Roman de Benoît Tessier (pseudonyme d’Yves Thériault): Le drame d’Aurore (1952)
Yves Thériault est sans doute le plus grands des auteurs québécois à s’être penché sur les événements de Fortierville. Il le fait en 1952, sous le pseudonyme de Benoît Tessier. Thériault écrit son roman dans les débuts de sa carrière littéraire, avant ses grands succès tels Aaron et Agaguk. Il le rédige sans doute assez rapidement, comme il a l’habitude de procéder et sûrement pour profiter de l’engouement provoqué par la sortie du film. Publier un roman sur l’histoire d’Aurore l’enfant martyre en 1952 c’était le succès et, par le fait même, les revenus assurés.
Résumé :
Aurore vit seule avec son père depuis le décès de sa mère. Ils habitent une petite maison pas très belle, sur une mauvaise terre où rien ne pousse. Ils ne semblent pas avoir beaucoup de moyens. Le père d’Aurore décide de se remarier avec Mélanie, un femme froide et autoritaire. S’ensuit le début des mauvais traitements. Après avoir constaté plusieurs comportements étranges, les voisins interviennent et vont chercher Aurore qui est enfermée dans un hangard par une nuit de grand froid. Malheureusement, Aurore meurt. Les policiers procèdent donc à l’arrestation de Mélanie qui nie tout et tente de mettre son mari de son côté. Le roman se termine avec le procès de Mélanie, qui est condamnée à la pendaison, mais elle décède avant la date prévue, soit au moment de son accouchement.
Personnages :
Aurore : Aurore a onze ans, elle est craintive, nerveuse, renfermée, maladive. Elle a la peau très pâle.
Le père : Odilon Gratton, c’est un homme trapu, bourru et dur, qui ne parle pas beaucoup, qui ne veut pas se mêler à ses voisins. Il aime prendre un petit verre d’alcool de temps en temps.
La mère : Rosa, femme douce, patiente mais maigre et chétive qui est souvent malade.
La belle-mère : Mélanie, veuve sans enfant. C’est une grande et grosse femme au visage dur, avec une très bonne santé.
La voisine : Blanche Allain, femme pieuse, curieuse, au physique grand et fort. Elle est mariée et mère de huit enfants.
Sur l’auteur :
THÉRIAULT, Yves [Benoît Tessier] (1915-1983). Romancier, conteur, nouvelliste, dramaturge et essayiste, né à Québec. Très tôt sa famille déménage à Montréal. Il étudie à l'école paroissiale Notre-Dame-de-Grâce et un an au Mont-Saint-Louis (1921-1929). […] Son premier livre, Contes pour un homme seul, paraît en 1944. Il s'agit d'une vingtaine de récits assez brefs, de formes variées, d'une écriture serrée et dense, souvent poétique, qui raconte des histoires étranges aux personnages entiers, excessifs, révoltés, créatures d'instinct et de violence qu'on reverra souvent dans l'œuvre de Thériault. La critique est agréablement surprise, et Guy Sylvestre déclare que le conteur renouvelle le genre. De son côté, le public est conquis du premier coup et restera fidèle à l'auteur. Yves Thériault ne s'arrêtera presque plus et deviendra l'écrivain le plus prolifique du Québec, l'un des rares à vivre de sa plume. Son œuvre comprend une quarantaine de romans, contes et récits pour adultes, une vingtaine de livres pour enfants, plusieurs pièces de théâtre, sans compter quelque 1200 textes pour la radio, plus de 200 pour la télévision, outre quelques centaines de petits romans populaires parus sous le couvert de l'anonymat ou de pseudonymes, qu'il a composés pour se faire la main et gagner des sous. […] À sa mort survenue à Rawdon, en octobre 1983, l'homme est acclamé comme le père des lettres québécoises. […]
Tiré de Hamel, Réginald et al., Dictionnaire des auteurs de langue française en Amérique du nord, Montréal, Fides, 1989, p. 1283-1284.
Livres ou romans