UN GARÇON DOUKHOBOR ACQUITTÉ DE SÉRIEUSES ACCUSATIONS
Hooliaff libéré après une délibération du jury qui n’a duré que cinq minutes
LE JUGE TRANCHE EN FAVEUR DE L’ACCUSÉ
Aucune accusation n’aurait dû être portée : il critique les représentants des Doukhobors
John Hooliaff, un jeune Doukhobor de 19 ans de Brilliant, ancien membre de la Christian Community of Universal Brotherhood, accusé d’avoir causé de sérieuses blessures à John Obetkoff le 9 février […] lorsqu’il a attaqué Obetkoff avec une faux, a été acquitté hier matin par un jury qui a délibéré cinq minutes.[…]
Hooliaff, un jeune de 19 ans né en Saskatchewan, vivait avec son père dans la communauté de Brilliant. Il avait exprimé son désir de quitter la communauté. Le jour où il devait quitter, trois représentants de la communauté, John Obetkoff, Koozma Pereversiff et Stephen Kinakin, sont allés à la maison du père de Hooliaff et ont attaqué le garçon parce qu’il n’avait pas cotisé à la communauté. Le juge Morrison a déclaré au jury que la couronne n’avait pratiquement aucune preuve et que si quelqu’un devait être accusé, cela aurait dû être les trois représentants officiels.[…]
Ils ont expulsé le garçon
Koozma Pereversiff, un membre de la communauté des Doukhobors à Brilliant et administrateur de la communauté a déclaré qu’il connaissait John Hooliaff et qu’il l’avait vu à Brilliant. En février dernier, Hooliaff avait été expulsé. […] Lors d’une réunion des administrateurs le 2 février il avait été décidé de demander à ceux qui ne se pliaient pas aux règlements de partir.[…]
[John Obetkoff, surveillant dans la communauté, était le deuxième témoin de la couronne.] Contre-interrogé, Obetkoff a affirmé que Hooliaff avait été expulsé pour trois ans. Pendant ce temps, il n’avait pas contribué au maintien de la communauté. Les administrateurs avaient été bienveillants envers le garçon. Après le 2 février, on avait rendu visite deux fois à Hooliaff, une première fois le 7 février et une autre le 9 février.[…]
Il a raconté qu’alors qu’il était prêt à monter sur le cheval, il avait vu Hooliaff courir après lui avec une faux en disant :
« Ma vie ne vaut que deux sous, je vais te tuer. » Le témoin a affirmé que lorsque Hooliaff l’a approché, il (Obetkoff) a sauté et attrapé la faux. Dans la mêlée, Obetkoff a affirmé avoir reçu une entaille d’environ un pouce de long et un pouce de profond.[…]
Verigin a donné une gifle à la fillette
Feddossia Zatsoff, le premier témoin de la défense, était une fillette doukhobor de douze ans qui était dans la maison de Hooliaff le 7 février lorsqu’on a demandé à Hooliaff de partir. Elle était en visite à la maison lorsque l’accusé a demandé un attelage pour transporter ses effets. Trois représentants de la communauté sont venus à la maison et ont demandé à John s’il allait contribuer à la communauté. Hooliaff a déclaré qu’il partait et a demandé un attelage. Sur ce, Obetkoff l’a frappé à la tête avec son poing et sur le bras avec un bâton.[…]
Le témoin a déclaré qu’elle était allée à une réunion avec Peter Veregin et John Obetkoff. Lorsqu’elle revenue à Brilliant, après l’enquête préliminaire, Obetkoff et Kinakin l’ont amenée chez Veregin.« Je me suis courbée devant Peter. Il m’a demandé ce que j’avais vu durant la bataille. Lorsque j’ai tout raconté, Peter m’a donné une gifle », a conclu le témoin.[…]
L’accusé à la barre
John Hooliaff a déclaré qu’il attendait un attelage pour partir. Obetkoff lui a demandé quel genre d’attelage et l’a frappé avec son poing et un bâton. Le témoin a été attaqué et s’est sauvé. Voyant une faux, il l’a ramassée et il a crié à ses poursuivants de le laisser tranquille. […]
Les avocats s’adressent au jury
E. G. Matthew, avocat du jeune, s’est adressé au jury. « Serait-il possible de croire à la bienveillance des dirigeants de la communauté envers le garçon?, a-t-il demandé. Ils étaient là pour le renvoyer. Croyez-vous qu’ils ont été doux? Le garçon a dit la vérité, il attendait d’avoir un transport pour partir. Il a été attaqué. […] » James O’Shea, avocat pour la couronne, a affirmé que l’accusé avait brisé toute allégeance à la communauté. Si l’accusé ne voulait pas partir, les autorités avaient raison d’utiliser la force.
L’accusé avait une bonne cause
Le prisonnier, a affirmé le juge, a déclaré avoir blessé l’homme en se défendant. Les affaires de la communauté peuvent être discutées, a déclaré le juge, mais il était d’avis que les hommes n’avaient aucun droit d’enlever un garçon de la maison de son père. Il a déclaré au jury qu’ils étaient en Colombie-Britannique et que la communauté des Doukhobors ne représentait rien pour eux. En fait, le plus rapidement elle serait écrasée, le mieux cela serait. C’était une occasion pour les citoyens de faire entendre leur opinion.[…]
Son Honneur, dans sa conclusion, a avancé la théorie que l’accusé était le seul avec un peu de cran dans toute cette affaire.