Edmond Dyonnet, « L’art chez les Canadiens-français », The Year Book of Canadian Art, 1913
Edmond Dyonnet, “French-Canadian Painting and Sculpture,” The Year Book of Canadian Art, 1913
IT would be useless to attempt to deny that French-Canadian artists are in a very small minority as compared to their English fellows. Of the seventy-five members of the Royal Canadian Academy, only eight are French-speaking.
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Twenty or twenty-five years ago Paris had a whole colony of young French-Canadian painters. How many are still left in the breach? […]
One fact is very remarkable, and well worth the trouble of our stopping to consider it. Whatever are the differences of opinion and of school, whatever may be the tendencies and prejudices, everything falls and vanishes before a genuine work of art. […]
In a country like Canada, where the economic conditions are such that few people have leisure enough to discover that besides a mere material life there are joys superior and intellectual, the development of art is bound to be slow and gradual. To form the taste of a people is not the work of a few years; it required centuries to make Europe what she is today, and thousands of artists worked to discover the principles of beauty.
Here we are in the beginning. The men whom history will name as the pioneers of Canadian art are still living. […]
Edmond Dyonnet, « L’art chez les Canadiens-français », The Year Book of Canadian Art, 1913
ON chercherait en vain à le nier, les artistes canadiens-français sont une très petite minorité parmi leurs confrères d’origine anglaise. Sur les 75 membres dont se compose l’Académie Royale des Arts du Canada, 8 seulement sont de langue française.
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Il y a vingt ou vingt-cinq ans, Paris comptait toute une colonie de jeunes peintres canadiens-français. Combien en reste-t-il sur la brèche? […]
Un fait est remarquable et vaut bien la peine qu’on s’y arrête. Quelque soient les divergences d’opinion et d’école, quelques soient les tendances et les préjugés, tout tombe et s’écroule devant une véritable œuvre d’art. […]
Dans un pays comme le Canada, où les conditions économiques sont telles que peu de gens ont assez de loisirs pour s’apercevoir qu’a côté de la vie matérielle, il y a des jouissances supérieures, intellectuelles, le développement de l’art devait être tardif et lent. Former le gout d’un people n’est pas le fait de quelques années; il a fallu des siècles pour que l’Europe soit ce qu’elle est aujourd’hui, et que des milliers d’artistes travaillent à dégager les formules du beau.
Nous sommes ici à nos débuts. Les hommes que l’histoire nommera les pionniers de l’art au Canada sont encore vivants. […]