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C A N A D A DANS LA COUR DU BANC DU ROI ( JURIDICTION CRIMINELLE ) PRESENT: L'HONORABLE JUGE L. P. PELLETIER LE ROI vs MARIE ANNE HOUDE, accusée de meurtre Le quatorzième jour d'avril mil neuf cent vingt, a comparu Exilda Auger, épouse d'Arcadius Lemay, de la paroisse de Ste Philomène, agée de cinquante ans, témoin produit de la part de la Couronne, laquelle, après serment prêté sur les Saints Evangiles, dépose et dit: Q. Madame Lemay, connaissez vous l'accusée à la barre? R. ..... Q. Connaissez vous l'accusée? R. Madame Télesphore Gagnon? oui. Q. Vous la connaissez? R. Oui. Q. Es —ce que vous habitez Ste Philomène de Fortierville? R. Oui, Ste Philòmène de Fortierville. Q. Vous la connaissez depuis combien d'années? R. Depuis quatre ( 4 ) ans, quatre ans cet hiver, l'hiver dernier Q. Depuis quatre ans? R. Oui. Q. Avez vous eu occasion de lui parler durant la dernière année? R. Oui. Q. Combien d'enfants qu'il y avait chez Gagnon? - 2 —R. Avec son dernier mari, avec Télesphore Gagnon, elle avait un bébé. Q. Un bébé? R. Oui. Q. Combien d'enfants avait-il quand il l'a mariée? R. Oui, je p ux pas dire, elle n'était pas dans la paroisse, dans ce temps là. Q. Et Telesphore Gagnon, combien d'enfants avait-il, lui, quand il s'est marié? R. Il avait quatre enfants, je pense qu'il avait quatre enfants aussi. Q. Qu tre enfants aussi? R. Oui. Q. Vous rappelez vous, pouvez vous les nommer? R. La plus vieille, Marie-Jeanne Gagnon, l'autre, Aurore Gagnon, Q. Aurore Gagnon, c'est celle qui est morte ça, celle qui est morte? R. Oui. Q. Et puis? R. Georges Etienne Gagnon. Q. Georges Etienne Gagnon? R. Et puis le petit bébé, je peux pas dire, le petit bébé. Q. Elle avait un autre petit bébé? R. Un autre petit bébé. Q. Un autre petit bébé? est-ce qu'il vit encore, ce petit bébé? R. Non. Q. Il est mort? R. Oui. Q. Maintenant, la rencontriez vous assez souvent, madame Gagnon? R. Oui, elle venait temps en temps faire son tour à la maison. Q. Temps en temps? R. Oui. Q. L'avez vous vue depuis dernièrement? l'été dernier? - 3 -R. Oui. Q. Voulez ous racconter quelle conversation que vous avez eu avec elle? R. La conversation que j'avais avec elle, j'avais été une fois, elle me parlait de ses petits enfants. Elle est entrée en pleurant, la petite fille. Q. Quelle petite fille? R. Aurore Gagnon. Elle m'a montré un manche de hache, qu'il l'avait corrigé le matin avec ce manche de hache. Q. Vous rappelez vous du mois àpeu près? R. Au mois d'août. Q. L'été dernier? R. Oui, aumois d'août. Q. Vous dites qu'elle vous a montré un manche de hache ? R. Oui. Q. Etait-ce un manche de hache....? R. C'est un grand manche de hache. Q. Un grand manche de hache? R. Bien, il n'était point sali, il était blanc. Q. Etait-ce un manche de hache semblable à ce morçeau de manche de hache ici? R. Bien plus long que ça. Q. Bien plus long que ça? R. Oui, bien plus long que ça. Q. Etait-ce à peu près du même genre? etait-ce plus gros, plus petit? R. C'est à peu près dans ce genre là, mais bien plus long. Q. Bien plus long? R. Oui. Q. En examinant ce manche de hache ici, est-ce que vous pouvez constater qu'il a été coupé? R. Oui, il était coupé, mais c'é ait un manche de hache qui était plus long que ça; je sais pas si c'est le même, il était plus long que ça. — 4 —Q. Il était plus long que ça? R. Oui. Q. Maintenant, st-ce que c'est la seule conversation que vous avez eu avec elle, cette journée là? R. Oui, cette journée là. Q. Maintenant, quand l'avez vous revue? R. Ah, jel'ai vue plusieurs fois après ça, plusieurs fois, en différents temps que je l'ai vue. Q. Est-ce que vous avez parlé de so enfant? Est-ce qu'elle vous en a parlé? R. Oui, elle m'a parlé de son enfant. Q. Qu'est-ce qu'elle disait de son enfant? Objecté à la question comme suggestive. Q. Vous dites que vous l'avez revue dans la suite? R. Oui. Quand elle m'a montré le manche de hache, j'ai dit que c'était pas un arme pour battre un enfant. Q. Est-ce qu'elle vous a répondu quelque chose? R. Elle m'a répondu: " L'enfant pleurait seulement pas " J'ai dit: " ça se peut pas, un homme fesse trop fort pour fesser un Objecté à toute preuve, de la part du témoin, conçernant la capacité d'un homme de frapper un enfant avec un manche de hache, sans l'avoir vu frapper. Preuve permise. Q. L'avez vous rencontré après ça, madameLemay? R. Oui. Q. Qu'est-ce qu'elle a répondu là-dessus, madame Lemay, sur la remarque que vous avez fait? R. Elle a dit qu'ils n’avaient pas les moyens de plaçer tous les enfants au couvent, que ça leur coutait trop cher ". Q. Maintena t, l'avez vous rencontrée dans la suite, madame Gagnon? R. Oui. J'ai pas assisté à ces coups... Q. Quel était le sujet des conversations? R. Bien, le sujet, on parlait de différentes affaires, ça reve- — 5 —nait toujours chaque fois, elle revenait, ça revenait toujours sur l'enfant. Q. Qu'est-ce qu'elle disait? R. Ellex disait que les enfants étaient, n'écoutaient pas, qu'il fallait les corriger durement. Q. ça, c'était le sujet des conversations que vous avez eu avec madame Gagnon? R. Oui. Q. Maintenant, êtes vous allée chez elle? R. Oui, j'y ai été. Q. Quandy êtes vous allée? R. J'y ai été, la dernière fois, la journée que la petite fille est morte et j'y avais été le neuf février. Q. Vous y aviez été le neuf février? R. Oui. Q. Vous rappelez vous de la journée qu'elle est morte? R. Elle doit être morte le douze ( 12 ) février. Q. Alors, c'es trois jours avant sa mort? R. Oui. Q. A propos de quoi êtes vous allée là comme ça? R. Bien, parce que j'étais inquiète de la petite fille. Q. Parce que vous étiez inquiète de la petite fille? R. Oui, j' avais.... Q. Où restez vous? restez vous....? R. Voisin de madame Gagnon. Q. Voisin de madame Gagnon? R. Oui. Q. Vous dites ue vous étiez inquiète de la petite fille? R. Oui. Q. Est ce que ça faisait longtemps que v us ne l'aviez pas vue? R. Je l'avais pas vue de l'hiver. Q. Vous ne l'aviez pas vue de l'hiver? R. Non. Q. Etait-ce un enfant, avant cet hiver, que vous aviez habitude de voir et l'été dernier? R. Elle venait temps en temps, faire des commissions à la maison. — 6 —Q. Estce qu'elle sortait? R. Non, elle venait faire des.... Q. Dans le passé, avant cet hiver, l'hiver dernier, est-ce qu'elle sortait avant ça comme les autres? R. Oui, elle sortait, elle venait en commission chez nous, comme les autres enfants. Q. Vous dites que cet hiver, que vous ne l'avez pas vue? R. Non. Q. Vous vous êtes rendue là le neuf ( 9 ) février? R. Oui. Q. Qu'est-ce que vous avez rencontré dans la maison? R. Madame Gagnon y était et puis ses trois enfants, les trois enfants ét ient là. Q. Marie Jeanne était-elle là? R. Oui. Q. Gérard? R. Oui. Q. A part de ça, qu'est-ce qu'il y avait là? R. Il y avait les autres enfants Georges Etienne, les autres petits enfant, ses quatrex enfants. Q. Ses quatre enfants étaient là? R. Oui. Q. De l'accusée? R. ..... Q. Le père était-il là? R. Non, l'accusé n'y était pas, je l'ai pas vu l'accusé. Q. Sa femme? R. Oui, la femme y était. Q. C est de la femme que je vous parle? R. Oui, elle y était. Q. Le mari vous ne l'avez pas vu? R. Non, le mari était à l'ouvrage. Q. Quand vous êtes allée comme ça à la maison,voulez vous dire ce qui s'est passé? est-ce qu'il s'est passé quelque chose? R. J'ai été voir la petite malade, la petite fille é ait en haut, notre p tite fille.... — 7 —Q. Quelle petite fille? R. Notre petite fille à moi même, la petite fille de mon frère, elle était montée en haut, la petite fille, ma petite fille était en haut, la petite fille de mon garçon était en haut -- vous comprenez, deux ans et demi... Q. Deux ans et demi? R. Deux ans et demi, elle était en haut et puis elle a dit: Vous " Aimeriez p s à voir la petite fille en haut"? Q. Qui a dit ça? R. Madame Gagnon a dit: " Ma petite fille est en haut, ma petite fille a trop de bobos", après, elle a dit: " Mais j'aime pas que votre petite fille reste là ". Q. Là-dessus, qu'est-ce que vous avez fait? R. Là-dessus, j'ai parti pour aller chercher ma petite fille. J'ai rencontré Marie-Jeanne qui descendait avec ma petite fille Q. Marie Jeanne, c'est la fille de madame Gagnon? R. La fille de madame Gagnon, avec