Les systèmes politique et juridique en Islande et au Groenland
L’Islande a été dirigée par plusieurs chefs indépendants dont le pouvoir dépendait du nombre de partisans qu’ils pouvaient attirer et qui acceptaient de les défendre contre leurs adversaires. Les chefs formaient des coalitions entre eux et la compétition entre les coalitions était permanente. Conséquemment, l’organisation du pouvoir demeurait instable et engendrait de nombreuses batailles entre les chefs ou les coalitions.
À partir d’environ 930, l’Islande a été gouvernée par 36 chefs, mais on a vu ce nombre augmenter jusqu’à 48. Le terme pour chef était goði (pluriel goðar) et sa zone d’influence se nommait goðord. Le pays était dirigé par une assemblée nationale et des assemblées régionales appelées things, ou parlement en plein air, þingir (singulier þing) en vieux norrois. Les things régionaux avaient lieu au printemps et duraient environ une semaine. L’assemblée nationale, alþingi elle, se réunissait une fois par année, en été, à Thingvellir (environ à 50 km à l’est de ce qui est aujourd’hui Reykjavik) et durait deux semaines. Le président du alþthingi était le Gardien de la loi et provenait toujours d’une des familles les plus en vue du pays. En tant que Gardien de la loi, il devait mémoriser tous les articles de la loi ainsi que les règles de son application et les réciter à l’ouverture du thing.
Tous les parlements se tenaient à l’extérieur. Pendant les things, les participants vivaient dans leurs propres cabines, búðir (singulier búð), installées proche les unes des autres et disposées sur une grande superficie. Une búð était une habitation temporaire avec des murs permanents en tourbe et un toit en toile qui était monté seulement lorsque les cabines étaient utilisées.
Pendant les things, on réglait les litiges et on prenait les décisions d’intérêt commun. On utilisait le système juridique norvégien avec quelques modifications islandaises. La plupart des lois scandinaves étaient similaires. Les lois avaient été préservées par tradition orale jusqu’au alþingi de 1117 où une loi a été votée stipulant que les lois devaient être écrites. Bien que le document original ait disparu, la majorité de son contenu se trouve probablement inclus dans le manuscrit Grágás [l’oie grise] écrit 30 ans plus tard.
Les lois préconisaient le châtiment selon le principe du « œil pour œil, dent pour dent ». Il était cependant possible de payer des amendes. Les crimes les plus graves étaient passibles d’exil à vie ou pour une période limitée.
La cour de justice était composée d’une assemblée des chefs qui votaient sur des causes litigieuses. Seuls les hommes libres détenant une certaine richesse pouvaient voter. Les pauvres et les esclaves n’avaient pas droit de parole, les femmes non plus.
Cependant, il y avait un problème avec ce système juridique : bien que le parlement puisse établir ce qu’il pensait être juste, il n’y avait aucune agence pour voir à ce que justice soit rendue. Conséquemment, le plus fort, celui qui avait le plus de partisans, faisait à sa guise.
Le système politique et juridique au Groenland était probablement modelé sur celui de l’Islande, mais il y a peu de renseignements à ce sujet. Nous ne savons donc pas ce qui a pu changer avec le temps.
Livres ou romans
- Andrew Dennis, Peter Foote and Richard Perkins, Trans., Les lois de l’ancienne Islande, Grágás, 1980
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