Témoignage de Frederick Harrison

Colombie-Britannique à savoir

Devant C. Brew, un des juges de paix de Sa Majesté pour ladite colonie.

La déclaration de Frederick Harrison qui a été dûment assermenté et entendu, et déclare. Je faisais partie du groupe qui a accompagné Alick McDonald à partir de Bella Coola au mois de mai 1864. Notre intention était de voyager par le sentier de Bella Coola par Benshee jusqu’à Alexandria. On a rencontré Anaheim et ses hommes au sommet de la grande coulisse. On est arrivé à Sutless environ 9 jours après notre départ de Bella Coola. Le groupe comprenait Alick McDonald, Barny Johnson, McLeod, Ferguson, Higgins, McDougald, Grant et moi-même. Higgins, Grant et McDougald étaient arrivés à Sutless la veille. Ils avaient une charge légère et ils avaient pris une journée d’avance sur nous. Lorsque ceux qui étaient avec moi sont arrivés à Sutless, les trois hommes qui étaient en avance nous ont dit que les Indiens les avaient arrêtés et leur avaient dit de ne pas continuer. À ce moment-là, les Indiens prétendaient être nos amis. Ils ont dit qu’il y avait des mauvais Indiens de Bute Inlet dans les parages, mais qu’on pourrait peut-être continuer et qu’on serait en sécurité. Mais la femme indienne de McDougald nous a avertis de ne pas continuer parce que les Indiens avaient l’intention de nous faire du mal, elle nous a recommandé de ne pas retourner, mais nous a avisés de rester dans notre campement que nous avions retranché.

Plusieurs Indiens étaient avec nous dans notre campement durant les trois jours qu’on a passés à Sutless, parmi eux j’ai vu Ahan et Lutas, les deux hommes que j’ai montrés dans la prison aujourd’hui. Ahan était dans notre campement le matin où on est reparti pour Bella Coola. On est parti de notre campement vers 9 h du matin le 31 mai pour retourner à Bella Coola. On avait peur d’aller vers Benshee à cause de ce que la femme de McDougald nous avait dit. On avait marché environ quatre ou cinq miles sur le chemin du retour quand on a été attaqué par les Indiens. Ils ont dû tirer au moins cinquante ou soixante coups de fusil. J’ai vu deux ou trois Indiens derrière les buissons, mais je ne les reconnaîtrais pas si je les revoyais. J’ai vu McDougald mettre la main à sa poitrine et je l’ai entendu s’exclamer qu’il avait été touché. Je n’ai pas vu d’autres hommes recevoir des coups de feu. J’ai pu m’échapper avec McLeod. On est arrivé à Bella Coola quatre jours plus tard. J’ai oublié de dire que j’ai vu Grant se faire blesser. J’ai été moi-même légèrement blessé.

Frederick Harrison

Affirmé sous serment devant moi en ce 23e jour de juin 1865 à New Westminster.

C. Brew
C. Prichard, J.P.