Échos historiques et culturels
Les évènements qui se sont déroulés à Montréal en 1734 ont été à l’origine de différentes publications, pièce de théâtre, romans, films, émission radiophonique, etc. Pour plusieurs auteurs, Angélique est coupable et pour cela elle est une « martyre »; elle est considérée comme la première en Amérique du Nord à s’être révoltée contre son statut d’esclave. Pour d’autres, elle est innocente et a servi de bouc émissaire.
Un très bon résumé du procès a été publié en 1925 dans le journal montréalais La Patrie, tandis qu’en 1960, Marcel Trudel, alors professeur à l’Université de Montréal, rappelle les grandes lignes de cet évènement dans son ouvrage L’esclavage au Canada français : histoire et conditions de l’esclavage réédité en 2004 sous le titre Deux siècles d’esclavage au Québec. Cet ouvrage fut le premier à aborder l’existence de l’esclavage en Nouvelle-France.
En 1969, le Dictionnaire biographique du Canada sous la plume du professeur André Vachon, publia une courte biographie de Marie-Josèphe-Angélique et de l’incendie de Montréal, reprenant les grandes lignes du texte de Trudel. La même version des faits est rapportée par Dorothy W. Williams dans son étude Les Noirs à Montréal, 1628-1986 : Essai de démographie urbaine publié en français en 1998.
Quatre auteurs se sont inspirés du destin d’Angélique. Marcel Cabay a publié une version très romancée de cette histoire dans Marie-Joseph Angélique, incendiaire, en 1983. Deux autres romans ainsi qu’une pièce de théâtre en anglais dans les années 1990 sont consacrés à l’histoire de l’esclave noire, Marie-Josèphe-Angélique, Montréal, Québec 21 juin 1734 de Paul Fehmiu Brown; L’esclave par Micheline Bail et Angélique de la comédienne et auteure dramatique Lorena Gale.
Une étude approfondie, cette fois du procès, des protagonistes et des évènements entourant le procès, a été publiée par l’historienne Denyse Beaugrand-Champagne en 2004, sous le titre Le procès de Marie-Josèphe-Angélique. À la suite de cette publication, la vie de l’esclave noire a été retenue par la réalisatrice montréalaise Marquise Lepage pour illustrer la présence des esclaves en Nouvelle-France, dans son documentaire Le Rouge et le Noir… au service du Blanc.
Pour sa part, l’artiste Guy Giard a choisi de présenter le destin des esclaves et d’Angélique par le biais d’une exposition photographique intitulée Angélique 1734 — Haïti 2004 qu’il a rendue disponible sur un site Internet accessible à tous. Au cours de la production du présent site, l’anthropologue Serge Bouchard et la réalisatrice Rachel Verdon ont raconté le destin tragique d’Angélique, d’après l’ouvrage de Denyse Beaugrand-Champagne, dans la série De remarquables oubliés (Radio-Canada) et Afua Cooper a publié un autre regard sur le sujet dans The Hanging of Angelique (HarperCollins). D'octobre 2006 à mars 2007, le Centre d'histoire de Montréal présentera une exposition intitulée « Qui a mis le feu à Montréal? 1734 Le procès d'Angélique » et basée sur le livre de D. Beaugrand-Champagne, alors que le Musée du Château Ramezay offrira une exposition sur la justice en Nouvelle-France intitulée, « Crimes et Châtiments ».
Nous vous proposons donc des extraits de certaines de ces œuvres et nous vous invitons à les comparer les uns aux autres, à les évaluer en fonction du reste de nos « archives virtuelles » et surtout à réfléchir sur la nature et la constitution à travers le temps de la mémoire collective.
Livres ou romans
- Germain, Jean-Claude, Le feuilleton de Montréal, 1994
- Williams, Dorothy W., Les Noirs à Montréal, 1628-1986 : Essai de démographie urbaine, 1998
- Bail, Micheline, L’esclave, 1999
- Beaugrand-Champagne, Denyse, Le procès de Marie-Josèphe-Angélique, 2004
- Trudel, Marcel, Deux siècles d’esclavage au Québec, suivi du Dictionnaire des esclaves et de leurs propriétaires au Canada français sur CD-ROM, 2004
- Brown, Paul Fehmiu, Marie-Josèphe-Angélique, Montréal, Québec 21 juin 1734, 2005
Chapitres de livres
Source d'internet
Pièce de théâtre