DÉCÈS DU DR BELL
UNE VAGUE d’étonnement et de douleur s’est abattue sur la profession à la suite du décès prématuré du Dr James Bell, chirurgien de l’Hôpital Royal Victoria, à Montréal, survenu le 11 avril. Sa bataille contre l’appendicite n’aura duré que cinq jours. Le lendemain, la corporation de son université s’est réunie et a adopté une résolution de regret qui décrit si bien les circonstances que nous l’extrayons du procès-verbal afin de la reproduire ici.
« La Corporation de l’Université McGill rassemblée en ce lieu souhaite verser au dossier son profond regret relativement au décès soudain et prématuré du Dr James Bell, chef du département de chirurgie de cette université, et reconnaître l’immense perte affligeant la faculté de médecine et l’université tout entière.
« Tout au long de sa vie professionnelle, le Dr Bell a été intimement lié à cette université. Après un passage remarqué au premier cycle, il obtient son diplôme en 1877, remportant du même coup la médaille Holmes. Au Montreal General Hospital, il travaille huit ans comme chirurgien titulaire et surintendant médical, occupant par la suite, pendant une autre période de huit ans, les fonctions de chirurgien traitant. En 1894, il est nommé chirurgien de l’Hôpital Royal Victoria, qui vient alors récemment d’ouvrir ses portes. Il occupait toujours ce poste au moment de sa mort. Dès sa première nomination au Montreal General Hospital, et continûment par la suite, il fait partie du personnel enseignant. Il atteint le rang de professeur de la faculté de médecine en 1891 et est ensuite promu à plusieurs reprises jusqu’à ce qu’en 1907, alors qu’il est professeur de chirurgie et de chirurgie clinique, il devienne chef du département de chirurgie de l’université.
« Cette corporation reconnaît la justesse de son diagnostic, la prudence éclairée qu’il exerçait dans chaque sphère de la chirurgie et l’extraordinaire expertise dont il faisait preuve en tant que chirurgien, domaine au sein duquel il ne connaissait presque aucun rival sur ce continent. Ces qualités, conjuguées à ses compétences en enseignement clinique, ont largement contribué à parfaire la réputation de l’Université McGill, tant au pays qu’à l’étranger. Travailleur infatigable, consciencieux, précis, profondément impliqué dans tous les projets qu’il entreprenait, il était, dans tous les domaines de l’éducation médicale, le plus utile et le plus précieux des conseillers. »
Le décès du Dr Bell touche l’association en plein cœur. Il était président du comité des finances et avait dirigé toutes les négociations ayant mené à la fondation du JOURNAL.