ma petite fille. Q. Vous l avez rencontrée, elle descendait....? R. L'escalier. Q. Avec la petite fille dans ses bras? R. Oui. Q. Qu'est-ce que vous avez fait après ça? R. J'ai recontinué mon chemin pour aller voir la petite malade. Q. Qui avait dit qu'elle était en haut la petite fille? R. C'es madame Gagnon qui me l'a dit. Q. C'estmadame Gagnon qui vous l'a dit? R. Oui. Q. Vous êtes montée en haut, madame Lemay? R. Oui. Q. Raccontez donc aux Jurés ce que vous avez vu quand vous êtes montée? R. Quand j'ai monté en haut, j'ai vu une chambre bien malpropre, la paille répendue partout à terre, une couchette dans le milieu de la place, une planche ici et là,démontée, une planche ici et là, à terre. — 8 —Q. Est-ce que la petite fille était là dans la chambre, Aurore? R. La petite fille couchait à terre. Q. Etait-elle dans la chambre? R. Oui, elle était dans la chambre, ellle c uchait à terre sur un petit, un bout de...un petit grabat, un petit drap de laine, près du mur. Q. Elle se couchait là? Elle était couchée là? R. A terre. Q. C'était le neuf février ça? R. .... Q. Quelle heure était-il? R. Vers deux heures et demie. Q. Deux heures de l'après midi? R. Oui. Q. Etait-il couchée sur quelque chose? R. Il y avait un petit drap de laine blanc, ce qu'il m'a paru, en dessous, sous sa tête, une oreiller. Q. Quelle sorte d'oreiller? R. Quèlle sorte d'oreiller? ça m'a paru grisâtre, blanc, peut-être, sale un peu. Quand elle m'a vu arriver, elle était appuyée Q. Ne dites pas ce que la petite fille vous a dit, dites nous simplement ce que vous avez constaté dans la chambre? R. Oui, c'est bien. Q. Vous dites que l'enfant était appuyée sur ses coudres? R. Oui. Q. Elle vous a parlé? R. Oui. Q. Elle vous a parlé? R. Oui. Q. Maintenant,voulez vous décrire la chambre et décrire ce que vous avez vu -- vous avez regardé, je suppose? R. Oui. Q. Qu'est-ce que vous avez vu? — 9 —R. Les bobos de l'enfant, est-ce que je peux dire ça? R. Oui, certainement, dites ce que vous avez vu, ne dites pas ce qu'elle a dit, mais dites ce que vous avez vu? R. L'enfant avait toutes les mains enflées, les doigts tous croches, des plaques rouges-noires; les pieds enflés, les jambes plein de bobos. Q. Avait-elle les jambes enflées aussi? R. Oui, les pieds, les genoux, les jambes , les pieds, les genoux bien enflés, la figure aussi marquée, des marques dans la figure. Q. Où avait-elle ces marques là dans la figure? R. Elle en avait sur le front, sur les joues, sur un oeil. Q. En avait-elle d'autres,à part de ça? R. J'ai pas mis mes mains sur la tête, elle avait un gros cordon sur le front, c'était une plaque enflée, sur le front, enflé, ici, PAR ME FRANCOEUR C. R. DE LA PART DE L'ACCUSEE: Q. Du noir-jaune? R. Oui, jaune. P RME A. FITZPATRICK C. R. DE LA PART DE LA COURONNE: Q. C est tout ce que vous avez constaté en haut? R. J'ai pas besoin de dire, pour l'assiette? Q. Oui, dites tout ce que vous avez vu? R. Une assiette, sur un petit meuble, là, près d'elle, avec deux patates. J'ai constaté qu'il avit deux patates dans cette assiette là, un couteau et une fourchette. Q. Vous dites que vous avez regardé la chambre. Si je me rappelle bien, vous avez dit que la chambre était malpropre? R. Oui. Q. Maintenant, avez vous regardé, avez vous examiné la chambre après ça? R. Oui, le mercredi des Cendres, le dix huit ( 18 ).... Q. Non, le même jour là, etait-ce seulement la première fois que — 10 —que vous l'avez vue? R. Ce jour là, ça été la mal propreté, là, ensuite, j'ai pas vu voir autre chose, j'ai pas été voir dans tous les coins, mais le dix huit ( 18 ), j'ai été voir... Q. Laissez faire pour ledix huit? R. C'est bien. Q. Vous dites que vous avez vu la chambre mal propre? R. Oui. Q. Maintenant, après avoir vu ces choses que vous venez de racconter, où êtes vous allée? R. J'ai descendu en bas. Q. Vous êtes descendue en bas? R. Oui. Q. Avez vous rencontré l'accusé? R. Oui, elle était assise, elle était assise, madame Gagnon. Q. Madame Gagnon était- assise? R. Oui. Q. Lui avez vous parlé? R. Oui. Q. Qu'est-ce que vous lui avez dit? R. J'ai dit que sa petite fille faisait bien pitié à voir, qu'elle allait mourir. Q. Qu'est-ce qu'elle vous a dit là-dessus? R. J'ai dit... Q. Vous avez dit. .? R. J'ai dit que sa petite fille allait mourir, qu'il était grand temps de voir le docteur. Q. Et puis? R. Elle m'a dit: Le doc eur, c'est pas nécessaire, elle a dit.. Q. Ensuite? R. Elle a dit que c'était pas nécessaire Elle a dit: On peut téléphoner pouravoir des remèdes et des onguents. Q. Est-ce que c'est elle qui a dit ça ou vous? R. Elle a dit: On peut téléphoner pour avoir des remèdes et des onguents. J'ai dit: Oui, dites lui quec'est pour la petite Q. Repétez donc ça, je n'ai pas compris. R. J'ai dit de dire que c'étaitpour la petite Aurore, des remèdes et des onguents, que c'était pour la petite Aurore. Q. De dire au médecin....? R. De dire au médecin quec'était pour la petite Aurore. Q. Et puis? R. Elle a dit que c'était pas nécessaire de dire que c'était pour la petite Aurore. Q. Entre le neuf de février e t le d uze. Le jour qu'elle est morte, avec vous eu aucune conversation avec l'accusée? R. Non, quand lle a été pour mourir, la journée du douze ( 12 ) elle nous a téléphonés d'y aller madame Gagnon, avant ça, c'est trois jours précédant qu'on l'avait pas vue. Q. Maintenant, après le jour de l'An, après les fêtes du jour de l'An, avez vous parlé à cette femme là? R. Oui, quand elle est venue à la maison. Q. Raccontez donc aux jurés la conver sation que vous avez eu avec elle? R. Les conversations étaient, c'était qu'elle disait qu'elle avait tous les caprices, que sa petite fille avait tous les caprices, des méchants caprices. PAR ME FRANCOEUR C. R. DE LA PART DE L'ACCUSEE: Q. C'est l'accusée qui disait ça? R. C'est l'accusée qui disait ça, la petite fille, qu'elle avait tous les méchan s caprices qu'une enfant pouvait avoir. PAR ME A. FITZPATRICK C. R. DE LA PART DE LA C URONNE: Q. Vous a-t-elle parlé de la santé de son enfant, si elle était malade ou bien? R. Non. Objecté à la question comme suggestive. Question permise par la Cour. Q. Avez vous eu d'autres conversations, madame Lemay avec cette femme là, à part de la conversation du mois d'août et puis celle du jour où vous êtes allée dans la chambre; vous at-elle déja parlé de son enfant, de quelquechose de spéciale? R. Ah oui, chaque fois qu'elle venait, c'était de parler de ses — 12 —enfants, mais je remarquais pas toutes les affaires, ce qu 'elle me disait. Q. Vers le jour de l'An, vous n'avez pas....vous dites que vous avez vu l'accusée? R. Oui, je me rappelle qu'elle m avait dit une fois -- quand elle était venue à parler de sa petite fille -- qu'elle voulait bien qu'elle vint à mourir sans que personne vint à en avoir connaissance, elle aussi ". Q. Vous rappelez vous à peu près quand elle vous a dit a? R. C'est au mois de janvier? Q. Au mois de janvier? R. Oui. Q. Maintenant, est-ce que c'est la seule fois qu'il a été question de la petite enfant, là, la fois qu'elle vous a parlé de la hache ou si elle vous en a p rlé à part de ça? R. Elle en a parlé à part de ça. Q. Elle vous en a parlé à part de ça, qu'est-ce qu'elle vous a dit? Objecté à la question comme suggestive. Objection maintenue. Q. At-t-il été question d'autre chose que ça, madame Lemay? R. Oui, elle m'a dit aussi, un soir, sa petite fille, sa plus grande des petites filles, qu'elle l'avait mis c ucher dans une chambre en bas et l'autre devait coucher en haut. Elle a dit: " On a mis un rondi au-ras la porte de la chambre", à madame Gagnon Q. Est-ce que c'est tout ce qu'elle a dit ça? R. Sur un sac de sel et puis quand sa petite fille, elle a dit que sa petite fille a descendu d'en haut, quand elle a passé dans Q. Ensuite, la jour de la mort d'Aurore, êtes vous allée à la maison? R. Oui, c'est moi-même qui a téléphoné au Curé de venir. Q. C'est vous même? — 13 —R. Oui. Q. Etiez vous là quand elle est morte? R. Non. Elle est morte à peu près dix minutes que j'ai été parti de là. PAR LA COUR: Vo s avez téléphoné au Curé pour l'administrer? R. J'ai téléphoné au curé pour l'administrer. Quand j'ai arrivé, la petite fille n'avais pas connaissance. J'ai demandé