Chronologie
1709
L’intendant Jacques Raudot publie une ordonnance permettant la propriété légale
d’esclaves amérindiens et noirs sur le territoire de la Nouvelle-France.
1717
Début de la construction de fortifications de pierre entourant la ville. Les
travaux s’étendent sur 27 ans.
1717-1721
Construction d’une salle d’audience et des prisons.
1721
Grand incendie à Montréal autour de la Place du Marché, 171 maisons sont détruites.
Les maisons situées à l’est de la rue Saint-Joseph (Saint-Sulpice) ainsi que
l’Hôtel-Dieu sont détruites à nouveau en 1734.
1723-1728
Reconstruction de l’Hôtel-Dieu.
1729
L'esclave d’origine portugaise, Marie-Josèphe dite Angélique est vendue par
Nicolas Bleeker, à François Poulin de Francheville et son épouse Thérèse de
Couagne.
1730
28 juin
Les Poulin de Francheville découvrent qu'Angélique attend un enfant; ils s'empressent
de la faire baptiser.
1731
11 janvier
Angélique accouche d'un garçon inscrit au registre sous « Eustache, nègre
de M. Francheville ». Le père est un autre esclave, Jacques-César, qui appartient
à la famille Gamelin. L'enfant ne survit pas.
1732
26 mai
Angélique accouche de jumeaux : Marie-Françoise et Louis, enfants de Jacques-César.
Ils ne survivent pas.
Été
La température élevée ruine les récoltes.
Septembre
Claude Thibault, faux saunier, débarque à Montréal. Sa sentence aux galères
a été commuée à l'exil à vie au Canada. Il fait partie d’un groupe d’une douzaine
de faux sauniers dont Jacques Jalleteau.
1733
Une épidémie de variole fait quelque 2000 malades.
30 novembre
François Poulin de Francheville devient une des victimes de l’épidémie.
Automne
La terre tremble et les secousses se font sentir pendant 40 jours.
1734
22 février
Angélique et Claude Thibault prennent la fuite. Ils tentent de rejoindre les
colonies anglaises.
5 mars
Angélique et Thibault sont ramenés à Montréal. Angélique est remise à sa propriétaire
et Thibault est jeté en prison.
8 avril
Thibault est relâché.
9 avril
Thibault se présente chez la veuve Poulin de Francheville pour réclamer une
somme due avant sa fuite.
10 avril
Peu après la prière du soir, un incendie éclate sur le toit de la maison de
la veuve Francheville, sur la rue Saint-Paul. En trois heures l'hôpital et
45 maisons sont détruites.
11 avril
Une rumeur circule à l’effet que le feu aurait été mis par Angélique et son
amant Claude Thibault. Le procureur demande qu'ils soient arrêtés et le juge
ordonne que les témoins soient assignés à comparaître. L'huissier Jean-Baptiste
De Coste trouve Angélique dans la cour de l'hôpital où elle a mis des objets
de sa maîtresse à l'abri.
12 avril
Angélique subit le premier de six interrogatoires au cours desquels elle niera
toujours être l'auteure de l'incendie.
14 et 15 avril
Le juge reçoit dans son hôtel particulier les dépositions des douze premiers
témoins.
16, 17 et 19 avril
Le procureur demande l'intervention des prêtres du séminaire de Saint-Sulpice
pour faire lire en chaire une lettre monitoire demandant aux paroissiens de
dénoncer ceux qui ont profité de l'incendie pour commettre des vols. Quelques
individus sont arrêtés et des maisons sont perquisitionnées.
Le juge émet une ordonnance pour l'arrestation de Claude Thibault.
21, 23 et 24 avril
Interrogatoire des personnes accusées d'avoir volé des objets dans les ruines
des maisons incendiées.
1er mai
Louis Langlois dit Traversy et Marie-Françoise Thomelet témoignent du caractère
de l'accusée.
3 mai
Deuxième interrogatoire d'Angélique
5 mai
Le juge ordonne aux orfèvres de la ville de dénoncer toutes les personnes
qui tenteront de leur vendre des objets brisés ou calcinés. Les autorités
sont à la recherche des vases sacrés volés dans la chapelle de l'Hôtel-Dieu.
