La Presse 28 avril 1920, p. 1 AUX ASSISES DE QUEBEC GAGNON QUI A SUBI SON PROCES SOUS LA MEME ACCUSATION QUE SA TRISTE FEMME, PARTAGERA-T-IL LE SORT QUE LES JURES ONT DECRETE RECEMMENT CONTRE CETTE DERNIERE ? La défense réclame un verdict de non-culpabilité et la Couronne demande aux pairs de l'accusé de rendre un verdict conforme à la preuve établie. LE REQUISITOIRE DE L'HON. JUGE DESY Les avocats en présence ont d'abord parlé en français, puis ensuite en anglais pour le seul juré Reed qui ne comprend pas notre langue. LA SALLE D'AUDIENCE EST COMBLE (Du correspondant de la PRESSE) La défense a exposé au jury que, d'après elle, trois verdicts peuvent être prononcés: meurtre, homicide involontaire ou non-culpabilité. C'est ce dernier verdict que réclament les défenseurs de Gagnon. La Couronne, elle, demande au jury de rendre un verdict en conformité de la preuve établie au cours du procès. Que décideront les douze pairs de Gagnon? On sait que la deuxième femme du prévenu, Marie-Anne Houde, coupable d'avoir infligé un odieux martyre à la petit Aurore, sa belle-fille, a été condamnée, au cours d'un précédent procès, à mourir sur l'échafaud, le vendredi 1er octobre prochain. DEVANT UNE SALLE COMBLE Bien avant dix heures, ce matin, la salle d'audience du Palais de Justice était remplie comme elle ne l'a jamais été. A l'ouverture de l'audience, il y avait tant de monde que l'hon. juge Désy donna ordre de faire fermer les portes. Personne ne peut plus entrer ni sortir. C'est par une porte entre-baillée que nous faisons parvenir notre copie au messager qui la porte au télégraphe. M. Arthur Fitzpatrick, l'un des substituts du procureur-général, a prononcé en anglais un violent plaidoyer contre l'accusé réclamant un verdict de culpabilité. M. Fitzpatrick relate la série des infâmes traitements subis par la petite martyre tant de la part de la marâtre que de la part de l'accusé et il tient ce dernier responsable de toutes les souffrances endurées pas sa fille, et aussi de la mort de celle-ci. Quant aux mauvais traitements que lui-même a fait endurer à son enfant, il demande au jury de les juger en bons pères de familles qu'ils sont. Est-ce comme cela qu'un homme ayant du coeur dans la poitrine doit corriger son enfant? cette enfant eut-elle tous les défauts du monde. Quant aux mauvais traitements que la marâtre a fait subir à Aurore l'accusé en est responsable. Il en a vu les tristes résultats tous les jours et il n'a pas levé un doigt pour empêcher le mal. A 10 heures 40, l'hon. juge Désy commence sa charge au jury. Le magistrat parle d'abord en anglais. FORMIDABLE REQUISITOIRE Cette charge est un violent requisitoire contre l'accusé. Le juge parle très vite. Télesphore Gagnon qui ne comprend pas l'anglais se rend bien compte cependant que le juge lui est hostile et il courbe la tête comme un animal sous les coups. Après avoir dit l'importance de la cause qui passionne tout l'opinion publique, le juge explique aux jurés quelle est la loi qu'ils sont appelés à faire respecter. Il donne la définition du meurtre, de l'homicide involontaire coupable et de l'homide [homicide] involontaire non coupable. Il cite quelques autorités sur la preuve qui doit être faite de l'intention dans un délit criminel. Il fait un tableau ou un schema des points que le jury doit considérer en cette cause. Il en compte une quinzaine. Il cite l'article du code criminel qui fait condamner à trois mois de prison toute personne qui délibérément et sans raison maltraite un animal quelconque. Et il demande au jury si l'on doit permettre à un homme de faire subir à une fillette de dix ans qui est sa propre fille ce qu'il est défendu de faire à un chien, à un boeuf, à un cheval, à un animal quelconque. Commentant le témoignage du Dr Marois, il le dit légalement donné et ce témoignage