A.Y. Jackson, lettre à Kate, 18 avril 1915
Émileville Qué. 18 avril 1915
Ma chère K
[…]
Alors ton salaire a été réduit. plus de cacahuètes salées pour toi hein. Mais tu peux te compter chanceuse de même avoir du travail. Je suis paresseux et pourtant je sens que je pourrais déchiqueter une montagne jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un trou. je me sens trop agité pour peindre. j’imagine que le mieux pour moi est d’être soldat… vu que je ne suis ni un Canadien français, ni un méthodiste ni une femme. Les choses semblent bien aller mais nous sommes à la veille d’avoir du brasse-camarade avant que les messieurs aux têtes dures s’en aperçoivent. J’aimerais qu’on puisse envoyer tous nos politiciens au front. C’est eux qui empestent le pays.
[…]
Des tonnes d’amour à tous.
Ton frère qui t’aime toujours
Alex