Aurore - Le mystère de l'enfant martyre
   
 

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CANADA,
PROVINCE DE QUEBEC,

DISTRICT DE QUEBEC,

Cité de Québec.

BUREAU DE LA PAIX.

(Instruction préliminaire)

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L'interrogatoire de ALBERTINE GAGNON, épouse de Joseph Badaud, de la paroisse de Ste-Philomène de Fortierville, --------

pris sous serment ce vingt-cinquième----jour de février,--------dans l'année de Notre Seigneur mil neuf cent vingt,------dans la Cité de Québec, dans le district susdit, devant le soussigné, Juge des Sessions de la Paix, dans et pour la Cité de Québec, en présence de l'accusé Télesphore Gagnon.

Interrogée par Mtre.Arthur Fitzpatrick, Substitut du Procureur Général:-

Q. Madame Badaud, avez-vous jamais vu l'accusé battre son enfant

R. Non monsieur, je ne suis pas capable dedire ça du tout.

Q. Maintenant, avez-vous jamais eu aucune conversation avec lui au sujet de son enfant?

Objecté à cette déposition tendant à rapporter les dires de l'accusé au témoin.

Preuve permise.

Q. Racontez donc ce qu'il vous a dit?

R. A la mort de mon frère, il y a cinq semaines, il m'a conté qu'il avait arrivé chez eux le soir, la veille qu'il est mort et que la petite fille avait les yeux tout noirs quand il a arrivé, et qu'il a pensé qu'elle avait tombé sur le poêle. Après ça, il s'est mis à me dire :"Crois-tu que c'est pas décourageant, toi, moi qui aurais tant aimé ça, avoir des enfants comme les autres!!! Cette enfant-là est dure, j'en viens pas à bout". Il dit :"J'y ai pas touché parce que ça sert à rien". Il dit :"J'y touche plus parce que ça sert à rien." Après ça, il dit :"Cette enfant-là fait des saloperies dans son linge, et je travaille pour me désâmer, et le soir, quand j'arrive, je vois tout ce linge qui s'en va en ruine; elle cache ce linge-là partout".

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R. (Suite) D'autres choses, j'en connais pas. C'est tout ce qu'il m'a conté.

Q.Est-ce qu'il vous a parlé de la correction de son enfant?

R. Il m'a dit qu'il lui avait déjà touché, mais qu'il ne lui touchait plus, parce que ça servait à rien.

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Transquestionnée par L'Hon. J.N.Francoeur, C.R., de la part de l'accusé:-

Q. Etiez-vous seule avec lui quand il vous a causé de ça?

R. Oui monsieur, on était tous les deux.

Q. Chez lui?

R. Non, on veillait le corps de mon frère, Anthime Gagnon.

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Source: ANQ, TP12, S1, SS1, SSS1, 1960-01-357605, 3C 030 03-07-001B-01, Cour des sessions de la paix, matières criminelles, greffe de Québec, Déposition de Albertine Gagnon, enquête préliminaire de Télesphore Gagnon, février 25, 1920, 2.

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