATA, Statens Historika Museum, Stockholm
Au cours de l’ère viking, les Scandinaves sont passés d’une religion païenne polythéiste au christianisme monothéiste. La religion païenne scandinave comprenait deux groupes de dieux, les Vanir [au singulier, Vanr]), associés à la fertilité et à la prospérité, et les Æsir [au singulier, Áss], associés au pouvoir et à la guerre. Le culte voué aux Æsir s’est développé ultérieurement, mais il n’a jamais complètement remplacé celui des Vanir qui représentaient les anciennes croyances. Frey et Freya étaient les dieux principaux des Vanir. Frey était le dieu de la fertilité associé aux hommes et aux récoltes; son culte relevait d’une longue tradition. Freya était sa contrepartie féminine et son culte pourrait avoir puisé ses origines dans l’ancien concept de la déesse mère.
Odin et Thor étaient les dieux les plus importants parmi les Æsir. Le culte voué à Thor était particulièrement important en Islande. Il était le dieu du tonnerre, des tempêtes, de la guerre et de la fertilité. Odin, le père de Thor et le dieu de la guerre et de la sagesse, était associé au seið, la magie et la sorcellerie. Odin est devenu particulièrement populaire auprès de la haute bourgeoisie danoise et de celle de la région du Götaland dans le sud de la Suède.
La religion païenne comptait plusieurs autres dieux et les contacts avec le monde surnaturel étaient maintenus par les chants, les danses et le seidr. Dans un passage des sagas du Vinland, Gudrid devient malgré elle une participante efficace dans une cérémonie de seidr.
Il y a très peu d’information sur la façon dont les cultes étaient célébrés. Les chefs politiques scandinaves se disaient les descendants directs des dieux et de ce fait, ils étaient aussi les chefs religieux. Les cérémonies étaient jumelées avec les banquets qui étaient donnés par les chefs dans leurs domaines. On y servait de grandes quantités d’hydromel, de bière et de vin aux invités et l’état d’ébriété qui en découlait était une part importante du culte.
C’est pendant l’ère viking que les Scandinaves ont pris contact avec le christianisme. À la fin du huitième siècle et au début du neuvième siècle, les missionnaires chrétiens venaient d’Allemagne et d’Angleterre dans les centres commerciaux scandinaves où l’on retrouvait plusieurs commerçants étrangers.
Le Danemark s’est christianisé au dixième siècle. À la fin de ce siècle, le roi Olaf Tryggvason a donné à ses vassaux le choix entre le christianisme ou la mort. Olaf a aussi imposé le christianisme aux îles Shetland, Orcades et Féroé et il a joué un rôle important dans la conversion de l’Islande. Selon « La saga d’Eirik le Rouge », il a donné à Leif Eriksson le mandat de christianiser le Groenland. Le christianisme s’est développé en Suède, mais a pris un certain temps et le processus ne s’est complété qu’au douzième siècle.
Les Islandais ont adopté le christianisme lors d’un vote au Althing en 999 ou 1000. La décision démontre que la plupart des Islandais étaient déjà familiers avec le christianisme et l’avaient déjà adopté. Certains, comme Helgi le Maigre, pratiquaient les deux religions. Quant à Egil Skallagrimsson, il a opté pour un compromis, la « première signature », une pratique obligatoire en Angleterre pour ceux qui voulaient faire du commerce avec les marchands anglais. Cette « première signature », primsigning, tenait lieu de baptême provisoire.
La forme de christianisme adoptée était le catholicisme romain. Cependant, entre le début et le milieu du seizième siècle, tous les pays scandinaves sont devenus protestants luthériens, un concept qui correspondait mieux à la tradition scandinave qui voulait que le roi soit aussi le chef spirituel.
Au cours de la période païenne, les morts étaient placés dans des tertres ou sous des cairns de pierres situés à la limite des propriétés. Les corps pouvaient être incinérés ou inhumés. Avec l’arrivée du christianisme, un enterrement en terre consacrée était nécessaire pour avoir accès à une vie heureuse dans l’au-delà. Les sagas du Vinland mentionnent ce détail lorsqu’il est question d’une expédition qui a été mise sur pied afin de ramener le corps de Thorvald Eriksson au Groenland. Lorsqu’il était impossible d’enterrer immédiatement un corps dans un cimetière, par exemple lorsque la terre au Groenland était gelée, les corps étaient alors entreposés jusqu’à ce qu’ils puissent être amenés au cimetière. « La saga de Tósta » raconte l’histoire de Corpse-Lodin dont le travail consistait à s’assurer que les morts décédés au loin soient ramenés dans un cimetière.
Chapitres de livres
- Adam of Bremen, La religion dans les chapitres 26 et 27, Beskrivelse af øerne i Nordern [Description of the Islands in the North], 1978
- Bernard Scudder, trans., La religion dans « La saga d’Egil » , The Sagas of Icelanders: A Selection, preface by Jane Smiley, introduction by Robert Kellogg, 2000
Source d'internet