à madame Gagnon si elle avait eu le curé? Elle a dit: Non. Elle a dit: On a appelé le docteur". J'ai dit: Il faudrait avoir le curé. Elle a dit: Le curé, tu...elle a dit; Mon mari n'est pasà la maison, elle a dit: Si tu veux, vas téléphoner au curé de venir". C'est moi-même qui a téléphoné au curé de venir voir la petite malade. Il faut que j'explique. J'ai dit aucuré de venir chez Gagnon, j'ai pas dit pour la petite malade ni rien. C'était moi même qui a téléphoné, c'est madame Lemay qui a téléphoné pour venir chez madame Gagnon. J'ai pas dit que c'était pour la petite fille ou non, j'ai dit que c'était moi-même qui téléphonait, de venir chez Gagnon. Q. Maintenant, l'avez vous vue après sa mort? avez vous vu l'enfant après sa mort? R. Oui, j'y ai été après la mort. Q. Le jour qu'elle est morte, madame Gagnon, madame Lemay, était-elle, aumeilleurde votreconnaissance, dans le même état qu'elle était quand vous l'avez vue trois jours avant? R. Après qu'elle est morte? Q. Oui? R. Elle n'avait pas de connaissance. Q. Je comprends qu'elle n'avait pas de connai sance, mais à part de ça, son apparence extérieure? R. Oui. Q. A peu près la même chose? R. Oui, la même chose. Q. Après sa mort, l'avez vous revue? R. Oui. Q. A propos de quoi? R. Elle était notre voisine, on a été fait un tour, veiller au- — 14 —prè du corps, après, mon [frère (corrigé avec des xxxx)] mari a passé l'avant midi chez madame Gagnon. Q. Qui est-ce qui a enseveli cette enfantlà? R. C'est mon mari et puis....ma brue, la femme de mon garçon. Q. Etes vous allée chez l'accusée après que l'enfant a été ensevelie ou après qu'elle a été enterrée? R. J'y ai été après qu'elle a été ensevelie,après qu'elle a été enterrée aussi, c'est monsieur Couture qui m'a amenée. Q. C'est M. Couture qui vous a amenée? R. La police, M. Couture. Q. M. Couture qui a été entendu comme témoin, hier? R. Oui. Q. Est-ce que c'est lui? R. C'est M. Couture, la police qui est venu nous chercher, il nous aservi nos subpoenas. Q. Maintenant, madame Lemay,, avez vous fait d'autres constatations, cette fois là, quand vous étiez avec M. Couture? R. Oui. Q. Qu'es -ce que vous avez constaté? R. Il m'a fait monter dans la chambre où j'avais vu la petite malade. PAR LA COUR: A quelle date que c'était? R. Le mercredi des Cendres devait être le dix huit ( 18 ) de février si je me trompe pas, le dix huit février, je pense, le mer- PAR ME FITZPATRICK C. R. DE LA PART DE LA COURONNE: Q. Et puis? R. Près du lit de la petite fille, à coté de son lit, j'ai remarqué qu'il y avait du sang répendu àx peu près, comme une couple de pieds, deux à deux pieds et demi de large sur trois à quatre pieds de long, du sang sur le bas du meuble et puis sur le plancher, comme si l'enfant s'était trainée. Q. Quand vous dites c'est comme si elle s'était trainée" le sang que vous avez vu était près du lit, vou dites? R. Et j'avais vu la petite fille couchée à terre, près de son petit lit, coucher à terre. — 15 —Q. Quand vous avez vu l'enfant, était-elle couchéé dans un lit? R. Non, non, à terre. Je l'ai amené dans son petit lit, mais elle était à terre. Q. Elle était à terre? R. Elle était à terre. Q. Maintenant, avez vous examiné, avez vous constaté d'autres choses cette journée là? avez vous remarqué d'autre chose dans la chambre? R. Non, dans la chambre, le plancher avait été balyé, j'ai remarqué du sang. Q. Avez vous remis quelqu'effet au détectif outure et si oui, voulez vous les nommer? R. La petite jaquette qu'elle avait sur elle, la malade, quand je l'ai mis dans son lit et puis un piqué et une tête d'oreiller, je me rappelle pas trop, trois morçeaux, je pense, une jaquette, un piqué. Q. On a produit, hier, une paillase, est-ce que c'est vous qui avez donné ça? R. Non. Q. Vous dites que vous avez donné...? R. Une jaquette. Q. Vous avez donné une jaquette? R. Un piqué. Je me rappelle pas trop s'il n'avait pas une tête d'oreiller, ça, je suis pas certaine. Q. Vous n'êtes pas certaine? R. Non, je suis pas certaine, mais le piqué et la jaquette, 'est moi même qui l'a donné. Q. Où avez vous pris ça? R. C'était à terre près de la cheminée de leur cuisine qu'on appelle, une cuisine d'été. Q. Comment savez vous que ça appartient à la défunte? R. Bien, j'ai remaqué.....que c'était la jaquette, j'ai reconnu la jaquette qu'elle avait sur elle quand elle etait dans son lit; ( La défense admet que le témoin va dire que la jaquette, le piqué et la tête d'oreiller ont été remis par elle au détec- — 16 —tif Couture ). Q. Est-ce que c'est une oreiller, une tête d'oreiller ou l'oreiller lui-même? R. ça devait être rien qu'une enveloppe, la largeur démontre bien que c'estpas un oreiller,la tête de l'oreiller, et ensuite le piqué et la jaquette... . Une tête d'oreiller alors? R. Oui. Q. Alors, avez vous remis aucun des instruments ui sont produits ici, de ces harts et de ces bois à M. Couture? R. Non, c'est pas moi qui a donné ça. Q. Ce n'est pas vou qui avez donné ça? R. Non. Q. C'est tout ce que vous avez donné ça, ce sont les seuls articles que vous avez donnés? R. Oui. TRANSQUESTIONNE PAR ME J. N. FRANCOEUR C. R. DE LA PART DE L'ACCUSEE: Q. Quel est votre nom de fille, madame? R. Exilda Auger. Q. Etes vous la parente de l'accusée? R. Non. Q. De sonx mari? R. Non. Q. Pas du tout? R. Non. Q. Vous avez dit que l'accusée avait épousé, en seconde noce, Télesphore Gagnon, n'est ce pas? R. Oui. Q. Vous demeurez voisin? R. Oui. Q. Quelle distance? R. C'est à peu près deux arpents et demi à trois arpents. Q. Depuis qu'elle demeure chez Telesphore Gagnon... R. Comment? Q. Depuis qu'elle demeure chez Telesphore Gagnon, l'accusée et — 17-depuis qu'elle l'a épousé, vous vous êtes voisinées régulièrement? R. Pas beaucoup, les premières années, tant qu'elle n'a pas été m riée, pas beaucoup; elle a été deux ans qu'elle n'était pas Q. Vousn'y alliez pas? R. Non. Q. Elle a été deux ans ` demeurer chez lui sans être mariée? R. Bien, soi-disant, oui. Q. Vous le savez, madame? R. Bien, vous savez, c'est pas moi qui l'a mariée. Q. Vous savez que la première femme de Telesphore Gagnon était internée à l'Asile De Beauport, n'est-ce pas? R. Oui. Q. Et vous savez en plus que l'accusée, ici, était sa cousine? R. Oui. Q. A cause de son premier mariage? R. Cousine, je sais pas quelle parenté. Q. Et quand sa femme a été internée à l'Asile de Beauport, qu'elle est allée là pour avoir soin de ces enfants là? R. Elle est entrée là, il n'avait pas d'enfant, les enfants n'étaient pas avec lui. Q. Les enfants n'étaient pas avec lui? R. Non. Q. Est-ce qu'il n'avait pas un bébé? R. Non, il n'avait pas de bébé. Elle est entré en hiver, ils l'ont eu rien qu'au printemps, au mois de mais, d'après e que jepeuxme rappeler; c'est lui seul qui l'a entrée. Q. Vous êtes positive de ça? R. … . Q. Quand l'accusée est entrée là, qu'il n'y a ait pas d'enfant? R. Non,pas d'enfant dans la maison. Q. Vous jurez ça? R. ..... Q. Est-ce q 'elle en xavait? R. Mais ils n'étaient pas avec elle. R. Oui. Q. Vous êtespositive de ça, madame? R. Ou . Q. Et pendant ce temps là, vous ne l'avez pas visitée? R. Non, de ce que je pe x me rappeler, j'ai pas été plus qu'une fois, dans un printemps, pas plus qu'une fois. Q. Dans ce temps là vous n'aimiez pas beaucoup l'accusée? R. Non, je l'ai jamais haie non plus. Q. Vous ne l'a ez jamais haie non plus? R. Non. Q. Etes vous sure de ça? R. ça adonnait pas qu'on vint à y aller, on n'y allait pas. Q. N'est-il pas vrai que, dans ce temps là vous et les autres, vous ne vou iez pas visiter Télesphore Gagnon parce que vous prétendiez qu'il vivait en concubinage avec elle? R. Non, pas par rapport à ça, c'est par e que ça adonnait pas; on n'était pas sorteux, on n'y allait pas. Q. Après son mariage, elle, vous veniez plus souvent, quand elle a été malade vous alliez la voir et puis ensuite, elle a eu des enfants, vous êtes venue à la maison? R. Quand elle a été malade, on allait voir les enfants et c'est moi qui a été la soigner. Q. ça, c'est depuis son mariage? R. Oui. Q. Et depuis son mariage avec Gagnon,vous êtes vous voisinées régulierement ? R. Pas souvent, pas régulièrement. Quand elle était malade, on y allait plus souvent, quand elle n'était pas malade on y