6 mai
Le juge demande à entendre Alexis Lemoine Monière, Ignace Gamelin fils, Catherine
Custeau, Jacques Jalleteau et Jeanne Nafrechoux. À la suite de ces ajouts
d'information, il se rend à la prison pour interroger une troisième fois l'accusée.
9 mai
Le juge poursuit son enquête pour vol en interrogeant d'autres suspects.
12, 13, 14, 17 mai
Le juge procède aux récolements des témoins. Angélique découvre enfin les
preuves présentées contre elle par la poursuite. Elle se défend.
12, 14 mai
Le juge confronte l'accusée à certains des témoins.
14 mai
Quatrième interrogatoire de l'accusée.
15 mai
Louis Bellefeuille dit Laruine témoigne de la conduite de Claude Thibault
le soir de l'incendie et ajoute des informations sur le caractère de l'accusée.
Le juge confronte ensuite l'ex-servante des Francheville, Marie-Louise Poirier
dit Lafleur avec l'accusée.
19 mai
Louis Dubuisson et François Berey des Essars témoignent.
25 mai
Le juge ordonne un autre cri public contre Claude Thibault
26 mai
Le procureur requiert que l'accusée soit torturée avant de procéder au jugement
définitif. Un témoin surprise est amené devant le juge.
27 mai
Le juge confronte l'accusée à la petite Charlotte Trottier Desrivières, à
Volant Radisson et au chirurgien Boudard. Il procède ensuite au récolement
de la petite Amable Lemoine Monière pour pouvoir la confronter à Angélique.
La journée se termine avec le premier interrogatoire d'Angélique sur la sellette
en présence des quatre conseillers.
31 mai
Les autorités ordonnent aux Nations amérindiennes domiciliées de ne pas aider
les criminels français à prendre la fuite. Claude Thibault demeure introuvable.
2 juin
Le juge confronte la petite Marguerite de Couagne à l'accusée.
4 juin
Le juge doit user d'une ordonnance pour forcer la propriétaire de l'esclave
à se présenter à la prison pour être confrontée à l'accusée. Le procureur
du roi présente ses conclusions et le juge procède au deuxième interrogatoire
sur la sellette d'Angélique en présence des conseillers. La journée se termine
avec leurs conclusions définitives de culpabilité et de condamnation à mort.
Le procureur fait appel de la sentence et se prépare à conduire l’accusée
devant le Conseil supérieur à Québec avec une copie du procès.
12 juin
Le Conseil supérieur rejette l’appel et renvoie l’accusée avec une autre sentence
à mort dont l’application est moins brutale.
21 juin
Angélique est mise à la question [torture] ordinaire et extraordinaire pour
la faire avouer son crime et ses complices. Après avoir fait amende honorable
devant l’Église, elle est exécutée devant la mare à Bouchard, sur la rue Saint-Paul.
12 juillet
L’intendant fait crier et afficher une ordonnance sur la conduite à suivre
pour prévenir les incendies.
30 juillet
Le procureur du roi inspecte toutes les cheminées de la ville et condamne
plusieurs Montréalais à l’amende.
31 août
Marguerite César dit Lagardelette est déclarée légalement «furieuse» et est
internée.
9 octobre
Le gouverneur et l’intendant écrivent au roi une longue lettre pour lui rendre
compte de l’ensemble de la situation à Montréal et des nombreuses pertes encourues.
1735
La reconstruction de l’hôpital de l’Hôtel-Dieu est complétée au cours de l’année.
Le chemin entre Québec et Montréal est complété. On peut désormais suivre
le fleuve Saint-Laurent sur la rive nord et couvrir la distance en quatre
jours.
18 octobre
Les autorités abandonnent les poursuites contre Thibault.
1742-1744
Reconstruction de la résidence des religieuses et de la chapelle de l’Hôtel-Dieu.
1744
Les travaux de construction des fortifications de pierre sont terminés.