Lettre de Helen Redpath à Amy Redpath, le 26 juin 1901
Château d’Oex
Suisse
26 juin 1901
Ma très chère Amy,
[…]Il m’est pénible de m’imaginer ce que doit être votre souffrance, d’ainsi perdre les deux personnes envers qui vous dévouiez votre vie entière, comme je souhaiterais pouvoir fairequoi que ce soitpour vous réconforter et vous appuyer ma chérie! Tous les vieux souvenirs se bousculent dans mon esprit – des souvenirs si joyeux de Tante Ada et de Clifford, et de tout ce qu’ils ont été pour nous.[…] On se dit que l’on ne peut qu’être reconnaissant de savoir que chère Tante Ada a trouvé le repos après tant d’années de souffrances, et mon cher vieux Clifford, nous savonscomme il est heureux à présent. Pour moi et Lucy, il était absolument unique, davantage un frère qu’un cousin. Cela me rendait si heureuse d’être en sa compagnie – le seul fait de regarder son visage me suffisait je crois – je me sens si privilégiée de l’avoir si bien connu et d’avoir passé tant de temps en sa présence, et d’avoir partagé de tels moments de bonheur avec lui, particulièrement ces dimanches soirs inoubliables. J’ai tant pensé à lui dimanche dernier, – la communion des saints! Comme cela devrait toucher ceux qui ont été laissés derrière. Il vous sera réconfortant de songer à quel pointvous avez été présente auprès de votre mère et avez su égayer l’existence de Clifford, car personne n’eut jamais une fille ou une sœur plus dévouée que celle qu’ils eurent la chance d’avoir.[…]
Votre cousine dévouée à jamais,
Helen Redpath