Le compte rendu de Ib Fadlan sur les Rus, 921-922
J’ai vu les Rus lorsqu’ils sont venus en expéditions commerciales et qu’ils ont campé près de la Volga. Je n’ai jamais vu de spécimens physiques plus parfaits, aussi grands que des dattiers, blonds et roux; ils ne portent ni tuniques ni cafetans, mais les hommes portent un vêtement qui couvre un côté du corps et laisse une main libre. […]
Chaque homme possède une hache, une épée et un couteau et il les garde à ses côtés en tout temps. Les épées sont larges et à rainure du style des Francs. Chaque homme est tatoué d’arbres ou de figures vert foncé (ou vert ou bleu-noir) des ongles jusqu’au cou.
Chaque femme porte une boîte en fer, en argent, en cuivre ou en or sur un de ses seins; la valeur de la boîte indique la richesse de son mari. Chaque boîte contient un anneau d’où pend un couteau. La femme porte des anneaux d’or et d’argent à son cou, un anneau pour chaque 10 000 dirhams que vaut son mari; certaines femmes en ont plusieurs. Les ornements les plus estimés sont des billes de verre de couleur verte faites du même matériau que les objets de céramique qu’on peut trouver sur leurs bateaux. Ils troquent des billes entre eux et ils les paient à fort prix, un dirham par bille. Ils en font des colliers pour leurs femmes.
Au lieu de l’or, les Rus utilisent les peaux de zibeline. Il n’y a pas d’étalon de mesure dans ce pays; ils achètent et vendent selon la mesure de capacité pour les matières sèches. Ils aiment beaucoup le porc et il manque beaucoup à plusieurs de ceux qui ont revêtu le costume musulman.
Les Rus sont en grand nombre et ils sont tous des rouquins; ce sont de grands hommes avec des corps blancs. […] Chaque homme met une chaîne autour du cou de sa femme pour chaque millier de dinars qu’il possède.