allait plus rarement. Q. Bien rarement? R. Oui. Q. Y a-t-il eu de la différence dans vos relations avec le cours des années passées, depuis con mariage? R. S'il y a eu.... Q. De la différence dans vos visites, les uns avec les autres? R. Oui, pendant l'hiver, j'y ai pas été une fois de l'hiver. — 19 —Q. Pourquoi? R. J'y ai été à la Toussaint, autours de la Toussaint; j'y ai été seulement qu'au mois de février. Q. Pourquoi n'y êtes vous pas allée? R. Parce que j'étais malade, j'avais ma besogne à la maison, je restais à la maison. Q. Elle est allée vous voir pendant que vous étiez malade? R. Oui, elle venait faire son tour souvent. PAR LA COUR: Elle venait faire son tour souvent? R. Oui, deux fois par semaine, des fois, une semaine qu'elle venait pas, elle venait trois fois par semaine. PAR ME FRANCOEUR C. R. DE LAPART DE L'ACCUSEE: Q. Vous dites que vous l'aimez. N'avez vous pas exprimé votre opinion sur l'accusée, dernièrement? R. J'ai pas dit que je l'aimais et que je l'haissais pas non plus; c'est parce que ça adonnait pas que j'y allais pas. Q. Je vous pose la question, madame: n'est-il pas vrai, madame, que dernièrement, vous avez exprimé votre opinion, en venant rendre témoignage sur le compte de l'accusée, ici? R. Je comprends pas qu'est-ce que vous voulez dire là-dedans. R. ( question relue ). PAR ME FRANCOEUR C. R. DE LA PART DE L'ACCUSEE: Q. N'avez vous pas dit -- si je me trompe, vous êtes ici pour confirmer si c'est juste et je suis obligé de vous demander ça dans l'intérêt de ma cliente. R. Oui. Q. -- sur le train, en venant rendre t moignage ici, que c'était une garce et qu'elle devait êtrependue? R. Non, j'ai pas dit ça jamais, jamais, j'ai pas dit que c'était une garce, qu'elle devait être pendue. J'ai dit qu'elle devait être jugée suivant ce qu'elleméritait. c'était une garce qu'elle allait être pendue? R. Non, garce, j'ai jamais prononçé ce mot là jamais. Q. Avez vous dit d'autres paroles semblables? R. Non. Q. Qu'elle devait être pendue? R. Non, j'ai jamais prononçé ce mot là, jamais. Q. Vous jurez ça? R. Non. Q. Que vous n'avez pas dire ça sur le train, en venant l'autre jour, en venant rendre témoignage ici, sur le train, en présence d'autres témoins? R. Non, j' i jamais dit garce. J'ai dit qu'elle mériterait d'être pendue, j'ai jamais dit garce. Q. Vous avez dit qu'elle mériterait d'être pendue? R. Si le juge jugeait à propos d'être pendue. Q. Vous avez exprimé votre opinion qu'elle méritait d'être pendue R. C'était pas moi quila jugeais. Q. Ce n'était pas vous quila jugiez? R. Non, c'est le Juge. Q. D'aaprès vous, elle devait être pendue? R. Elle devait être [pendue (corrigé avec des xxxx)] punie suivant ce qu'elle mérite. Q. Avez vous dit qu'elle devait être pendue, d'après vous? R. Je me rappelle pas, je suis pas capable, je suis pas c pable de faire serment ni sur un bord ni sur l'autre, je me rappelle pas d'avoir dit ça. Q. Vous venez de dire que vous l'avez dit? R. J'ai dit qu'elle devait être punie suivant ce qu'elle méritait Q. Avez vous parlé de pendaison et de corde? R. Pour moi, on prétend -- pas moi -- on prétend que c'était ce qu'elle mérite, la faire pâtir une bonne secousse, qu'elle vint à pâtir, c'était plus qu'elle méritait. Q. C'est ce que vous avez dit sur le train? R. Je me rappelle pas si je l'ai dit sur le train, je suis pas capable de dire. Q. C'est très important? R. Oui, c'est tres important. — 21 —Q. Et c'est dans ces sentiments là que vous venez rendre témoignage aujourd'hui? R. Non, pas pour.... Q. Non? R. Non, pas pour la faire pendre, p ur que la justice se fasse. Q. Si en faisant justice, elle ést pendue, ça vous fera beaucoup plaisir? R. Non, ça me fera beaucoup de peine parce que, pour un voisin, c'est pas mal mortifiant. Q. Oui, on va voir siça vous fait beaucoup de peine. R. .... Q. Vous avez rapport d'abord, madame, une première conversation que vous auriez eu avec l'accusée, l'été dernier, au mois d'août? R. C'était pas la première mais.....qu'on avait avec elle. Q. Pardon? R. C'est pas la première rencontre qu'on avait au moisd'août, j'avais à faire une remarque, au mois d'août, la rencontre qu'on a faite avec elle, le manche de hache qu'elle m'avait montré. Q. Au sujet de l'enfant? R. Au sujet de l'enfant. Q. Ou cette conversation là madame, a-t-elle eulieu? R. Chez madame Gagnon. Q. Chez madame Gagnon? R. Oui. Q. Est-ce que c'était le jour ou le soir? R. Dans l'avant midi. Q. Dans l'avant midi? R. Oui. Q. Son mari était-il là? R. Oui. Q. Qui y avait-il? R. Il devait y avoir des enfants, c'était en été, ils passaient ici et là par les portes, ma s j'étais allée moi même, j'avais ma petite-fille. Q. Etiez vous seule avec l'accusée? R. Je pense que ses petits enfants y étaient, je peux pas dire — 22 —lesquels que c'est, il y avait des enfants dans la cuisine, je peux pas dire lesquels. Q. Est-ce que les enfants suivaient la conversation que vous avez eu ensemble? R. J'ai pas remarqué ça. Q. Est-ce que l'accusée, quand elle vous a parlé des paroles, au sujet des corrections, était-ce, ça, devant Aurore et Marie- R. ça, je peux pas dire lesquels qui étaient dans la maison, je peux pas dire, mais je sais qu'elle m'a montré lequelle elle a battue avec, c'était Aurore. Q. A ce moment là, vous n'étiez que tous les deux qui pouviez comprendre et personne d'autre, d'après vous, ne pouvait entendre? Q. Il n'y en avait pas? R. ...De ce que je peux me rappeler, je sais pas , j'ai pas remarqué s'il y avait des enfants, deux ou trois, j'ai pas remarqué. Q. Etes vous certaine que la porte était ouverte? R. Oui. Q. Et les enfants circulaient, n'est-ce pas? R. Oui. Q. L'avez vous vue, Aurore, cette fois là? R. J'ai as remarqué, je dois l 'avoir vue mais j'ai pas remarqué Q. Vous ne l'avez pas remarquée? R. Je l'ai pas remarquée, je peux pas dire lequel des enfants que j'ai vu, je peuxpas dire, non. Q. Avant ça, est-ce que vous aviez parlé d'Aurore aussi? R. Oui, elle en av it parlé aussi. Q. Quand? R. J'ai pas remarqué la date. Chaque fois qu'elle venait, c'était son discours. Q. Etait-ce en été? R. Oui. Q. Qu'est-ce qu'elle disait? — 23 —R. Elle disait que les enfants étaient urs à corriger. Q. Elle disait ça? R. Elle disait que ses enfants taient durs à corriger. Q. Est-ce qu'elle disait qu'elle en avait avec Aurore et Marie Jeanne ou les autres? R. Marie-Jeanne aussi. Q. Marie-Jeanne aussi? R. Marie Jeanne, elle, ils pouvaient la battre, elle a dit: Elle prendx les champs, elle se sauve, il faut courir après; Aurore se sauve pas, elle, on peut la battre". Q. Quand est-ce qu'elle a dit ça? R. C'est l'hiver et l'été dernier. Q. Vous avez oublié de dire ça? R. Vous n'êtes pas capable. Q. Dites pas ça, je vais vous faire rappeler des choses très désagréables? R. Il y en a assez. Q. Vous avez déja rendu témoignage dans des causes, ici? R. Oui. Q. Pour vente de boisson sans licence? R. Oui, j'ai pas hésité àx parler non plus, ils m'ont fait dire la vérité. Q. Vous avez étécondamnée? R. Oui, on a subi notre procès et d'autres subiront leur sort. Q. Vous avez été condamnée? R. .... Q. Cettefois là, vous n'étiez pas gênée pour rendre témoignage, vous aviez accusé quelqu'un dans votre témoignage? R. On vient qu'on s'accoutume. Q. On vient qu'on s'accoutume? R. On vient qu'on s'accoutume de parler devant les Juges instruits. Q. Mais cette fois là qu nd vous avez été poursuivie pour — 24 —vente de boisson sans licence, vous avez dit des choses que vous avez été obligée de retirer ensuite? R. Oui, mais aujourd'hui c'estpas ça, vous venez traçer des paroles dans le cours de cette affaire là. Q. Vous dites que je ne suis pas capable de vous faire rappeler des choses? R. Pour le procès, pas pour autre chose. R. Peut-être que vous aussi, s'il fall it elever votre vie, on pourrait trouver quelque chose, M. Francoeur? Q. Vous pouvez y aller sans cérémonie, mais ça ne peut pas intéresser la cause, alors, je considère, madame, de ne pas faire de ménace et répondez aux questions? R. En me parlant tranquillement, je vous répondrai. Q. Vousdevez comprendre que c'est sérieux. D'après ce que je m'aperçois, ça vousferait trop plaisir de voir cette femme là à la corde et son mari? PAR LA COUR: Ne répondez pas à