Analyse de pollen de la tourbe de L’Anse aux Meadows
Les données archéologiques de la terrasse marine et du marais du site indiquent de brèves périodes d’occupation épisodique durant plus de cinq mille ans. Cinq épisodes culturels ont été identifiés même si le site est reconnu comme étant une colonie scandinave.
Un marais sur le site a fourni des artefacts et du pollen fossile. Même si l’éventail de pollen est dominé par des taxons fragiles à la perturbation, il révèle que l’impact humain a été minimal ou inexistant. Les données archéologiques ainsi que l’éventail de pollen sont compatibles avec de brèves périodes d'occupation. La relation entre les changements environnementaux régionaux et la réponse humaine est imprécise, bien qu'un bref intervalle commençant 2500 ans « avant le présent » coïncide avec une interruption d’occupation de 1000 ans.
Quant à la période scandinave, les registres de pollen sont compatibles avec l’hypothèse selon laquelle L’Anse aux Meadows était une escale de petite taille qui a existé pendant un court laps de temps.
[…] Les problèmes sont moindres là où les sites archéologiques incluent des dépôts qui ont une bonne conservation de pollen, permettant ainsi de reconstruire les environnements locaux et régionaux et où un échantillonnage par intervalle rapproché permet d'optimiser l'éventail de pollen. Le site de L’Anse aux Meadows dans le nord de Terre-Neuve offre une telle possibilité. Il a été occupé de façon discontinue pendant plus de 5000 ans (Wallace, 1986), même s'il est mieux connu comme étant la seule colonie scandinave découverte à ce jour en Amérique du Nord (Ingstad, 1977). […]
Cette communication résume notre tentative d’intégrer la palynologie et l’archéologie à L’Anse aux Meadows. Nous avons analysé six monolithes de tourbe prélevés dans un transect est-ouest dans le marais, même si seul le monolithe 17, le plus détaillé et le plus proche de la terrasse, est présenté ici. L’éventail de pollen est utilisé pour reconstruire l’histoire de la végétation du site et des environs en réponse aux changements climatiques et autogéniques ainsi qu’à l’impact humain. Cette étude est en complément des travaux paléoécologiques déjà réalisés par Kuc (1975), Mott (1975), Henningsmoen (1977), Robertson (1978), Davis (1984) et des fouilles archéologiques du site (Ingstad, 1977; Wallace, 1977, 1986).