doit être cru ainsi que celui du Dr Lafond. Il est donc certain qu'Aurore Gagnon est morte de blessures résultant de coups. Il demande aux jurés de se rappeler AUX ASSISES DE QUEBEC Suite de la première page les hideuses blessures de la victime et les instruments qui ont servi à son martyre. Il leur demande de se rappeler que la victimes était une enfant de dix ans, de quatre pieds de taille, et de constater quel colosse est l'accusé à la barre. L'enfant avait droit à la protection de son père, et ce père loin de la protéger l'a maltraitée cruellement et l'a laissée maltraiter. Le juge énumère les nombreux actes de cruauté commis par l'accusé et il demande si Télesphore Gagnon avait le droit de commettre ces actes. Le juge n'est jamais affirmatif. Il procède toujours par questions, laissant au jury le soin de répondre; mais il pose ses questions de façon telle que son idée n'échappe à personne. Sur chacun des quinze points de la cause, le juge pose les faits devant le jury sous forme d'interrogation. Le juge dit au jury qu'il est appelé à répondre à toutes ces questions à la lumière de leur conscience, et que le jury peut rendre un verdict de meurtre, de "manslaughter" ou de non coupable. Durant la charge du juge, M. Lavergne voulut intervenir au moment où le juge posait les questions les plus cinglantes au jury, mais le juge le fit taire, lui disant que s'il avait des objections à faire, il lui fallait attendre la fin de la charge. En concluant, le juge demande au jury de se rappeler que la société a le droit d'être protégée aussi bien que l'accusé. A 11 h. 30, le juge termine sa charge qu'il a lue d'un bout à l'autre. Le jury se retire pour une suspension d'audience, afin de faire aérer la salle. M. Lavergne se lève et demande au juge de rappeler le jury pour lui signaler quelques omissions et erreurs de sa charge. Le juge y consent. Il s'agit d'un point de la charge où le juge avait dit que l'accusé a cru sa fille Aurore impudique, sur le seul témoignage d'une belle-mère. M. Lavergne fait remarquer que ce n'est pas seulement la belle-mère qui a dit cela à l'accusé, mais que les enfants le disaient aussi. Le juge admet cela. Quant à d'autres points soulevés par M. Lavergne, le juge n'admet pas s'être trompé. Il remercie cependant M. Lavergne d'avoir attiré son attention sur cette omission, et il l'invite à le corriger encore, s'il se trompe dans sa charge en français. Puis, le juge se retire et suspend l'audience. C'est une véritable vague humaine aux portes de la salle, et l'on se bat pour entrer, mais l'ordre formel est donné de garder les portes fermées. On n'ouvre que les fenêtres pour aérer. A 11 h. 50, l'audience est reprise et le juge commence sa charge en français. C'est la traduction française de sa première charge faite en anglais. AUDIENCE D'HIER APRES-MIDI A la reprise de l'audience d'hier après-midi, le Dr Marois, médecin autopsiste, est rappelé par la Couronne. Me Lachance lui demande s'il croit que les blessures d'Aurore auraient été guéries si le traitement approprié avait été donné. Les avocats de la défense s'opposent, mais le juge permet la question. Le Dr Marois répète donc que les blessures d'Aurore Gagnon n'étaient pas mortelles. Par conséquent, un traitement approprié aurait guéri ces blessures. M. ADELARD BERNARD La défense continue l'audition de ses témoins et elle entend d'abord M. Adélard Bernard, industriel, de Fortierville, qui jure que, jusqu'au temps où ce crime a été commis, la réputation de Télesphore Gagnon était très bonne. M. WENCESLAS LEMAY Celui-ci, secrétaire de la municipalité de Sainte-Philomène, connaît l'accusé depuis son enfance. Il dit que la réputation de l'accusé était très bonne jusqu'au temps où la mort d'Aurore Gagnon a été connue. M. THEOPHILE BLANCHET Ce témoin, voiturier et marchand, de