Aurore — Le mystère de l'enfant martyre
   
 
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Monsieur
Je voudrais faire un appel pour la vie de Madame Gagnon qui a été condamnée à être pendue. Je sais que son crime était atroce, mais, même à cela, si elle devait être pendue, des milliers d’autres devraient l’être également. Qu’en est-il de ces mauvaises femmes qui laissent leurs nouveaux-nés mourir de froid dans les champs et dans les ruelles? Il n’y a pas si longtemps un tel bébé est mort, seulement à quelques rues d’où je suis assise

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en ce moment; et si la pendaison est la juste punition des meurtriers, alors les pères et les mères d’enfants qui ne sont pas voulus devraient aussi être pendus. Mais après tout, chacun de nous est responsable d’une situation qui rend possible de tels crimes et, lorsque nous y pensons, le Canada a été le dépotoir des détritus de presque toutes les nations dans l’univers depuis sa découverte par Jacques Cartier. Est-il étrange que les Canadiens aient la réputation d’être le peuple le plus cruel du (soi-disant) monde civilisé. Cela n’est pas surprenant qu’un peuple au sang mêlé, tels que le sont

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la plupart des Canadiens, soit cruel; je suppose que la plupart des Canadiens ont un peu de sang indien ce qui donne quelque chose d’infernal. Près de la moitié des enfants nés de parents canadiens français meurent en bas âge, bien sûr c’est à cause du manque de soins combiné à l’ignorance et la cruauté délibérée qui les tuent. Lorsque vous pensez à toutes les cruautés qui sont commises quotidiennement envers les animaux (et pas toujours par les Français), c’est écoeurant, les atrocités du piégeage (on apprend même aux scouts à piéger) et de la vivisection, cette horreur qui est financée par des personnes démoniaques et perpétrée par des dégénérés anormaux, pour des raisons

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purement commerciales. Ils peuvent dire ce qu’ils veulent, peut-on se surprendre que les sans défenses de l’humanité soient torturés? Parlant de cruauté envers les animaux, il n’y a qu’un pas de la cruauté envers les animaux à la cruauté envers les humains. Un monstre de l’Institut Pasteur (voir les récents journaux de Montréal) encourage les responsables des hôpitaux d’aliénés à ouvrir des laboratoires de recherche. Nous savons trop bien ce que cela veut dire pour les pauvres sans défenses, des imbéciles de tous les âges qui sont renfermés et sur qui on pratiquera la vivisection pour le plaisir des docteurs (récemment certains d’entre eux ont déclaré publiquement que les salles communes des hôpitaux étaient une nécessité pour la recherche) de ces hôpitaux d’aliénés. Ces pauvres feront du bon matériel de vivisection puisque leurs familles ne savent pas ce qui leur arrive ni ne s'en soucient. Je voudrais que le gouvernement canadien soit éveillé à la nécessité de combattre la tyrannie médicale. La

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vaccination obligatoire est tout autant une menace à notre liberté en tant que nation qu’à notre santé. Lorsqu’on demande aux médecins de prouver la vérité de leurs affirmations en ce qui concerne la vaccination, ils répondent quelque chose comme ce qui suit : si vous prenez une école de 200 enfants et en vaccinez cent et en laissez 100 sans vaccins et qu’ensuite vous introduisez la vérole dans l’école, celle-ci s’en prendra aux enfants qui n’ont pas reçu de vaccin. Comment le savent-ils ? Ont-ils fait des expériences dans des écoles de 200 enfants? Nous savons qu’ils ne l’ont pas fait.

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Les chiffres prouvent la vérité. En fait, en 1918, quatre personnes sont mortes de la vérole en Angleterre et au pays de Galles. Deux avaient été vaccinées et deux ne l’avaient pas été et, dans la même année, cinq personnes vaccinées sont mortes. Est-ce que le Canada va tolérer une campagne qui conduira un peuple libre aux profondeurs de l’esclavage ?

Pitié

P.S. Il n’ y a rien dans les cieux au-dessus, ou dans la terre au-dessous, ou dans l’eau sous la terre qui peut justifier la cruauté – aux personnes sans défenses, qu’elles soient criminelles, ou aux êtres humains. S.C.K

Susan C. Knowlton
729a avenue Bloomfield
Outremont
29 sept. 1920

Source: ANC, , RG 13, Box 1507, File Houde Marie-Anne, vol. 1, part. 1, Susan C. Knowlton, Letter from Susan C. Knowlton, septembre 29, 1920, 6.

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