F. B. Housser, « Les débuts », dans A Canadian Art Movement: The Story of the Group of Seven[Un Mouvement artistique canadien : L’histoire du Groupe des Sept], 1926.
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L’industrialisme et le mercantilisme, deux principes supposés annihiler l’art, faisaient encore plus office de religion en 1910 qu’à présent. Tout juste avant 1914, l’industrialisme et le mercantilisme étaient perçus comme des sauveurs. On croyait souvent qu’ils rendaient la guerre impossible. Leur prestige, en ce sens, a par la suite été détruit.
Mais les oppositions et les frictions font partie du processus de création. Des hommes pauvres s’enrichissent dans l’adversité et, de la même façon, des hommes sensibles à la pauvreté spirituelle recherchent la richesse spirituelle et en constituent un pécule. La famine spirituelle qui suit une avancée triomphante du progrès matériel nous pousse en définitive à replanter nos champs pour que nous puissions plus tard récolter de la nourriture pour notre esprit et notre corps.
L’art canadien a émergé d’une civilisation de fer et d’acier dans la ville de Toronto, un des centres industriels les plus importants du Dominion. Ce qui a permis son épanouissement, c’est la même loi qui permet un épanouissement semblable dans tous les pays, à toutes les époques.
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