ça, madame. PAR ME FRANCOEUR C. R. DE LA PART DE L'ACCUSEE: Q. Chaque fois qu'elle vous parlait de ses enfants, elle vous disait qu'illeétaient difficiles à corriger? R. Oui. Q. Oui. Q. Est-ce qu'elle vous a dit ça pour ce qui conçerne Aurore? R. Oui, elle en a parlé. Q. Qu'est-ce qu'elle disait? R. Oui. Q. Qu'est-ce qu'elle vous disait? R. Elle me disait qu'elle avait tous les caprices qu'un enfant peut avoir. Q. Est-ce qu'elle vous en a indiqués? r. Oui, ellle m'en a indiqués. Q. Qu'est-ce quec'est qu'elle vous a dit? Objecté a cette preuve, de la part de la Couronne et objection suspendue pour le moment. Q. Elle vous a dit que ses enfants étaient durs à corriger? — 25 —R. Oui. Q. Ce manche de hache qu'elle vous a montré, dans le temps, était-ce un manche de hache blanc ou noir? R. Il était blanc. Q. Est-ce qu'elle vous a dit quec'était elle qui corrigeait Aurore avec ça ou son mari? R. Son mari . Q. Cette fois là, elle vous a dit que c'é ait son mari qui l'avait corrigee avec le manche de hache? R. Oui. Q. Et si j'ai bien compris, vousavez dit qu'on lui avait fait mal avec ce manche de hache là? R. Elle me l'a dit qu'il av it fait mal mais j'ai fait remarquer qu'un homme fessait trop fort avec un manche de hache, qu'il Q. Est-ce qu'elle vous a dit qu'elle était obligé de co riger les enfants durement ou sévèrement? R. Nous autres, on parle pas assez dans les termes, ordinairement c'est durement, qu'on dit ou sévèrement, l'un revient à l'autre. Q. L'un revient à l'autre, pour vous? R. Oui, pour moi, je suis pas assez instruit, pour parler de sa fille, souvent, on p rlait pas toujours dans les termes. Q. Pour vous, dans votre milieu, sévèrement et durement, c'est la même chose? R. Bien des fois qu'on dit la première parole qui vientà l'idée, soit qu'on dit durement ou sévèrement. Q. Mais la question, vous a-t-elle dit durement ou sévèrement? R. Je me rappelle pas trop si elle m'a dit durement ou sévèrement jeme rappelle pas trop. Q. Est ce qu'elle vous a dit qu'ils la corrigeaient comme ça à propos de rien ou bien si c'était à cause de sa conduite? R. A cause de sa conduite, qu'elle voulait jouer, qu'elle voulait pas laver la vaisselle; meme plus que ça, elle a dit qu elle qu'elle passait des nuits couchée à terre, des nuits qu'elle allait se coucher à minuit, d'autres nuits qu'elle se levait à trois heures, qu'elle montait se c ucher dans sa chambre à trois heures du matin. Q. Est-ce qu'elle se couchait à terre comme ça parce qu'elle ne voulait pas laver la vaisselle? R. Oui, parce qu'elle voulait pas laver la vaisselle, qu'elle la laissait toute seule dans la cuisine pour laver la vaisselle et ça, d'autres veillées, vers neuf, dix heures, avec elle, pour laver la vaisselle, ensuite, qu'elle laissait la petite fille tout seule et ensuite, la petite fille se couchait par terre et des fois jusqu'à minuit et des fois jusqu'à trois heures du matin, qu'elle allait se coucher dans son lit. Q. Dansl'été? Q. Vous nepouvez pas dire juste? R. Non. Après, moi, qu'elle m'a dit ça, mais elle m'a dit qu'elle couchait par terre. Q. Est-ce qu'elle vous a dit qu'elle faisait par terre? R. Oui. Q. Partout? R. Oui. Q. A-t-elle dit qu'elle faisaitdans les habits de son père? R. Oui, mais elle n'a pas dit que c'était elle, par exemple. Q. Comment? R. Elle n'a pas dit que c'était elle, elle a pas dit que c'était elle. Elle accusait l'enfant, elle disait que c'était l'enfant qui disait ça. Q. Elle disait que c'était Aurore qui faisait ça? R. Oui, elle disait que c'était Aurore qui faisait ça. Q. C'est ce que je vous demande, madame? R. ..... Q. Le neuf février, madame, quand vous êtes allée... .Est-ce qu'elle vous a dit autre chose, au sujet de la petite fille aussi? — 27 —R. Elle m'a dit qu'elle faisait par terre, dans son lit, que c'est pour ça qu'elle la couchait pas dans son lit. Q. A-t-elle dit qu'elle volait de l'argent? R. Oui. Q. A-t-elle dit qu'elle était impure? R. Oui. Q. Vousa-t-elle dit qu'elle avait même volé dans l'église? R. Oui, elle nous a dit ça aussi. Q. Le neuf février, madame, quand v us êtes allée voir l'enfant, vous dites que votre petite-fille était montée en haut, la fille R. Pardon, j'ai monté de moi-même. Q. De vous même? R. Oui. Q. Est-ce que l'accusée à essayé de vous empêcher de monter? R. Non. Q. Pas du tout? R. Non. Q. Et quand vousavez vu l'enfant dans sa chambre, est-ce que Marie-Jeanne-était redescendue avec votre petite fille à vous? R. Oui. Q. Vous vous êtes trouvée seule? R. Elle a remonté ensuite. Elle a descendu ma petite fille en bas et elle a remonté ensuite. Q. Elle a remonté ensuite? R. Oui. Q. Et là, elle était couchée sur un grabat, vous dites? R. Oui, un petit drap de lain gris. Q. Oui, mais n'yavait-il pas un matelas en dessous? R. Non. Q. Pas du tout? R. Non. Q. Vers quelle heure de la journée, ça? R. Vers deux heures, deux heures, deux heures et demie de l'après midi? — 28 —Q. Est-ce que ce drap gris de lit était dans le milieu de la cloison? R. Non, il était de même, par ter e, la tête de son lit était au nord, le petit drap gagnait au sud, mais il était court. Q. Alors, ce drap là n'était pas du long de la cloison? R. Non. Q. Il était à combien de pieds de la cloison? R. Elle avait la tête à la cloison et le pied du drap allait au sud, sa tête était au nord, le drap allait en gagnant ausud. Q. Et elle était assise ou couchée là-dessus? R. Couchée, quand elle m a vue arriver, elle s'est appuyée... Q. Avait-elle un drap sur elle? R. Oui, un grand endessous d'elle. Q. Et dessus? R. Dessus,elle avait rien. Q. Dessus,elle n'avait rien? R. Non, elle avait rien, c'est dessous. Q. Avait-elle une robe? R. J'ai remarqué une petite robe brisée, j'ai pas remarqué qu'est .ce que c'était, rien. Q. Avait-elle des bas? R. Non, Q. Elle n'avait pas de bas? R. ..... Q. Avait-elle des pansements au pieds, du linge? R. Aux genoux seulement. Q. Aux genoux seulement, elle avait des linges? R. Oui. Q. Des pansements? R. Je sais pas, elle avait un linge autour des genoux. Je peux pas dire,par exemple, elle avait des linges pris autours des Q. des deux ou d'un seul? R. Aux deux, je pense. Q. Aux deux, vous pense? R. Mais je peux pas dire, j'affirme pas si c'était pour un ou — 29 —aux deux, je l'affirme pas. Q. Avait-elle des pansements à la tête? R. Non. Q. Est-ce qu'il faisait froid dans la chambre? R. Non. Q. Il faisait chaud? R. Oui. Q. C'était unechambre bien chauffée? R. Oui, elle etait rechauffée par le bas. Q. Elle était rechauffée par le bas, le poèle passe dans la chambre? R. Pardon. Q. Pas le poèle, le tuyeau? R. Oui, le tuyeau peut passer par la chambre, oui. Q. Et ensuite la porte de la chambre à coucher est elle près de l'escalier? R. La porte de l'escalier, la cloison se rend d'unecloison à l'autre, c'est rien qu'un bout de cloison. Du moment qu'on a monté dans l'escalier, on est dans la chambre. Q. Et la chambre était chaude,elle ne paraissait pas avoir froid? R. Non, non. Q. Et ça c'était dans l'avantmidi? R. Pardon, dans l'après midi. Q. Dan s l'après midi, vers quelle heure? R. Vers deux heures, deux heures et demie. Q. Vous avez trouvé des bouts de planches, vous dites, dans la chambre? R. Des planches de la couchette, une ici et là, répendue dans la place, des bouts de paille. Q. Des planches de la couchette? R. Des planches de la couchette. Q. Il y avait une autre couchette là? R. Il y avait une autre couchette, Les planches étaient pas étendue, pas étendues par terre, a terre. Q. Elle n'avait pasde matelas non plus? R. Non. — 30 —Q. N'est-il pas vrai que ce jour là on avait enlevé les matelass pour les nettoyer, est-ce que c'est à votre connaissance? R. Non,pas de ma connaissance. Q. Vous dites qu'il y avait de la pareille de répendue sur.. ? R. Sur le plancher, oui. Q. Beaucoup? R. Le plancher était couvert. Q. Le plancher était couvert? R. Couvert de paille. Q. Alors, comment avez vous pu voir du sang si le plancher était couvert de paille? R. Je l'ai vu le dix huit, le mercredi des Cendres, j'ai vu du sang, la paille était balayée. Q. Comment épais de paille y avait-il? R. J'ai pas remarqué l'épaisseur,il y en avait partout, le plancher était garni. Q. Et les planches étaient éparpillées? R. Eparpillées