Les Tsilhqot’in : les voyages et le commerce, par James Teit, 1909Autrefois, les canoës utilisés par les Chilcotin étaient en écorce et la plupart étaient probablement du même type que ceux des Carrier. Il semble toutefois qu’on ait découvert deux ou trois styles différents, dont un se rapprochait du canoë « nez d’esturgeon » qu’utilisaient les Shuswap. On utilisait des canoës fabriqués grossièrement de peupliers baumiers et, après l’introduction des haches fabriquées en acier, ces canoës, ainsi que les radeaux de billes, ont complètement remplacé les anciens modèles de canoës d’écorce. Il arrivait fréquemment aux Chilcotin de jeter des ponts sur des cours d’eau considérables au moyen du système en porte-à-faux. Comme il était d’usage chez d’autres tribus, les marchandises étaient transportées sur le dos à l’aide de sangles frontales. Elles étaient généralement fabriquées de peaux apprêtées, mais certaines étaient tissées de laine de chèvre et de fils d’écorce et d’autres, de bois d’elæagnus. Les chiens étaient utilisés pour le transport, tout comme chez les Shuswap et les Carrier; en hiver, ils tiraient les traîneaux et ceux-ci étaient pratiquement identiques à ceux dont se servent encore les Carrier. Les raquettes, très répandues, existaient en deux ou trois modèles, similaires à celles des Carrier. Le cadre était généralement fabriqué d’érable à épis et le tressage était fait de babiche de caribou. En hiver, ils utilisaient également des bâtons de marche recouverts de tissu du même style que ceux utilisés par les Carrier et les Shuswap. Les chevaux ont fait leur apparition chez les Chilcotin beaucoup plus tard que chez les Shuswap, et ce n’est probablement pas avant 1870 qu’ils sont devenus monnaie courante. Aujourd’hui, les bandes orientales de Chilcotin possèdent de nombreux chevaux et les Anahem transportent régulièrement du bois pour les Blancs. Les Chilcotin faisaient surtout du commerce avec les Bella Coola et les Shuswap résidant dans le canyon. Les Bella Coola leur fournissaient principalement du saumon séché, du saumon et de l’huile d’olachen, des coquilles de dentale et d’abalone, de la peinture, du cuivre, quelques couvertures de laine de chèvre, un peu de bois de cèdre et, parfois, des boîtes et de la vaisselle en bois de cèdre. Plus tard, ils leur ont également fourni du fer et des outils en fer. En échange, les Chilcotin donnaient des gâteaux d’amélanchier arborescent, des gâteaux aux pommes de savon, des raquettes, des peaux de caribou et de chevreuil apprêtées, des peaux de chèvre et des fourrures. Quant aux Shuswap, ils leur fournissaient du saumon séché, que l’on disait supérieur à celui obtenu des Bella Coola, de l’huile de saumon, de la peinture rouge, des peaux de chevreuil et de wapiti, des fils d’écorce et, plus tard, du tabac et des chevaux; il semble aussi que les Chilcotin se procuraient du cuivre et du fer chez les Shuswap. En échange, les Chilcotin leur donnaient des coquilles de dentale, des couvertures de laine de chèvre, des couvertures en peau de lynx et de lapin tissées, des peaux de caribou apprêtées et des peaux de marmotte non apprêtées. Il semble que les Chilcotin faisaient peu de commerce avec les Carrier et les Lillooet. Il y avait quatre routes pour se rendre à la côte au sud de Bella Coola et elles menaient vers Knight Inlet, Bute Inlet, Toba Inlet et Jervis Inlet respectivement. Toutefois, la dernière était rarement empruntée et, dans l’ensemble, le commerce avec les tribus de ces anses était plutôt rare car celles-ci soupçonnaient les Chilcotin d’assassiner parfois leurs chasseurs et de voler leurs femmes. Il semble que les Bella Coola aient procuré aux Chilcotin leurs premiers articles fabriqués par les Blancs, et ce, dans la seconde moitié du dix-huitième siècle. Après l’établissement de postes de traite dans la région des Carrier au début du dix-neuvième siècle, ils se procuraient de nombreux articles par l’entremise des Carrier, et plus tard, par l’entremise des Shuswap. Vers le milieu du siècle dernier, un poste de sous-traitance de la Compagnie de la Baie d’Hudson a été en service parmi eux pendant plusieurs années. Il était situé sur la rive nord de la rivière Chilcotin, un peu plus haut que l’embouchure de la Chilco. Source: James Teit, "Déplacements et commerce" in The Jesup North Pacific Expedition, Memoir of the American Museum of Natural History, Franz Boas (Leiden: E. J. Brill, 1909), 782-784.
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