Sa vie chez Dédier 1
Audio: WAV format / MP3 format
074.2
Informateur
Né en 1891
Constructeur de bâteaux et charpentier
Fait le 13 juillet 1972 à Meteghan
Entrevue: Patsy Boudreau
Transcription: Lise A. Robichaud et Marie-Colombe Robichaud
Original
Informateur : Ah bin, ils saviont pas. Ils l’aviont, ç’avait ‘té trouvé çâ, bin tu sais, au Passage. Pis la femme l’avait gardé là ain élan. Pis là a’ l’voulait pus. Pis icitte, il’ aviont mis ain annonce su’ les papiers, si quelqu’un voulait l’prendre. Pis su’ Dédier-icitte qu’il’ appeliont, çâ c’était ain oncle à mon pére, Dédier, ils l’aviont pris. Il’ en aviont peur maniére. Ils tcheniont, des fois, ils tcheniont amarré. Il’ aviont une p’tite chaine pis il’ l’amarriont autour d’ain bras, j’crois. Il’ l’amarriont pas aux pieds parce qu’il avait pas d’pieds. Et il’ ont jamais pu le faire parler. Il’ avont essayé tous les modes. Il’ l’ont pigoullé, il’ l’faisiont enrager, ‘oir si i’ pouvait point, si i’ jurrait pas de tcheuques modes de façon. Il’ ont jamais pu l’faire parler. J’sais point s’i’ pouvait pas parler ou pouonne. Il’ avont jamais pu l’sa’oir. Les prêtres ont été l’oir tout fin seul, et il’ ont jamais rien pu, ils ont jamais rien pu… Il’ ont jamais rien pus su de lui, non. Il avait ‘té trouvé là avec une ‘tite cruche d’eau et ain patchet de galettes, là su’ la beach.
Français standard
Informateur : Ah bien, ils ne savaient pas. Ils l’avaient, il avait été trouvé, bien tu sais, au Passage. Puis la femme l’avait gardé là pendant quelque temps. Puis là, elle ne le voulait plus. Puis ici, ils ont mis une annonce dans les journaux, si quelqu’un voulait le prendre. Puis chez Dédier qu’ils l'appelaient, ça c’était un oncle à mon père, Dédier, ils l’ont pris. Ils en avaient peur un peu. Ils le gardaient, parfois, ils le gardait attaché. Ils avaient une petite chaîne puis ils l’attachaient autour d’un bras, je crois. Ils ne l’attachaient pas aux pieds parce qu’il n’avait pas de pieds. Et ils n’ont jamais pu le faire parler. Ils ont essayé de toutes les façons. Ils l’ont taquiné, ils le faisaient enrager, pour voir s’il ne pouvait pas, s’il ne jurait pas de quelques façons. Ils n’ont jamais pu le faire parler. Je ne sais pas s’il ne pouvait pas parler ou pas. Je ne sais pas… Ils n’ont jamais pu le savoir. Les prêtres ont été le voir seul et ils n’ont jamais rien pu, ils n’ont jamais rien pu… Ils n’ont jamais rien su davantage de lui, non. Il avait été trouvé là avec une petite cruche d’eau et un paquet de galettes, là sur la plage.