dans la place, oui. Q. Vous ne savez pas si c'est làque les enfants jouaient dans cette chambre là? R. Ah, ils devaient jouer en haut..... Q. Est-cequeça n'indiquait pas, l'était où était la chambre dans l'après midi, que les enfants ne sont pas allés jouer dans la R. Non, il y aurait... Q. Jurez vous que les enfants n'allaient pas j uer là? R. Ah oui, les enfants allaient jouer en haut, mais ce que j'ai pu constater, c'étaient les planches de la couchette qui etaient à terre, mais ça devait être les enfants qui ont mis ça,les planches de la couchette étaient à terre. Q. Avez vous trouvé une hart là? R. Non. Q. Vous n'avez rien vu de ça? R. Non, j'ai pas remarqué non plus. Q. Vous dites quevous avez vu les deux mains enflées? R. Oui. - 31 —Q. Bien enflées? R. Oui, surtout la main droite, les doigts tous croches. Q. Les doigts tous croches? R. Oui, enflés, bien enflés. Q. Bien enflés, vous dites les doigts croches, mais...? R. Croches comme ça, ils redressaient seulement pas. Q Ils redressaient seulement pas? R. Non. Q. Avez vousremarqué qu'elle avait une pl ie à l'intérieur de la main ou une blessure? R. Non, j'ai pas remarqué, je sais qu'elle avait la main bien enflée. Q. Sur le dessus, y avait-il des blessures? R. Oui, elle avait l'air à avoir d'autres blessures. Je sais pas si c'était bien profond, elle avait l'air à avoir les mains bien équipées. Q. La main gauche? R. La main gauche pas aussi enflée. Q. Pas aussi enflée? R. Non, pas aussi enflée que la main droite. Q. Avait-elle la main gauche contractée comme ça, crochie? R. Non. Q. Le dessus? R. J'ai pas remarqué si elle avait bien des bobos. Q. Les pieds étaient-ils enflés? R. Bien enflés. Q. Est-ce que c'était blessé dans le bout du pied ou bien à toute la jambe? R. Bien, la jambe un peu aussi mais le pied était plus enflé, le pied et le genoux. Q. Lequel? R. Les deux pieds. Q. De la même façon? R. J'ai pas remarqué, j'ai constaté... Q. A peu près, à l'oeil? R. J'ai pas remarqué bien bien, mais ça m'avait l'air bien — 32 —enflé, tous les deux. Q. ça vous avait l'air bien enflé, tous les deux? R. Oui, j'ai pas remarqué, ils étaient pareilles. Q. Est-ce que l'enflure était endessous du pied à la plante du pied ou à la jointure? R. En dessus, toute la grandeur du pied. Q. Endessous? R. En dessous, j'ai pas remarqué. Q. Est-ce que cette enflure là était noire ou jaune? R. C'était un gros rouge-bleu. Q. ça fait une jolie couleur? R. Oui, si vous aviez été à sa place, ça vous aurait fait mal, vous auriez vu que c'est pas drôle. Q. Vous dites qu'elle avait quelque chose à l'oeil, madame? R. Oui. Q. A l'oeil droit? R. Oui, c'est àl'oeil droit. Q. Etait-ce au-dessus du sourcil, madame, audessus dusourcil droit? R. Je peuxpas dire au juste, ça devait être audessus. Mais il en a assez dit, on n est pas capable de tout vous expri er. Vousavez vu le témoignage du docteur Marois : c'était toutcouvert de plaies et de bobos. Q. Vous ne le connaissez pas, vous ne l'avez pas entendu? R. .... Q. Vo s ne l'avez pas entendu? R. Non, je l'ai pas entendu. Moi, j'ai vu la petite fille. Q. Vous n'avez pas entendu le témoignage du docteur Marois? Q. Le docteur Marois n'a pas trouvé tout ça? R. Il a été bien chançeux de pas avoir trouvé tout. Q. Est-ce que c'était rouge-bleu aussi, sur le front, madame? R. Non, sur le front, c était quasiment noir, enflé, dessus, sur le milieu du front. Q. Sur le milieu du front? — 33 —R. Sur le milieu du front. Q. Quellecouleur était-ce, ça? R. C'était....plus brun, je peux pas dire la couleur au juste, c'était rouge fonçé, un bobo, et la couleur des bobos, je suis pas capable, j'ai pas pris assez de temps nonplus pour tout examiner. Q. Avait-elle des plaies sur toute la figure? R. Oui, des petits bobos partout, sur toute la figure, de place en place, oui. Q. Y avait-il des galles là-dessus? R. Oui. Q. Sur toute la grandeur de la figure? R. Pas toute la longueur, de place en place. Q. Comment, à peuprès? R. J'ai pas compté. Q. Etait-ce des petits points rouges recouverts de galles? R. C'était une petite galle comme si ça avait eu l'air, soit tomber ou un coup de fouet. Q. Elle en a eu beaucoup? R. Oui, soi-disant, toujours. Q. Avez vous vu l'accusée frapper son enfant? R. Non, je l'ai jamais vue. Q. Sur quoi vousbasez vous pour dire que l'enfant est mortex de coups? Vous n'avez jamais vu son père ni la mère donner des coups? R. Non. Q. Vous jurez ça qu'elle....? R. Parce qu'ils me l'ont dit eux autres mêmes. Q. Qui? R. Monsieur et madame Gagnon. Q. Parce qu'ils vous l'ont dit? R. Oui,l'enfant est pas morte dans son lit avec ses soins.... Q. Ces petites plaies là que vous avez vues partout sur la figure, c'est autant que de coups, ça? R. On prétend ça. Q. Vous, vous le croyez, vous? — 34 —R. Oui, je le crois. Q. Causées par des coups? R. Causées par des coups. Q. Avec quoi? unmanche de hache? R. Je sais pas avec quoi. Q. Elle en av it partout, comme ça, sur la figure? R. Pas toute la figure, plusieurs places; j'ai pascompté. Q. Avait-elle les joues enflées? R. Non. Q. Pas du tout? R. Non. Q. Vous voyiez rien que ces galles là sur la figure? R. Oui. Q. Etait-ce jauaneou....ces galles là? R. Non, c'était gallé brun, des petites galles brunes, qu'elle avait dans le visage. Q. Avez vousexaminé les bras? R. Les maines seulement. R. Les mains seulement? R. Oui. Q. Sur les mains, y avait-il de ces petites galles là? R. Elle en avait beaucoup sur les mains. Q. La même chose que dans la figure? R. Je peux pas dire que c'est la même chose que dans la figure. Q. Y avait-il des galles au si? R. Je peux pas dire s'il y avait des galles. Q. Sur les pieds, y avait-il des galles? R. Oui. Q. La même chose que dans la figure? R. Non, pas la mêmechose. Q. Pas la même couleur? R. ..... Q. Pas la même couleur? R. Non. Q. Quelle couleur était-ce? R. J'ai pas remarqué la couleur, mais il y av it des galles, elle - 35 —avait des plaies saignantes encore sur les pieds. Q. Des plaies saignantes sur les pieds? R. Oui. Q. Avez vous vu du sang sur ses pieds? R. Le sang coul it pas, rien que les plaies roussâtres de sang. Q. Avait-elle des plaies dans la main où vous avez vu du sang? R. J'ai pas remarqué. Q. Quand...Il y avait uneassiette avec dns patates dedans? R. Oui. Q. Un couteau et une fourchette? R. Oui. Q. Est-ce qu'elle avait une oreiller et puis une tête d'oreiller, madame? R. J'ai pas remarqué. Elle devait avoir une tête d'oreiller, ça m'a paru d'un blanc sale; je sais pas si c'était une tête pour Q. Quand vous avez demandé à Aurore d'où provenait ces blessures là qu'elle avait là...? R. Oui. Q. Est-ce qu'elle a répondu Aurore, sans dire ce qu'elle vous a dit? R. Oui. Q. Elle vous l'a dit? R. .... Q. Elle vous l'a dit? R. Oui. Q. Et quand elle vous a dit ça, étiezvous seule avec elle? R. Quand j'ai commençé à lui parler, j'étais seule, ensuite, Marie Jeanne a monté. Q. Ensuite, Marie Jeanne a monté? R. Oui. Q. Quand elle vous a répondu, est-ce que Marie Jeanne était là? R. J'ai pas remarqué. Q. Vous n'êt s pas certaine? R. Non, je suis pas certaine. — 36 —Q. Vous avez dit tout à l'heure que ce jour là, vous lui avez dit d'avoir le médecin, que l'enfant, d'après vous, allait mourir? R. Oui. Q. Et qu'elle vous a répondu: On va faire venir des remèdes? R. Oui. Q. Est-ce que l'accusée ne vous a pas dit qu'elle avait déjà eu des remèdes pour ces blessures là, pour l'enfant? R. Non. Q. Elle ne vous l'a pas dit? R. Non. Q. Ne vous a-t-elle pas dit qu'elle avait déja eu de la teinture d'iode et de longuent? R. Non. Q. Et que c'était pas nécessaire d'avoir, de faire venir le doc-teur, qu'elle avait envoyé...? R. Elle m'a dit de téléphoner, d'en voir des remèdes. Q. Elle vous a dit de téléphoner, d'avoir des remèdes? R. D'en avoir, des remèdes. Q. Est-ce qu'elle n'a pas dit que le docteur savait de quoi elle souffrait? R. Non. Q. Elle n'a pas dit ça? R. Non. Q. Mais elle vous a dit: C'est pas nécessaire, on va lui téléphoner"...? R. Oui. Q. Qu'ilnous envoie des remèdes? R. J'ai dit: Dites que c'est pour la petite fille? Elle a dit: C'est pas nécessaire de dire que c'est pour la petite fille. Q. Elle a dit: C'est pas nécessaire de dire que c'est pour la petite fille? R. Non, non. Q. Le jour