Fortierville, ancien maire et ancien secrétaire-trésorier de cette municipalité, connaît l'accusé depuis 25 ans. Sa réputation était bonne. -Jusqu'à quand? demande Me Lachance. M. EDOUARD LEFEBVRE Celui-ci, cultivateur, de Sainte-Philomène, connaît l'accusé depuis 30 ans. Avant cette histoire, la réputation de l'accusé était très bonne. -Savez-vous, demande Me Fitzpatrick, ce qui se passait à la maison? Objecté à cette question par Me Francoeur qui dit: : "On ne sait jamais ce qui se passe dans les maisons,à moins d'être un "mouchard". LE Dr LAFOND Domicilié à Parisville, il est le médecin de la famille de l'accusé depuis dix ans. La réputation de ce dernier était excellente. Le témoin n'a jamais entendu dire quoi que ce soit contre lui. Il déclare que quelques-unes des blessures d'Aurore Gagnon se rencontraient dans sa pratique de médecin. Une personne autre qu'un médecin pouvait se tromper sur la gravité de ces blessures. Le Dr Lafond sortait sans être transquestionné lorsqu'il fut rappelé par Me Lachance. Me Lavergne s'y objecte parce que la Couronne a déclaré qu'elle n'avait pas de question à poser en transquestion. "Question permise", dit le juge, parce que la Couronne a changé d'idée. Le Dr Lafond déclare alors que, dans leur ensemble, les blessures d'Aurore indiquaient leur gravité. M. JIMMY BADEAU Contremaître de manufacture à Sainte-Philomène, il dit qu'il connaissait l'accusé qui avait la réputation d'être un "bon garçon." -"C'est toute notre preuve, dit Me Francoeur. La preuve est donc close de part et d'autre. LES PLAIDOIRIES L'HON. J.-N. FRANCOEUR Le principal défenseur de l'accusé, débute en disant: "Je suis certain, que, depuis le début du procès, les jurés sont restés éloignés de toute agitation extérieure, étrangers à toute passion et qu'ils rendront un verdict conforme à la justice, se souvenant que si ils sont juges aujourd'hui ils peuvent être jugés demain. Puis Me Francoeur lit l'acte d'accusation contre Gagnon et celui contre la marâtre condamnée à mort. Il demande au jury de bien comparer les deux cas et de dire si la Couronne a raison de prétendre que Télesphore Gagnon est coupable au même degré que sa femme. Il dit que la loi permet aujourd' d'hui au jury de rendre trois espèces de verdict: meurtre, homicide involontaire, ou non culpabilité. C'est ce dernier verdict qu'il réclame. M. Francoeur expose la situation dans laquelle se trouvait l'accusé avant les événements que l'on sait. Cet homme, qui jouissait d'une bonne réputation, devenu veuf il y a deux ans, se remarie avec Marie-Anne Houde, veuve d'un de ses cousins nommé Gagnon. Il avait trois enfants et sa femme en avait deux. L'été dernier, sa femme prend en grippe Aurore, fille de son mari, et lui cause une blessure. L'accusé fait soigner Aurore et l'envoie à l'hôpital d'où elle sort guérie. Il est vrai qu'il est prouvé que l'accusé a corrigé Aurore d'une façon peut-être exagérée l'été dernier, mais il ne faut pas en tenir compte, puisqu'il est prouvé que l'enfant est sortie guérie de l'hôpital. Il reste les corrections infligées par l'accusé à Aurore après son retour de l'hôpital. M. Francoeur prétend que la doctrine chrétienne prescrit la correction corporelle aux parents sur leurs enfants, n'en déplaise aux gens qui se voilent la face dans cette affaire et qui, si on dévoilait leur passé, passeraient peut-être pour plus criminels que l'accusé. Il lit un passage de l'Evangile où il est dit que les parents qui aiment leurs enfants doivent employer avec eux la verge et la discipline pour les corriger. Cet homme était convaincu qu'Aurore méritait d'être corrigée. Il était en cela victime d'un système, d'une machination infernale ourdie par sa femme pour lui faire croire qu'Aurore était impudique, voleuse, malpropre, bref, un tissu de vices. Il a été victime aussi du