Documents de la cour

Pourquoi ce document existe-t-il?

Il n’y a rien de mieux qu’un meurtre pour laisser des traces et des documents d’archives. Le système entier de tenue d’archives de l’État se mettait en branle lorsqu’un crime grave était commis (et c’est aussi le cas de nos jours).

Au 19e siècle, la tenue d’archives était loin d’être aussi complète qu’au 20e siècle, mais tout de même, les déclarations des accusés et des témoins étaient notées, des dossiers étaient tenus à chaque étape du procès et les jugements étaient notés. Dans les causes présentées ici, le témoignage des témoins importants et des accusés était recueilli et ensuite présenté au grand jury qui décidait s’il y avait suffisamment d’éléments de preuve pour amener la cause au procès.

Pourquoi utiliser cette source?

Les documents de la cour ne donnent pas seulement un très bon portrait de la chronologie du processus judiciaire, ils donnent souvent un excellent accès aux pensées de ceux accusés d’un crime. Le témoignage de l’accusé est souvent écrit textuellement ou presque. Dans le cas des Autochtones, il y avait un problème linguistique. Tous leurs témoignages étaient faits dans leur langue. L’interprète de ces documents était Maurice Moss, le constable spécial. À quel point ses compétences linguistiques en Tsilhqot’in étaient-elles bonnes? Avait-il un parti pris lorsqu’il notait les réponses de l’accusé?

Dans ce cas, le dossier des déclarations des témoins est très clair, car il n’y a pas de transcription au procès. Chaque témoin a son parti pris et son point de vue et ils doivent tous être pris en considération lorsque l’on évalue le sérieux de leur témoignage. Il y a encore la question de la traduction avec les témoins autochtones.

Comment trouver et utiliser cette source?

Le témoignage enregistré lors d’un procès devant un grand jury est souvent conservé dans les dossiers du Département du Procureur général, mais la tenue d’archives était moins rigoureuse au 19e siècle qu’elle ne l’est maintenant. Henry P.P. Crease était le procureur général, mais il avait aussi été nommé temporairement juge lors du procès d’Ahan et Lutas. En tant que conseiller juridique en chef pour la Couronne, il était loin d’être un juge impartial.

Les documents de la cour reproduits ici n’apparaissent pas dans les dossiers gouvernementaux mais dans les documents légaux personnels de Crease. La famille Crease a gardé des dossiers élaborés et elle a fait don de ses documents légaux aux Archives de la Colombie-Britannique, qui sont classés sous la rubrique MS-0054. L’instrument de recherche est disponible aux BC Archives. Pour quitter ce site et aller sur celui des archives de la C.-B., cliquer sur http://www.bcarchives.gov.bc.ca/.