L’économie
L’économie viking était basée sur l’agriculture et les produits locaux obtenus par la chasse, la pêche et les récoltes. Les chefs et l’élite avaient besoin de marchandises de luxe pour se démarquer de la population. Le commerce était la seule façon d’obtenir de telles marchandises qui, souvent, provenaient de très loin. Les chefs offraient des fourrures, du cuir, du miel et des esclaves contre du grain, du sel, de l’or, de l’argent, des alliages de cuivre, du velours, de la soie et des épices. La Norvège et la Suède leur fournissaient le fer. La Norvège fournissait aussi des pierres à aiguiser (pour affiler leurs épées et leurs outils).
Par le commerce avec le peuple lapon du nord de la Norvège, de la Suède et de la Finlande, ils obtenaient de bonnes peaux et des produits dérivés de baleines et de phoques ainsi que des bois de rennes pour en faire des peignes et d’autres petits articles.
L’agriculture était surtout adaptée aux fermes laitières et à l’élevage des moutons et des chèvres plutôt qu’à la production céréalière. C’est difficile d’avoir de bonnes récoltes au nord de la Suède et du Danemark. Les sols ne sont pas particulièrement fertiles et la saison de la culture est courte. Le blé ne peut pas être cultivé convenablement au nord de la Norvège du Sud et dans la province de Gästrikland, en Suède. Donc, le pain et le porridge de blé étaient des produits que seuls les riches pouvaient se payer. Il était plus courant de manger du pain et du porridge d’avoine et d’orge. En Europe, l’orge est souvent appelée maïs, mais ce dernier est différent de celui qui est connu sur le continent américain. Le maïs américain (blé d’Inde) était complètement inconnu des Vikings, tout comme le riz, qui n’a jamais été cultivé en Scandinavie.
Le cheptel était un secteur économique plus important que l’agriculture et les Vikings étaient de bons exploitants de fermes laitières. Ils avaient de grands troupeaux de bovins, de moutons et de chèvres qui leur donnaient un éventail de produits laitiers : du lait frais, de la crème, du beurre, du fromage, du babeurre et un yaourt nommé skyr. Les moutons produisaient de la laine. Ils préféraient le mouton à longs poils dont on fait encore l’élevage en Islande et qui est maintenant connu sous le nom de mouton « islandais ». Ils sont robustes et peuvent passer une bonne partie de l’hiver à l’extérieur. Leur laine est particulièrement longue et riche. Le tissu fait avec cette laine est devenu un important produit commercial en Islande et au Groenland. Le bœuf, le mouton et l’agneau étaient les viandes préférées. Une grande ferme pouvait supporter jusqu’à 100 vaches et plusieurs centaines de moutons. Le fermier libre moyen possédait environ le dixième de ce cheptel et les petites fermes encore moins.
Il y a avait des porcs. La viande de porc et le jambon étaient considérés comme de la nourriture de fêtes. Les porcs ont une plus grande progéniture que les bovins et les moutons. Ils sont donc utiles pour partir une ferme comme l’ont fait les premiers immigrants en Islande et au Groenland. À long terme, c’est difficile de garder des porcs en bonne santé dans un climat rigoureux. Alors ils devenaient plus rares dans l’alimentation des Vikings après les premières décennies dans une nouvelle colonie. Les Vikings avaient aussi des poulets, des canards et des oies (ils chassaient aussi les espèces sauvages), mais ils n’en faisaient pas l’élevage à grande échelle.
La chasse jouait un grand rôle dans l’économie. Ils chassaient le castor, l’hermine, la zibeline, les écureuils gris, la martre et le renard pour en obtenir de luxueuses fourrures qui étaient transformées en vêtements et en couvertures. La baleine et le phoque fournissaient l’huile, un élément important, et de la nourriture. Ils pouvaient produire un cuir solide à partir de la peau des phoques. Quant aux os de baleines, ils étaient le plastique de l’ère viking. Ils étaient utilisés pour faire des peignes, des aiguilles, des épingles, des ornements, des jeux de tables, des petits outils et des planches à « repasser ». On faisait la chasse au chevreuil et au sanglier au Danemark et en Suède. En Suède et en Norvège, on ajoutait la chasse à l’élan, et au nord du Groenland, la chasse au renne (caribou), bien qu’en Scandinavie, la plupart des rennes étaient sous le contrôle du peuple lapon.
Dans le nord de la Norvège, le morse était chassé à cause de la grande valeur de ses dents. Les défenses de morses étaient rares et l’ivoire dur et brillant était un matériau prisé pour les petits ornements. L’ivoire des morses est devenu le produit le plus important que les chefs du Groenland utilisaient pour obtenir les marchandises européennes dont ils avaient besoin. Les Groenlandais ont établi des camps de chasse appelés Nordsetr, des Shielings[cabanes] nordiques, situées très au nord de leurs colonies. Ces camps étaient probablement situés sur l’île connue aujourd’hui sous le nom de Disko, mais il se peut qu’ils aient été situés aussi au nord qu’Upernavik. Dans ces camps, le petit lard des morses était transformé en huile et les peaux travaillées pour en faire du cuir. Les cordes faites en peaux de morses étaient les cordes les plus solides de l’époque.
Les chefs avaient tous un camp de pêche saisonnier où ils envoyaient une partie de leurs travailleurs pour de courtes périodes pour préparer les stocks de poissons qui seraient utilisés le restant de l’année. Le poisson était séché, fumé ou salé pour prévenir la pourriture.
Chapitres de livres
- Axel Christophersen, Les ports et le commerce en Norvège pendant la période de transition à l’époque historique , Aspects of Maritime Scandinavia AD 200- 1200: Proceedings of the Nordic Seminar on Maritime Aspects of Archaeology, Roskidle, 13th-15th March, 1989, 1991
- Keneva Kunz, trans., La pêche dans « La saga des peuples du Laxardal », The Sagas of Icelanders: A Selection, preface by Jane Smiley, introduction by Robert Kellogg, 2000
- Bernard Scudder, trans., La pêche dans « La saga d’Egil » , The Sagas of Icelanders: A Selection, preface by Jane Smiley, introduction by Robert Kellogg, 2000
- Bernard Scudder, trans., Les taxes et le commerce de la fourrure dans « La saga d’Egil », The Sagas of Icelanders: A Selection, preface by Jane Smiley, introduction by Robert Kellogg, 2000
- Bernard Scudder, trans., L’agriculture dans « La saga d’Egil », The Sagas of Icelanders: A Selection, preface by Jane Smiley, introduction by Robert Kellogg, 2000
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