La Presse 1er octobre 1920, p.1 ON LA LAISSE ENCORE A SES DEUX JUMEAUX La femme Gagnon ne sera conduite que plus tard à Kingston. QUANT A REMILLARD (Du correspondant de la PRESSE) Le tarif du bourreau est de $100 pour chaque exécution, en sus de ses frais de voyage et de pension. Il retire ce salaire, soit que l’exécution ait lieu ou n’ait pas lieu. C’est ainsi qu’en juin dernier, il a retiré $240 du shérif Blouin pour être venu à Québec dans le but de pendre Debeka et Morari. Un sursis ayant été accordé à ces derniers, il partit après avoir touché cette somme, promettant de revenir pendre les deux hommes en juillet. Il ne revint pas et c’est un autre bourreau, un nègre, qui le remplaça. La potence installée dans la cour de la prison de Québec va demeurer là d’ici à quelque temps. On la tient prête pour l’exécution de Joseph Rémillard, condamné à être pendu le 29 octobre pour le meurtre du lieutenant Lucien Morissette, commis à Bienville l’hiver dernier. L’opinion générale ici est que Joseph Rémillard ne sera pas pendu, mais que la sentence de mort sera changée en emprisonnement à perpétuité. Son défenseur, M. Marc-Aurèle Lemieux, doit présenter une motion devant la Cour Criminelle, le 11 octobre, pour obtenir un nouveau procès. La femme Gagnon ne quittera pas la prison de Québec d’ici à plusieurs mois. Elle restera ici tant qu’elle nourrira ses deux jumeaux. Ce n’est qu’après cela qu’elle sera envoyée au pénitencier de Kingston. Le gouverneur Carbonneau, de la prison de Québec, est l’un de ceux que la nouvelle de la commutation de la peine de mort prononcée contre la femme Gagnon a le plus réjoui. Il est l’un de ceux qui croient que cette femme n’était pas entièrement responsable des actes monstrueux commis envers la petite martyre, Aurore Gagnon. Il a eu l’occasion de connaître cette femme et de l’observer plus que toute autre et, selon lui, c’eût été un crime que de pendre cette femme. Telle est aussi l’opinion de tous les autres membres du personnel de la prison de Québec. Source: Correspondant La Presse, "On la laisse encore à ses deux jumeaux," La Presse (Montréal), octobre 1, 1920.
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