Le rocher de Dighton dans « Monumentum Vetustum in Massachusetts »
Votre lettre du 15 juin 1829 avec les documents joints a bien été reçue; et elle a été remise à la première occasion au Conseil d'administration de notre société.
Parmi les plus érudits nos amateurs d’objets antiques, plusieurs sont convaincus depuis fort longtemps que l’existence du continent américain était connue des nations européennes avant les expéditions de Christophe Colomb.
[…] Mais, par-dessus tout, plusieurs rochers gravés de plusieurs caractères inconnus, apparemment d’origine très ancienne, ont été découverts éparpillés dans différentes parties du pays […]
Un rocher, similaire à ceux mentionnés plus haut, se trouve dans notre voisinage; le Conseil d'administration a jugé opportun de le faire examiner […] Un comité a été formé et ses membres se sont déplacés en février dernier pour voir le rocher en question et ont par la suite fait rapport au Conseil.
« Qu’il est situé à six milles et demi au sud de Taunton sur la rive est du fleuve Taunton à quelques pieds de la rive et à l’ouest de l’embouchure de l’Assonet dans la ville de Berkley, dans le comté de Bristol, Commonwealth du Massachusetts; bien que les visiteurs arrivent généralement du côté opposé du fleuve, qui passe à Dighton, le rocher a toujours été connu sous le nom de Dighton Writing Rock (rocher d'écriture de Dighton). Il est orienté au nord-ouest vers le lit du fleuve et il est submergé jusqu’à deux ou trois pieds à marée haute et à marée basse il est à découvert de dix ou douze pieds; il est aussi complètement submergé deux fois à toutes les vingt-quatre heures. Le rocher n’a pas toujours été à cet endroit, mais il est évident qu’il a occupé l’endroit où il se trouve maintenant depuis la période marquée par une longue et importante perturbation qui a provoqué par la suite le déplacement d’immenses rochers dans des endroits éloignés de leurs lits d’origine. C’est une masse d’argile grise bien définie à grains fins. Sa véritable couleur est d’un gris bleu, tel que montré par une fissure récente. Il n’y a pas de roches dans l’environnement immédiat qui pourraient se substituer à celle qui porte l’inscription mentionnée; elles font partie d’un ensemble qui forme un vaste conglomérat varié de rochers. Mesurée à la base, la paroi mesure onze pieds et demi et en hauteur un peu plus de cinq pieds. La surface supérieure forme à l’horizon une pente d’à peu près soixante degrés. Toute la paroi est couverte de hiéroglyphes inconnus jusqu’à quelques pouces du sol. Il semble y avoir peu ou pas de méthode d’arrangement. L’espace entre les lignes est d’un demi à un pouce de largeur; quant à la profondeur, on peut parfois mesurer un tiers de pouce, bien que les hiéroglyphes soient généralement en surface. Si l’on se fit aux élévations rondes et aux dépressions apparentes, ils ont été poinçonnés et non pas burinés ou taillés avec précision. La force humaine et le travail manuel y sont marqués de façon indélébile. En examinant attentivement la qualité du travail, personne ne pourrait croire que ces hiéroglyphes ont été l’œuvre des Indiens. C’est d’ailleurs un fait reconnu qu’on ne retrouve nulle part dans notre large domaine un seul endroit où leurs exploits et leur histoire aient été enregistrés sur des pierres. »[…]