[Lettre manuscrite (plaidoyer) attribuée à Francoeur, s.d.]

-I-
Qu’il plaise à votre Seigneurie.

Après avoir entendu la preuve telle que faite devant cette Cour par les divers témoins, il nous apparaît très clairement que l’accusée, Madame T. Gagnon, a causé la mort de la petite fille Aurore Gagnon. Anticipant de la part du jury, un verdict conforme à cette opinion et avant que ce verdict soit prononcé, je crois de mon devoir d’attirer l’attention de la Cour sur les circonstances vraiment extraordinaires qui ont entouré ce drame, et en particulier, sur l’état d’âme que révèle, chez l’accusée, la série d’actes anormaux et, dans notre opinion, pathologiques, qui ont entraîné la mort de cette enfant.

- 2 -

D’accord sur ce point avec l’opinion du public en général, et fortifié par les conseils de nos experts médicaux, MM. Les Docteurs Marois, Derome et Daigneault, nous ne pouvons résister au besoin d’exprimer, devant cette Cour, nos doutes sur l’état mental de l’accusée et, si la Cour les partage, de suggérer qu’une commission d’experts médicaux soit nommée pour s’enquérir sur la responsabilité mentale de l’accusée; en d’autres termes, pour établir si les actes qui ont entraîné la mort de la petite Aurore Gagnon, ont été commis sous une influence pathologique ou sous l’influence d’une passion perverse
{haine,
avarice,
colère,
etc