Le procès d’Angélique
Le lendemain de l’incendie la population montréalaise est sous le choc devant les nombreuses maisons en ruines. L’Hôtel-Dieu qui venait à peine d’être reconstruit à la suite de l’incendie de 1721, est de nouveau détruit. Des centaines de Montréalais ont tout perdu et sont sans abri. Les Hospitalières doivent dormir à la belle étoile pendant les nuit froides d’avril 1734.
La rumeur ne se fait pas attendre : Angélique, l’esclave de madame De Francheville, a mis le feu; peut-être avec la complicité de son amant Claude Thibault. En s’appuyant sur la Loi criminelle de 1670, le procureur du roi fait émettre un mandat d’arrestation contre Angélique basé uniquement sur cette rumeur publique. L’accusée est arrêtée dans le jardin des pauvres de l’Hôtel-Dieu et est conduite aux prisons royales.
Débute alors un long procès sur plusieurs semaines où une vingtaine de personnes d’origines sociales diverses, quelques hommes, plusieurs femmes, et des enfants, sont appelées à venir témoigner. Angélique subit de nombreux interrogatoires et est confrontée aux témoins; néanmoins, elle persiste et nie être l’auteur du crime. L’autre suspect, Claude Thibault, s’est enfui et demeure introuvable.
Les autorités judiciaires tentent d’intimider l’accusée en l’interrogeant à deux reprises, alors qu’elle est assise sur la sellette et en la confrontant à sa maîtresse madame De Francheville. Devant son refus d’admettre son crime, Angélique est condamnée à mort et son procès est envoyé en appel au Conseil supérieur à Québec. L’appel de la condamnation est rejeté et Angélique est soumise à la torture des brodequins avant d’être exécutée à Montréal, le 21 juin 1734.
Dans cette section, vous trouverez tous les documents relatifs au procès intenté contre Angélique, classés chronologiquement pour suivre les événements au fur et à mesure qu’ils se sont déroulés, de la requête du procureur pour son arrestation le 11 avril 1734 à son exécution publique le 21 juin 1734.