Aurore - Le mystère de l'enfant martyre
   
 

Roman d’André Mathieu : Aurore la vraie histoire (1990)

L’intérêt pour l’affaire Gagnon est relancé durant les décennies 1980 et 1990, notamment grâce à la publication par Alonzo Leblanc en 1982 de sa reconstitution du texte de la pièce Aurore, l’enfant martyre. Le roman d’André Mathieu fait partie de cette mouvance. Fondé sur une recherche importante, ce texte se distingue des autres oeuvres littéraires du genre par l’intérêt que porte l’auteur à la reconstitution de l’histoire «véridique» des Gagnon.

Résumé :

Ce roman est très volumineux et décrit en détail les personnages et les événements. L’histoire débute en 1905 par les fréquentations de Télesphore Gagnon et de Marie-Anne Caron, futurs parents d’Aurore. Nous apprenons les détails de leur mariage et de leur vie de famille. Les chapitres qui décrivent l'histoire principale sont entrecoupés par d’autres chapitres qui traitent du mariage de Napoléon Gagnon et de Marie-Anne Houde, future belle-mère d’Aurore. À travers le récit, nous revivons des épisodes marquants de l’histoire du Québec (construction du pont de Québec, mort de Wilfrid Laurier). L’auteur nous présente également comment les chemins des personnages se sont croisés. Suite au décès du mari de Marie-Anne Houde, cette dernière s’offre pour aider et soigner Marie-Anne Caron qui est gravement malade. Celle-ci meurt grâce aux «bons soins» de Marie-Anne Houde. Télesphore Gagnon épouse Marie-Anne Houde une semaine seulement après le décès de sa première femme. Aurore, qui est de retour à la maison, (elle était partie chez ses grands-parents) commence à subir peu à peu des mauvais traitements. Le lecteur assiste à son dépérissement et à sa mort. L’entourage se rend compte qu’il se passe quelque chose de grave dans la famille Gagnon et tente d’intervenir, mais il est déjà trop tard et Aurore meurt de ses nombreux mauvais traitements. Le livre se termine par un résumé des procès et de la vie de l’entourage d’Aurore suite aux événements.

Personnages :

Aurore : Aurore, on voit toute les étapes de sa vie dans ce roman, c’est le seul roman où elle appelle sa belle-mère maman.

Le père : Télesphore Gagnon est un bon travailleur, fort, sérieux, il n’est pas un ivrogne, il est orgueilleux, il a le sens de la famille, il méprise les paresseux. Télesphore est froid avec les enfants, il ne semble avoir aucun sentiment à leur égard.

La mère : Marie-Anne Caron est pâle, fragile, très belle, élégante, pas très autoritaire, puis malade de la tuberculose.

La belle-mère : Marie-Anne Houde n’est pas très jolie, elle est souvent comparée à un être reptilien, voire au diable. Elle a eu une méningite à l’âge de douze ans et durant son adolescence elle a de violentes migraines. Elle semble être une mauvaise femme, sèche, hypocrite qui bat ses enfants sans raison. Elle prend du plaisir à voir les autres souffrir. Elle est très énergique, bonne cuisinière, propre, elle sait très bien faire tous ses travaux de femme. Elle sait s’attirer la sympathie des gens, elle laisse une très bonne impression chez certains, alors que d’autres ne l’aiment pas du tout. Plus tard, elle est mentalement troublée, elle souhaite se débarrasser des filles de Télesphore.

La voisine : Exilda Lemay a l’âge de Télesphore, elle a les joues rondes et le regard menaçant. Elle est mère de famille. Elle s’occupe de Joseph, le plus jeune de la famille, quand Marie-Anne Caron est malade. Elle a de sérieux doutes sur Marie-Anne Houde, elle pense qu’elle apporte le malheur. Elle trouve suspecte les morts de Joseph et de Marie-Anne Caron. Elle voit Aurore avec toutes ses plaies et va avertir le curé.

Sur l’auteur :

MATHIEU, ANDRÉ (1942- ). Romancier et éditeur, né à Saint-Honoré (Beauce). Après le secondaire au Collège de Saint-Raymond (Portneuf), il fait deux ans d'études à l'École normale de Sherbrooke (1959-1961), et il enseigne dans la Beauce jusqu'en 1975. Il s'occupe d'affaires, en 1975-1976, se donne une année sabbatique et devient auteur, par désœuvrement, dit-il, puis par goût. Ayant connu des difficultés au début de sa carrière d'écrivain, il se fait éditeur et organise lui-même efficacement la vente et la publicité de ses livres qu'il déclare ne pas écrire pour la critique mais pour le «grand public». Entre 1978 et 1983, il fait paraître huit romans et une pièce de théâtre. À la parution de son premier ouvrage, Demain tu verras (1978), André Carpentier écrit : «Un nouvel auteur au style touffu mais puissant, passionné mais toujours clair et souvent très coloré. [...] Un auteur à suivre de près».

Tiré de Hamel, Réginald et al., Dictionnaire des auteurs de langue française en Amérique du nord, Montréal, Fides, 1989, p. 961-962.

 
les grands mystères de l'histoire canadienne