de la mort de l'enfant, vous dites qu'on vousa téléphoné? R. Oui. Q. Qui vous a téléphoné? — 37 —R. Madame Gagnon elle-même. Q. D'aller chez elle, quel'enfant était malade? R. Que l'enfant était malade. Q. Quel'enfant était bien malade? R. ... Q. Et vous avez vu l'enfant? R. Oui. Q. Estce que c'est elle qui vous a demandé d'appeler le Curé? R. Non. Q. C'est vous? R. C'estmoi. Q. Elle ne s'est pas opposée? R. Non. Q. Vous dites que vousavez trouvé la jaquette, vous, le piqué et puis une tête d'oreiller ou autre chose, que vous avez remis à M. Couture? R. Un piqué et une jaquette. Q. Un piqué et une jaquette? R. Oui. Q. Et où avez vous pris ça, C'est Marie-Jeanne qui vous a remis ça? R. C'est moimême qui a été cherché ça dans le paquet qu'on m'avait indiqué, dans le paquet, j'ai été le chercher. Q. Vous dites que vous avez été lechercher? R. Dans la cuisine,près de la cheminée. Q. Dans la cuisine? R. Oui. Q. Ilx n' étaixxt pas cachéx? R. Non. Q. Ilx étaixxt bien là.... R. Il était à terre, je l'aipris à terre. Q. Il était à terre? R. Oui. Q. Les parents ne sont pas retournés après le service? R. Non. Q. Elle a été arrêtée, l'accusée? — 38 —R. Oui. Q. Vous avez dit tantot, parlant de rondin, d'une conver ation que l'accusée vous aurait dit qu'elle avait plaçé un rondin près de la porte de la chambre, est-ce que c'est près de la porte de la chambre d'Aurore? R. Non, d'elle, de madame Gagnon. Q. Sa porte de chambre à ellle, madameGagnon? R. Oui, à elle, madame Gagnon. Q. Elle vous a dit qu'elle avait plaçéun rondin près de sa porte de chambre à coucher? R. Près de sa porte de chambre à coucher, sur un sac de sel. Q. Etait-ce dans l'été, ça? R. Non, c'était l'hiver. Q. C'était l'hiver? R. Oui. Q. Qu'elle vous a rapporté ça? R. Oui. Q. Mais vous a-t-elle dit quand elle avait plaçé ce rondin là? R. ça m'a eu l'air, de la manière qu'elle a parlé, dans la semaine... Q. Mais quand était-ce? Est-ce qu c'est en hiver, est-ce que c'est en janvier, en février? R. Dans le moisde janvier. Q. Dans le mois de janvier? R. Dans le mois de janvier. Q. Au commencement de janvier? R. A la fin. Q. A la fin de janvier? R. A la fin de janvier. Q. Et puis, elle vous a dit que Aurore descendait la nuit? R. Elle a dit qu'elle a descendu le soir, là, pour coucher avec sa petite soeur. Q. Pour coucher avec sa petite soeur? R. Oui, c'est ce qu'elle m'a dit. Q. Marie Jeanne couchait en bas, avec sa petite soeur? R. Toute seule, en bas, elle avait descendu Marie Jeanne coucher — 39 —dans la chambre en bas. Q. A-t-elle dit pourquoi elle avait descendu Marie Jeanne coucher en bas? R. A cause qu'Aurore mouillait son lit. Q. Avant, les deux petites filles couchaient ensemble, dans la chambre d'en haut? R. Oui. Q. Et elle vous a dit qu'elle avait fait coucher Aurore en bas, Marie Jeanne, en bas, parce qu'Aurore mouillait son lit? R. Oui. Q. Elle n'a pas ditd' autres raisons? R. Elle m a dit qu'elle salissait son lit. Q. A-t-elle dit qu'elle faisait ses besoins au lit? R. Elle a dit qu'elle faisait ses besoins au lit. Q. Qu'elle pissait et qu'elle faisait ses déjections? R. Oui. Q. Elle n'a pas dit d'autres raisons? R. Non. Q. Elle n a pas dit que les deuxpetites filles s'amusaient ensemble? R. Non. Q. Et que c'étaixxt pour ça qu'elle les avait séparées du lit aussi? R. La première fois qu'elle a parlé, elle disait que c'était à cause qu'elle m uillait son lit et après, Q.- Elle a parlé de ça R. La première fois, il n'a pas été question de ça du tout, la première fois, parce qu'elle mouillait son lit. Q. Et la deuxième fois? R. Oui, elle a dit ça qu'elle avait été obligée de descendre Aurore en bas. Q. Marie-Jeanne? R. Marie Jeanne, en bas, à cause de ça. Q. A cause qu'elle mouillait son lit, la première fois? R. Et que même, cette fois là, elle a dit qu'elle avait plaçé — 40 —un rondin près de la porte et que Aurore n'était pas decendue pour coucher avec sa petite soeur, en bas. Q. Elle a descendu coucher avec sa petite soeur en bas? R. Et elle l'a remontée, elle l'a remontée, elle n'a pas eu envie de redescendre de la nuit. Q. Aurore vo lait aller coucher avec Marie-Jeanne? R. Oui, c'est ce qu'elle a dit. Q. Avez vous jamais vu là, un banc-lit, dans la maison, chez l'accusée? R. Non. Q. Vous n'en avez pas vu? R. Non. Q. Un banc que l'on se sert comme lit? R. Non. Q. Vous n'avez pas vu ça? R. .... Q. Ensuite, vous êtes retournée avec le détectif Couture? R. Oui. Q. Le dix huit ( 18 )? R. Oui. Q. C'est lui qui est allé vous chercher, pour faire la visite de la chambre? R. Oui. Q. Vous êtes allée avec lui? R. Oui. Q. Avez vous trouvé....dans quel état avec vous trouvé la chambre? R. La chambre était balayée. Q. La chambre était-balayée? R. Oui. Q. Y avait-il un matelas ou un grabat dans la chambre? R. Non. Q. Il n'y avait rien du tout? R. Il devait y avoir, la couchette devait être dans la chambre, oui , j'ai remarqué ça. — 41 —Q. Une couchette? R. Oui. Q. Une grande couchette en bois? R. Oui. Q. A part de la couchette, il n'y avait rien? R. Je sais bien, j'ai constaté qu'il y avait des guénilles, des jupons, des guénilles dans la c uchette, mais j'ai pas remarqué. Q. Est-ce que vous avez dit au détectif que vous aviez trouvé une hart? R. Non, pas moi, parce que c'est pas devant moi. Q. a-t-il fait remarquer la présence de sang sur le plancher, sur la cloison? R. Oui, Q. Sur la cloison, est-ce qu'il y avait du sang? R. Oui. Q. Sur toute la largeur de la cloison? R. Non, des rangs, de place en place. Q. Des rangs ? R. Oui,des places, vis à vis où la marre de sang.... Q. Alors, sur le long de la cloison, il y avait des rangs que vous considérez être des rangs de sang, là? R. A quelle hauteur, àpeu près? R. Les rangs, ça devait être à peu près comme quatre à cinq pouces, cinq pouces, cinq à six pouces. Q. Du plancher? R. Oui. Q. Cinq à six pouces du plancher? R. Oui, j'ai pas mesuré. Q. Mais à peu près? R. ..... Q. Et ça, sxur toute la longueur de la cloison où bien rien que vis à vis du lit? R. Non, à coté du lit, ça, c'était à coté du lit, le sang, tout le long du plancher jusqu'au mur, tout le long du plancher jusqu' au mur. Q. Y avait-il du sangcomme ça, madame, des rangs, u long de la — 42 —cloison? R. Pardon, il était sur le travers de la cloison. Q. ça n'y était pas cette journée là? R. Non, mais la cloison y était encore. Q. Il y avait, à coté du lit, du sang? R. Oui, des rangs, à aller au mur. Q. C'était encore des rangs? R. Et c'était d'une trainée sur le plancher. Q. C'était d'une trainée sur le plancher? R. Oui, presque à la grandeur du plancher. Q. À la grandeur de.la chambre? R. Non, deux à deux pieds et demi de large, comme j'ai dit tantôt R. Près du lit, en gagnant le lit dans le milieu, l'autre bout du mur. Q Vous dites des trainées, était-ce des taches? R Non, c'est comme si elle s'était trainée dans le sang comme ça, pas essuyé non plus; du sang trainé comme ça. R. Oui. Q. Vous ne voyiez pas le sang dans ce temps là? R. Non, j'ai pas remarqué non plus. Q. Vous n'avez pas remarqué non plus. Q. Ensuite, vous dites qu'il y avait des traces de sang, des trainées? R. Oui. Q. Partant du lit? R. Oui. Q. Alors, deux, trois pieds, vers le sud, vous dites? R. A pe près deux pieds, deux pieds et de mi de large en gagnant le nord, le nord est, en gagnant le sud ouest ensuite. Q. De chaque coté? R. Non, rien que d'un coté. Q. Rienque d'un coté? R. Oui. — 43 —Q. Et ce n'était pas, ces trainées là, à coté du lit, dans le centre de la place, c'était plutôt partant du milieu de la place? R. Pardon, du long du lit en gagnant le mur, ça suivait le long du mur. Q. ça suivait le long du mur? R. ça suivait le long du mur. Q. Et ces trainées de sang là, au coté du lit, allait du centre du lit, le long du mur? R. Le long du mur. Q. Et sur le mur, ily av it des ronds? R. Il y avait du sang sur le mur aussi. Q. A coté, c'étaient des trainées? R. Oui. Q. Vous n'avez pas vu de rond à coté non plus? R. Non. Q. Vous n'avez pas remarqué qu'il y av it comme la forme des oigts, à plusieurs endroits? R. Non, j'ai pas remarqué ça. Q. Vous n'avez pas remarqué ça? R. Non. Q. Sur la cloison, vous avez vu des ronds? R. Sur la cloison, c'est d s grandes plaques, comme on dirait, je sais