Les réactions immédiates
La mort de Herbert Norman n’a pas mis un terme à la fureur sur ce qui est rapidement devenu « l’affaire Norman ». L’étendue et la nature du vacarme démontraient que, bien que les guerres politiques internes pendant la guerre froide aient souvent été considérées comme un phénomène américain, les politiciens et les médias canadiens étaient parfaitement capables de jouer dans les mêmes eaux troubles. Au début, la rhétorique était dirigée vers le sud. Les politiciens rivalisaient entre eux pour condamner la façon dont Herbert Norman avait été traité, utilisant des termes comme « persécution », « diffamation » ou même, « meurtre ». Les journaux canadiens ont fait de même. Le ministre des Affaires extérieures, Lester Pearson, a vivement conseillé à ses concitoyens de ne pas « en faire un incident international ». Mais l’opinion publique canadienne a tout de même pris un virage fortement antiaméricain.
Dans ce climat politique instable, Pearson est rapidement devenu le suspect principal, en remplacement de Herbert Norman. Les politiciens comme John Diefenbaker ainsi que les médias des deux côtés de la frontière ont commencé à poser des questions pointues à Pearson et à demander des réponses franches et complètes. Un éditorial du Globe and Mail titrait « M. Pearson a des problèmes ». Qu’est-ce qui, selon vous, aurait pu causer ce transfert d’attention de Herbert Norman vers Pearson? Est-ce que Pearson cachait quelque chose sur Herbert Norman ou avait-il agi correctement? Jusqu’où ce changement de direction était-il un indice que Pearson était la véritable cible depuis le début? Et dans ce tourbillon de poseurs et de magouilleurs, y a-t-il eu de nouvelles révélations sur la question centrale, celle de la loyauté de Herbert Norman?
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