small flourish

Rapports des enquêteurs

L’enquête sur l’explosion de la voiture-coach 1586 du Canadien Pacifique nous en dit long sur les limites des techniques policières dans les années vingt et sur l’isolement de la région de Kootenay en Colombie-Britannique. Les officiers de police étaient peu nombreux dans cette région frontalière. La Gendarmerie royale du Canada n’était devenue une force policière unifiée qu’en 1920 et, tout au long de cette décennie, ses principales activités se limitaient à l’application des lois sur les narcotiques et au travail de renseignement et de sécurité. Au moment de la mort de Verigin, la GRC avait quelque 1000 employés à travers le pays. En Colombie-Britannique, les enquêtes criminelles régulières étaient entre les mains de la police provinciale de la C.-B., formée en 1858, et qui, en 1924, comptait environ 200 officiers. Aujourd’hui, la mort de neuf personnes dans une explosion sur le principal moyen de transport au pays exigerait la tenue d’une enquête à laquelle participeraient des centaines d’officiers de police. En 1924, cette explosion a occupé une douzaine d’enquêteurs de la police et du C. P. et la plupart d’entre eux n’ont passé qu’une journée ou deux sur le dossier.

Leur tâche était immense. Vous pouvez vous rendre compte d’un de leurs obstacles en retraçant le trajet emprunté par deux des principaux enquêteurs, le sergent d’état-major de la GRC, G. O. Reid, et le constable de la police provinciale de la C.-B., G. F. Killam. Quelles techniques d’enquête policière ont utilisées les enquêteurs de la police et du C. P.? Quels obstacles ont-ils rencontrés, la langue en étant un bon exemple?

Pour des raisons qu’on peut discerner à la lecture des rapports, l’enquête policière a abouti dans un cul-de-sac et l’enquête sur la mort de Verigin s’est simplement estompée. Puis, par hasard, l’affaire a connu un regain d’intérêt en 1931-1932. Cela a permis d’ajouter un témoignage important et d’obtenir le résumé le plus complet à date sur cette affaire. Cependant, au milieu des années trente, tant la police provinciale de la C.-B. que le C. P. étaient préoccupés par des questions beaucoup plus pressantes concernant les Doukhobors, alors que plus de 600 adultes avaient été mis en arrestation pour nudité et que 357 enfants doukhobors avaient été retirés de leurs familles. En de telles circonstances, la poursuite d’un mystère vieux de sept ans pouvait attendre. Et c’est ce qui arriva.

Documents gouvernementaux

Lettres