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Les factions doukhobors

[ Des nudistes accueillent un visiteur au village de God’s Valley près de Grand Forks, 1918, Unknown, UBC Special Collections 16-1 ]

Les Doukhobors vivaient de nombreuses luttes internes. Au moment de la venue des années 1920, il y avait de nombreuses divisions. Il y avait les indépendants, qui s’étaient séparés de Verigin et de la Christian Community of Universal Brotherhood (CCUB). Voyant l'exemple des indépendants, d’autres membres de la communauté ont dû aussi sérieusement réfléchir à l’idée de posséder leur propre ferme. Il y avait aussi les svobodniki qui insistaient pour suivre les principes doukhobors les plus purs et qui rejetaient toute forme de modernisme et de compromis avec les gouvernements et les lois. Verigin et les svobodniki entretenaient une relation complexe. Il les a exclus de la communauté mais il semblait les tolérer comme squatters sur les terres de la communauté. Quant aux « puristes », ils ne craignaient pas de défendre les principes doukhobors. Par exemple, en 1916, ils ont incendié la magnifique résidence, la maison communautaire, de Verigin à Otradno en Saskatchewan, pour avertir Verigin et ses disciples qu’il ne fallait pas idéaliser et idolâtrer l’image de Verigin ou même considérer la résidence, dom, comme une icône. C’était probablement ces mêmes fanatiques qui ont incendié l’impressionnante résidence d’été/bureau de Verigin à Brilliant, en Colombie-Britannique, en avril 1924. Si leur opposition à l’étalage des richesses de Verigin pouvait justifier d'incendier des résidences, pouvait-elle aussi justifier de commettre un meurtre?

Il y avait des divisions à l’intérieur même de la communauté. La prospérité engendrée par la Première Guerre mondiale a injecté des fonds dans communauté et il s’est créé une élite composée d’administrateurs locaux. Regardez les photographies de ces hommes et demandez-vous ce qu’elles disent de leur style de vie en comparaison avec la vie des Doukhobors ordinaires qui travaillaient dans les villages ruraux. Étaient-ils prêts à écarter le Divin et à s'approprier les feux de la rampe?

Une autre conspiratrice possible contre le Divin était sa compagne de longue date, Anastasia Holobova. En 1923, après avoir été aux côtés de Verigin pendant plus de vingt ans, en fait depuis l’arrivée de ce dernier au Canada, Anastasia Holobova voyait peut-être son statut menacé. Au moment de sa mort, Verigin voyageait en compagnie de Mary Strelaeff, alors âgée de 17 ans. Même si Strelaeff a été décrite comme la secrétaire de Verigin, il est peu probable qu’elle ait été capable d’écrire ou de lire le russe ou l’anglais. Les jeunes filles doukhobors n'allaient que rarement à l’école. La jalousie et la vengeance pourraient-elles être un motif ou Anastasia pensait-elle, qu’une fois Verigin mort, elle aurait la chance de mener la destinée des Doukhobors? Après sa mort, elle a tenté de succéder à Verigin.

Les forces policières avaient une théorie selon laquelle ce sont des Doukhobors qui auraient tué Verigin. Leurs soupçons étaient centrés sur deux hommes, des immigrants russes qui n’étaient pas des Doukhobors. (Il est important de noter que les Doukhobors ont fait eux-mêmes cette distinction.) Le premier était le flamboyant Sam Kamenshikoff, aussi connu comme « Orange Sam », qu’il était facile de soupçonner parce qu’il agissait et s’habillait bizarrement. Le second suspect était un horloger avec une panoplie d’alias, Metro Grishin. Mais à part le fait qu’il n’y avait pas de preuve qui les reliait à aucune explosion, quels auraient pu être leurs motifs pour tuer Verigin? Auraient-ils pu agir sur les instructions d’autres personnes, au Canada ou à l’étranger?

Documents gouvernementaux

Lettres

Autres

Articles de journaux ou de magazines

Histoire ou entrevue orale