Le canton de Biddulph
LE canton de Biddulph est situé dans le nord du comté de Middlesex, entouré par les cantons de Usborne et Blanshard au nord, par le canton de McGillivray à l’ouest et par les cantons de London et de West Nissouri au sud, et se trouve à environ seize miles au nord de la ville de London. Il compte environ 39 300 acres, en plus du village de Lucan, et faisait partie de ce qui était connu sous le nom de « Huron tract », qui s’étendait du comté de Waterloo jusqu’aux berges du lac Huron, et dont la Canada Company a pris possession aux fins de la colonisation. À l’origine, John Galt crée cette compagnie pour que s’y établissent les réserves du clergé, mais lorsque des difficultés surviennent, la compagnie achète un million d’acres, à l’exception des terres marécageuses, sur la Huron tract, à 1s. 6d. l’hectare. En 1828, John Galt trace un chemin de Guelph à Goderich. Le canton doit son nom à l’un des directeurs de cette compagnie, maître John Biddulph.
Séparation du comté de Huron
Depuis sa fondation et jusqu’en 1865, le canton de Biddulph fait partie des Comtés unis de Huron, Bruce et Perth. En 1865, alors que feu Robert H. O’Neil est préfet, les cantons de Biddulph et McGillivray se séparent du comté de Huron et sont annexés au comté de Middlesex. M. James S. Smith est alors député de North Middlesex et contribue à élaborer la législation nécessaire.
[…] Fertilité du sol
Le canton de Biddulph est un canton purement agricole. La qualité de son sol demeure inégalée dans le Dominion du Canada, pour la culture tant céréalière que mixte, car il s’agit d’une terre argileuse riche, bien adaptée à presque tout type de récolte. Le système de production a connu ces derniers temps ce que l’on pourrait appeler une révolution. Depuis la fondation du canton jusqu’à récemment, les fermiers cultivaient presque uniquement des céréales, en particulier du blé. Ils ont pour la plupart abandonné cette culture, ayant été renseignés sur la science de l’agriculture rentable. Alors qu’ils cultivent encore de grandes quantités de céréales, les moins raffinées sont maintenant distribuées aux cochons, au bétail et aux chevaux de la ferme. On exploite de plus grandes superficies de plantes racines et de maïs à ensilage et, somme toute, notre système de production s’est beaucoup amélioré.
[…] La première colonie et autres pionniers
La colonisation de Biddulph remonte aux environs de 1830, alors qu’un certain Fredrick Stover, un quaker de Norwich, Connecticut, É.-U., fonda ce que l’on appela « la colonie Wilberforce » ou « la colonie de gens de couleur », à l’emplacement actuel du village de Lucan et légèrement au nord-ouest. Il a acheté de la Canada Company, qui possédait toute la Huron tract, 800 acres de terre à 1,50 $ l’acre et c’est là que s’établit une colonie de gens de couleur largement composée d’esclaves réfugiés qui, s’étant échappés de leurs cruels maîtres aux États-Unis, franchirent la frontière et pour la première fois de leur vie respirèrent l’air pur de la liberté; Biddulph devint ainsi à leurs yeux « la terre de la Liberté ». En 1834, les amis du Connecticut cessèrent de soutenir la colonie et l’école qu’ils avaient bâtie et abandonna la colonie à son propre sort. Mme Bell, qui s’établit sur la route de London et Goderich en 1832, mourut centenaire en novembre 1878. Elle était la dernière survivante de la colonie Wilberforce. Il n’existe aujourd’hui que peu de descendants de cette colonie à Biddulph ou au village de Lucan.
Les tout premiers colons du canton, à part la colonie de gens de couleur de Frederick Stover, étaient surtout des immigrants irlandais, mais il y avait aussi des Écossais et des Anglais. Les colons irlandais étaient principalement originaires du comté de Tipperary et étaient pour la plupart de confession anglicane ou catholique. En peu de temps la vague d’immigrants afflua et les concessions six, sept, huit, neuf, dix et onze furent peuplées par des Irlandais. Le reste du canton à l’est de la onzième concession fut peuplée par un mélange d’Irlandais originaires du comté de Cork, d’Anglais et d’Écossais.
[…] Au début de la colonisation du canton, il y avait quinze endroits où l’on vendait des boissons enivrantes. Aujourd’hui tout a changé et, par le biais des multiples influences chrétiennes qui enveloppent nos maisons, ce commerce est presque aboli. […]