Habitat [Les Chilcotin et leurs voisins]Les populations voisines de la tribu au nord sont leurs congénères, les Carrier; à l’est, les Shuswap; au sud-est, les Lillooet; et au sud-ouest et à l’ouest, plusieurs tribus côtières, -- les Sishiatl, les Comox, les Kwakiutl et les Bella Coola. Aujourd’hui, la population de la totalité de la tribu se chiffre à environ 550 personnes. Selon les états certifiés de 1903 du ministère des Indiens, la population totale de la tribu se situe près de ce nombre. De ce nombre, la bande Anahem comprend 223 personnes; la bande Toozey, 63; et la bande Stony, 108. La population de la bande Alexandria est de 65 personnes, dont environ 40 ou moins sont probablement des Chilcotin et les autres sont des Carrier, des Shuswap et des individus de filiations mixtes. Il semble que les autres bandes de la tribu ne font pas partie d’une agence, mais leur population tourne autour de 100 personnes ou un peu plus. Selon des témoignages de Blancs et d’Amérindiens, la tribu aurait à une certaine époque été presque trois fois plus peuplée qu’aujourd’hui. La vérole a fait des ravages en 1862, et par la suite, la population a diminué progressivement pendant de nombreuses années. Aujourd’hui, la population de la plupart des bandes semble se maintenir. Jusqu’à il y a quarante ans, les Chilcotin avaient plus souvent des relations avec les Bella Coola qu’avec toute autre tribu. Ils entretenaient également d’importantes relations avec les Shuswap du canyon Chilcotin et avec les bandes Carrier voisines qui habitaient la région de la rivière Salmon [Dean], à l’est des sources de la Blackwater. Ces peuples appartiennent au clan des Carrier du bas que Père Morice nommait les Nutca'tenne. La tribu a aussi eu des rapports avec les Comox et les Kwakiutl de la côte et avec les Lillooet. Les mariages entre les bandes Bella Coola du haut étaient assez fréquents et n’étaient pas rares avec les Nutca'tenne mentionnés ci-dessus, surtout avec les bandes du lac Klooshkis [Kluskus] et avec les Elkatsho [Ulkatcho], dont les derniers étaient eux-mêmes en grande partie mélangés avec les Bella Coola. Il semble que les mariages avec les Bella Coola étaient assez communs dans cette région au moment de la visite de Mackenzie en 1793. Aussi, à un certain moment, de nombreux mariages ont eu lieu avec les Shuswap du canyon, qui, en 1855 auraient été mi-Chilcotin de sang. Il semble que les mariages avec d’autres tribus que celles mentionnées ci-dessus étaient plutôt rares. Très peu de mariages avec les Lillooet sont consignés, et les femmes de cette tribu étaient parfois détenues comme esclaves par les Chilcotin de qui elles portaient les enfants. Les Chilcotin ont eu à un certain moment une mauvaise réputation et étaient vus comme des personnes plutôt turbulentes et espiègles, qui avaient tendance à profiter des étrangers et avec qui il était difficile de faire affaires. Il n’y a aucun doute qu’ils étaient de nature plus audacieuse et impatiente que les Carrier. Comme ces derniers, ils sont très compréhensifs, mais c’est beaucoup plus tard qu’on les a considérés aussi avant-gardistes, honnêtes, propres et travailleurs que les Shuswap. La langue des Chilcotin se rapproche surtout de celle des Carrier du bas. Source: James Teit, "Habitat [la patrie des Tsilhqot’in et de leurs voisins]" in The Jesup North Pacific Expedition, Memoir of the American Museum of Natural History, Franz Boas (Leiden: E. J. Brill, 1909), 760-763.
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