pas, j'ai pas remarqué; c'étaient des grandes plaques... Q. ça avait l'air comme si un enfant avait été s'essuyer les doigts sur la cloison? R. J'ai pas remarqué ça; ça avait pas l'air ça non plus. Q. Il y avait des ronds? R. Oui, des morçeaux de sang.... Q. Des morçeaux? R. Pas des morçeaux....des morçeaux, sur le mur, des morçeaux, posés, de sang, sur le mur. Q. Des taches? R. Des taches, c'était du sang, toujours. Q. Quand vous y êtes allée ensuite le jour même veiller le corps, vous y êtes allée? R. Oui. — 44 —Q. L'enfant était exposée dans une chambre, en bas? Q. Est-ce qu'on vous a empêchée d'entrer? Est-ce qu'on vous a dit de ne pas venir? R. Non. Q. Pas du tout? R. Non. Q. Tout le monde y allait? R. Oui. Q. Il y avait beaucoup de monde? R. Non, dans l'avant midi, on était trois ou quatre personnes qui sont venues. Q. Le soir, vous n'Y êtes pas allée? R. Non, c'est mon mari qui y est allé le soir. Q. L'accusée, vous l'avez vu fréquenter l'église, à Fortierville, madame? R. Oui. Q. Elle va à la messe? R. Oui. Q. Elle allait à confesse, à votre connaissance? R. Elle devait y aller toujours, je l'ai pas toujours suivie, elle devait y aller. Q. Les dimanches, vous la voyiez à l'église comme tout le monde? R. Oui. Q. Ses enfants, elle les conduisait à l'église? R. Oui, elle allait àl'église. Q. Elle allait à l'église régulièrement? R. J'ai pas remarqué. Q. Vous n'avez pas remarqué? R. Non. Q. Comme tous les autres? n'est-ce pas? R. Comme tous les autres, à peuprès, je crois bien. Q. Dans les quarante-heures et dans les neuvaines, elle allait à l'église aussi? R. Oui. — 45 —Q. Elle et son mari? R. Oui. Q. Tout le temps qu'ils ont resté là? R. Oui, ils y allaient à chaque fête, comme les autres. Q. Et vous n'avezjamais remarqué qu'ils n'allaient pas àl'église pour leur devoir religieux? R. Non. Q. Leurs enfants allaient à l'école aussi, ils les envoyaient à l'école? R. Pardon, ils n'allaient pas à la classe. Q. Ils n'y allaient pas l'hiver? R. Pas l'hiver, pas l'été non plus. Q. Pas l'été non plus, vous jurez ça? R. Bien, ils ont été a peu près comme une dizaine de jours.... Q. Vous jurez que ces enfants là n'allaientpas à l'école l'été? R. Vous allez voir par le témoignage de la maitresse. Je pense qu'ils m'ont dit.seulement que dix jours ou dix huit jours, pas plus que dix huit jours, ils n'y ont pas été en été, toujours. Q. L'hiver, il n'y allait pas? R. Non. Q. Ni Aurore ni Marie-Jeanne ni aucun des enfants? R. Non, ils y ont été seulement qu'une petite secousse. Q. Ils n'ont pas de fille engagère? R. Non. Q. C'est une femme qui faisait tout son travail elle même? R. Oui. Q. C'est un cultivateur assez considérable, lui? R. Oui. Q. Il a plusieurs animaux? R. Oui. Q. Plusieurs vaches à traire? R. Oui. Q. Un gros train? R. Oui. Q. Elle allait traire les vaches, elle? R. Je sais pas, il a ses enfants, je sais pas, mais ils disent — 46 —que c'étaient ses enfants, je sais pas lequel que c'est. Q. Elle était obligée de faire toute la besogne qui se fait, ordinairement, chez un cultivateur? R. Oui. Q. Et d'avoir soin des enfants? R. Oui. Q. Elle a un petit enfant, elle a un bébé? R. Un bébé de neuf à dix mois, je crois. Q. Elle en a eu un autre aussi? R. Un autre, mais.... Q. N'est-il pas vrai qu'elle a eu un fausse couche, si ce n'est pas avant, c'est après? R. Oui. Q. Peu de temps après son mariage? R. Deux mois et demi, trois mois, jecrois bien Q. Deux mois et demi, trois mois? R. Oui, j'ai pas remarqué. Q. Et le docteur Lafond aussi est venu? R. Oui. Q. Vous personnellement, madame, avez vous jamais rien remarqué dans la conduite de cette femme là à part de ce qu'on vous aurait racconté qui vous aurait laissé c oire qu'elle maltraitait son enfantx pour la faire mourir, en parlant de la petite Aurore? Objecté à la question comme étant une question d'opinion. Question permise. R. Oui, je le crois qu'elle maltraitait les enfants. Q. Oui, mais pas d'après ce qu'elle vous a racco té, mais dans sa conduite à sa maison, quand vous êtes allée là? R. Oui. Q. Les faits que vous avez vus, pas les conversations que vous avez rapportées? R. Oui, par le fait qu'elle les battait pas, la manière, quand je suis allée là, elle les battait pas, la manière qu'elle leur parlait. Q. La manière qu'elle leur parlait? R. Oui. — 47 —Q. Vous concluez qu'elle devait les battre p ur le faire mourir, n est-ce pas? R. .... Q. Comment? R. Bien, il l'ont battu, un, cette fois là, soi-disant. Q. Avez vous des enfants, madame? R. J'ai un garçon de vingt huit ( 28 ) ans. Q. Vous avez plusieurs? R. Non, j'en ai seulement qu'un. Q. Vous l'avez déja corrigé? R. Oui, mais en droit et en raison. Q. En droit et en raison? R. Oui. Q. L'avez vous jamais battu avec une hart? R. Non. Q. Jamais? R. Non. Q. Avec quoi le battiez vous? R. Avec mss mains., c'est assez sur les fesses, un enfant, c'était as ez. Q. Si vous aviez une dizaine de tappageurs, vous savez que ça se fait à la campagne, les gens se gênent pas pour donner des coups de hart à un enfant et des coups de règle, ça se fait à l'école? R. Ils se gênent plus que v us voyez, vous n'een avez pas un,vous n'en avez pas dix qui corrigent les enfants avec des harts. Q. Il y en a à qui ça leur fait bien du bien? R. .... Q. Vous avez racconté cette autre conversation de l'accusée, qu'elle aurait dit qu'elle serait contente si son enfant mourait, R. Non,pardon, elle disait qu'elle serait contente si son enfant mourait sans que personne en ait connaissance et elle aussi la R. Oui. PAR LA COUR: Elle aussi, ça s'applique à Aurore? R. Oui, elle s'applique à Aurore. J'ai compris qu'elle disait ça, qu'elle parlait d'Aurore, c'est les paroles qu'elle disait, qu'Aurore vientdrait à mourir sans en avoir connaissance et elle aussi n'en ait pas connaissance. Q. Qu'elle aussi n'en ait pas connaissance? R. Que le monde n'en avait pas connaissance et elle aussi, en voulant dire que personne devait en avoir connaissance et elle aussi. PAR ME FRANCOEUR C. R. DE LA PART DE L'ACCUSEE:
R. .... Q. Est-ce que vous avez compris qu'elle disait qu'elle voulait qu'Aurore meurre sans que personne le sache et puis qu'elle non plus ne le sache pas? R. Non, pas de cette manière là. Q. Qu'est-ce que c'est? R. En voulant parler de la mort d'un autre petit enfant d'un an et demi qui est mort. Q. Un autre petit enfant? R. Oui -- vous voulez savoir de quelle manière je comprenais ça? Je comprenais ça de même. Q. Vous avez compris ça de même? R. Oui. Q. Vous aimez mieux prendre ça comme ça? R. Parce qu'on a eu connaissance, parce qu'on est voisin, on a eu connaissance. Q. Vous avez eu connaissance.. .? R. De la manière qux'elle agissait pour ses enfants. Q. Quand est-ce qu'elle vous a dit ça, madame? R. ça, elle m'a dit ça à la fin de janvier. Q. A la fin de janvier? R. Oui. R. Oui. — 49 —R. Etiez vous rien que tous les deux? R. Non, mon mari y etait aussi. Q. Votre mari y était? R. Oui. Q. Est-ce que Télesphore Gagnon y était, son mari? R. Non, s'était à la maison chez nous. Q. Son marin'y tait pas? R. Non. Q. Vo lez vous dire si, dans la conversation que vous avez rapportée, si ces conversations là, à part de celle que vous venez de mentionner, avaient lieu chez l'accusée, en présence de son mari ou bien si vous n'étiez rien que tous les deux? R. Quand ça adonnait que son mari y était, elle en parlait aussi. Q. Elle parlait de la correction de ses enf nts dev nt son mari? R. Oui. Q. Devant vous? R. Oui. Q. Devant votre mari, sans se gêner, n'est-ce pas? R. Oui. Q. Que les enfants taient durs, qu'il fallait les corriger? R. Oui. Q. Et elle disait ça librement? R. Oui. Et le déposant ne dit rien de plus. [signature à la main, M. J. Tremblay] Je, soussigné, sténographe assermenté, certifie que ce qui pré- cède est la reproduction fidèle de mes notes sténographiques; le tout conformément à la loi. Et j'ai signé. [signature à la main, M. J. Tremblay] ( A 4 p. m., la Cour est suspendue pour 10minutes ). Source: ANQ, TP 999, 1960-01-3623, 1B 014 01-04-004B-01, Cour du banc du roi, assises criminelles, district de Québec, Déposition de Exilda Auger, procès de Marie-Anne Houde pour meurtre, avril 14, 1920, 49. Notes:
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