silence complice de ses enfants, qui ne lui ont jamais dit un mot de vérité sur Aurore, qui lui ont laissé croire qu'Aurore avait tous les défauts. Sans cela, il n'aurait jamais corrigé Aurore, ses autres enfants le disent eux-mêmes. Dans ce drame, la principale victime, c'est le père, qui a été trompé par sa femme, en qui il avait confiance, et par ses enfants, qui se sont faits les complices de la mère. Ces enfants ont eu peur, disent-ils, mais ils ont été complices quand même, et ils sont coupables du meurtre d'Aurore, au même titre que la mère, prétend l'avocat. (Ici l'accusé éclate en sanglots). M. Francoeur parle ensuite de l'autopsie faite par le Dr Marois sur le cadavre d'Aurore Gagnon. D'après lui, M. Francoeur, cette autopsie a été incomplète. M. Francoeur, lui, croit que le Dr Marois a fait preuve d'audace et d'ignorance en prétendant qu'Aurore ne souffrait d'aucune maladie organique, lorsqu'il admet qu'il n'a pas examiné la moëlle épinière ni analysé l'urine. Il n'est donc pas prouvé que l'enfant est morte des blessures qu'on a décrites, dit encore l'avocat. Répondant aux reproches qu'il redoute sur l'incurie et l'indifférence de l'accusé devant les blessures de son enfant, M. Francoeur prétend que la Couronne aurait dû prouver un lien de complicité entre l'accusé et sa femme. Cet homme avait confiance en sa femme qui lui mentait journellement et en ses autres enfants qui mentaient à leur tour. Il est tombé dans le piège qu'on lui tendait. Il vivait dans une atmosphère telle qu'il ne savait plus où il allait. Il le dit lui-même durant la veillée chez Anthime Gagnon, chez Mme Badeau; il dit partout qu'il ne sait plus que faire d'avoir une enfant comme cela; il crie son découragement partout. Il a été prouvé que l'accusé n'avait aucune intérêt à souhaiter la mort d'Aurore. Le seul intérêt était chez la mère qui détestait l'enfant. Même après la mort d'Aurore, l'accusé croyait encore que c'était une impure, une voleuse et il déplorait le fait qu'Aurore ne s'était pas confessée de ses fautes. La machination imaginée par la mégère allait même jusqu'à essayer d'induire en erreur M. le curé Massé lui-même et de lui faire croire qu'Aurore était une voleuse. La bonne réputation de l'accusé a été établi par les principaux citoyens de Sainte-Philomène, le curé en tête. On dira peut-être que la défense n'a pas prouvé que le caractère de l'accusé ne fût pas violent, mais il est évident que les gens qui viennent jurer que l'accusé a une bonne réputation savaient que ce n'était pas un être inhumain. Il est établi que l'enfant était en bonne santé jusqu'au 15 janvier. Après cette date, dit M. Francoeur, l'accusé a donné quelques petits coups de hart sur le dos parce qu'il la voyait nu-pieds dans la grange, encore une machination de la marâtre qui cachait les chaussures de la petite et l'envoyait de force nu-pieds à la grange. Va-t-on déclarer cet homme coupable de meurtre pour ces coups de hart? demande l'avocat. M. Francoeur conclut en réclamant un verdict de non culpabilité et en demandant de rendre cet homme à ses enfants et à ceux de sa femme. La justice a fait condamner à mort la femme de l'accusé pour le meurtre d'Aurore Gagnon. Elle se ferait bourreau si elle devait punir cet homme pour ce crime dont il est innocent. EN ANGLAIS...POUR UN SEUL JURE L'audience suspendue à 3 h. 50 est reprise à 4 h. 10. Me A. Lavergne, autre défenseur de Gagnon, parle en anglais. L'avocat a la voix enrouée et il doit se placer très près du jury ou du moins des deux seuls jurés de langue anglaise qui se trouvent dans le jury. Sur ces deux jurés, il y a un Irlandais qui comprend bien le français. Un seul, M. John Reed, ne comprend pas le français. C'est donc pour un seul homme que l'on a dû répéter en anglais tous les témoignages et que l'on doit répéter en