Cannibalisme?
Un des aspects les plus controversés de l’expédition Franklin se trouve dans la possibilité que des membres de l’expédition aient recouru au cannibalisme. En Grande-Bretagne, la première mention de cannibalisme remonte à 1854 lorsque le Dr John Rae rapporte des témoignages inuits. Les sensibilités victoriennes sont offensées par ces révélations et personne n’est plus offensé que lady Franklin qui a refusé de reconnaître la possibilité que de tels gestes aient pu se produire au cours de l’expédition de son époux. Le célèbre romancier Charles Dickens intervient dans le débat avec une série d’articles dans sa revue Household Words.
Dans les années 1860, Charles Francis Hall mène des entrevues avec divers informateurs inuits, en particulier deux personnes dont les observations appuient les allégations de Rae sur le cannibalisme parmi les membres de l’expédition Franklin. Des représentants de la Marine britannique rétorquent alors que s’il y a réellement des preuves de cannibalisme, « les autochtones avaient probablement procédé eux-mêmes à l’opération ».
Une autre opinion est émise en 1992 par l’archéologue Anne Keenleyside et son équipe qui ont examiné environ 400 ossements appartenant à des membres de l’expédition Franklin sur un site de la rive ouest de l’île du Roi-Guillaume, qui aurait vraisemblablement correspondu à « l’endroit de la chaloupe » de McClintock.
En prenant en considération tous les éléments de preuve, quelle est la solution à ce mystère, à savoir est-ce que des membres de l’expédition Franklin auraient été poussés au cannibalisme?