Déposition du mécanicien William Harkness
Déposition du mécanicien William Harkness, locomotive 582, train no 11 en partance de Nelson le 28 octobre 1924
On est partis de Nelson avec quinze minutes de retard et on est arrivés à l’heure à Farron sans aucun incident pendant le trajet. Comme d’habitude, on a nettoyé la chaudière, pris de l’eau, attelé la voiture-restaurant et on est partis de Farron à environ 24:53k.
Juste avant le poteau miliaire à l’ouest de Farron, à environ 24:57k, j’ai entendu une très grosse explosion et les freins d’urgence se sont appliqués automatiquement; on allait à environ 20 milles à l’heure à ce moment et je dirais que cela a pris environ trois longueurs de voiture pour arrêter. Je me suis retourné et j’ai vu que la voiture-coach était en feu; j’ai renversé la manœuvre, enclenché les freins directs et, avec le pompier, on est allés aider les passagers à sortir de la voiture en feu. On a travaillé avec les autres membres de l’équipe de train; on a fait tout ce qu’on pouvait pour porter assistance.
Pendant que j’étais dans la voiture en feu, j’ai clairement entendu plusieurs petites explosions; on aurait dit des capuchons de dynamite ou des petites cartouches qui explosaient. Au début, j’ai vraiment pensé que les réservoirs de gaz avaient explosé; j’ai eu cette pensée parce qu’il n’y a rien d’autre à proximité du train qui pouvait exploser; dès que tous les passagers ont été sortis, je suis allé inspecter personnellement les réservoirs avant que la voiture-coach ne soit détachée de la voiture-lit; ils n’avaient pas bougé; ils étaient intacts et en bonne position. Puis je suis allé à la locomotive pour dégager la voiture en feu de la voiture-lit, ce que j’ai fait, nous faisant avancer d’environ une longueur de voiture. Ensuite, on s’est complètement dégagés de la voiture en feu et on a avancé. Il n’y avait rien d’autre à faire pour assurer la sécurité; je suis resté en poste à la locomotive puisqu’on était arrêtés dans une pente descendante et je suis resté là jusqu’à ce qu’on parte pour Midway. Pendant ce temps, j’ai permis à mon pompier de retourner travailler avec les autres membres de l’équipe.
J’ai vu un trou dans le plancher de la voiture, à peu près au centre; les tuyaux sous la voiture étaient tordus vers le bas, ce qui semblait avoir été provoqué par un choc d’explosion. Alors que j’étais dans la voiture-coach, j’ai senti une odeur de gaz qui s’échappait. Je ne me souviens pas d’avoir vu une flamme, mais l’odeur de gaz était plus forte à l’extrémité est du coach. J’en ai conclu que la conduite qui transportait le gaz jusqu’à la voiture s’était détachée, ce qui avait provoqué une fuite de gaz à cet endroit.