anglais toutes les plaidoiries et la charge du juge. Les arguments employés par le deuxième défenseur de Télesphore sont les mêmes que ceux employés par Me Francoeur. Me ARTHUR LACHANCE Celui-ci est l'un des substituts du procureur-général. Prenant ensuite la parole au nom de la Couronne, il prononce une rude plaidoirie contre l'accusé. Comme procureur de la Couronne, Me Lachance dit qu'il a un devoir pénible à remplir dans les circonstances. C'est de rétablir les faits à la lumière de la justice et de la vérité, ce qui fait qu'il est obligé de prétendre que Télesphore Gagnon est aussi coupable que sa femme et qu'il doit être déclaré coupable du crime dont on l'accuse. La défense s'est contenté de faire entendre des témoins qui sont venus jurer que l'accusé jouissait d'une bonne réputation jusqu'à l'époque du crime affreux qui nous occupe aujourd'hui. Me Lachance veut relater quelques-uns des faits prouvés au cours de ce procès, et cela afin de faire voir que les actes de Télesphore Gagnon ne sont pas ceux d'un honnête homme. Les gens qui croyaient à la bonne réputation de Télesphore Gagnon sont sans doute de bonne foi, mais on ne saurait tenir compte de leur opinion sur la réputation de l'accusé avant le crime. Répondant aux avancés de Me Francoeur sur l'obligation des parents de fustiger leurs enfants pour les corriger, Me Lachance dit qu'il ne croit pas qu'un seul auteur sacré ait voulu dire qu'il était permis de flageller un enfant jusqu'à la mort pour le corriger de ses défauts. Un livre qui recommanderait ces actes de cruauté, devrait être rejeté comme un livre odieux. Est-ce un honnête homme qui bat sa propre enfant de la façon qu'on a prouvée, est-ce bien un honnête homme ? Les propos proferés par l'accusé devant certaines personnes qui lui reprochaient ses actes de cruauté sont-ils ceux d'un honnête homme ? A sa propre soeur qui lui fait remarquer qu'Aurore a les yeux noircis, l'accusé dit qu'elle serait bien surprise si elle voyait autre chose. L'accusé a battu Aurore non seulement pour des actes odieux que sa femme reprochait à cette enfant d'avoir commis, mais il la battait même pour des riens, pour des actes insignifiants. Un jour il la bat pour avoir assisté à la messe dans la sacristie au lieu d'y avoir assisté dans l'église. Un autre jour il la bat parce qu'il l'a vue coiffée d'un plat. Cet homme devait savoir, il ne pouvait pas ignorer les actes de cruauté commis par sa femme. Il voyait sa fille couverte de blessures et il était obligé de s'enquérir des causes de ces blessures. Les raisons données par la femme sur ces blessures étaient invraisemblables. On a prétendu que l'accusé était absent de la maison presque tout le temps. Cela n'est pas exact. Il travaillait en dehors de la maison, mais il passait à la maison beaucoup de temps, les jours de fête et les dimanches, les jours de mauvais temps. Il avait le temps de voir ce qui se passait. Il avait le temps de se renseigner comme un père de famille doit le faire. Il avait le temps de voir à faire soigner Aurore comme il convenait. Il avait le temps de faire une enquête sérieuse auprès de ses enfants pour se rendre un compte exact des choses affreuses qui se passaient et de l'invraisemblance des mensonges de sa femme. Il ne l'a pas fait. Me Lachance demande au jury, au nom de la société outragée, de rendre un verdict conforme aux faits prouvés, conforme à leur conscience d'hommes honnêtes et intelligents. Après ce plaidoyer, la cour s'est ajournée à ce matin, mercredi, à 10 hrs. Source: Correspondant La Presse, "Aux Assises de Québec. Gagnon qui a subi son procès sous la même accusation que sa triste femme, partagera-t-il le sort que les jurés ont décrété récemment contre cette dernière?," La Presse (Montréal), avril 28, 1920.
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