3 septembre 1906
Le jour de mon mariage. Plusieurs lettres et présents accompagnent mon réveil. Ai passé la matinée à faire mes valises et à me préparer. Harold et Alice, Betty, John, le bébé avec nourrice et gouvernante sont venus pour le déjeuner. Mon mariage était à deux heures et demie. Je portais une robe de voyage de soie blanche, un chapeau et des souliers blancs et transportais roses et bruyères. On nous a tous photographiés sur le parterre, à deux heures, dans nos parures de mariage. Roddick et moi avons vu Tante Grace. La chère vieille dame ne comprenait rien du tout, mais avait l’air adorable avec ses nouveaux rubans bleus. Roddick, Agnes, Alice et les autres sont partis pour l’église. Harold et moi sommes allés en voitures et sommes arrivés ponctuellement à deux heures et demie. Lorsque j’ai atteint le chœur, Agnes dans une robe de homespun canadien blanc faite sur mesure avec un chapeau rose, transportant des fleurs roses, et Betty, une petite fée en blanc avec une couronne de lierre et (illisible) portant un panier de pois de senteur et de marguerite, se sont levées de leur banc et ont pris place derrière moi. Harold m’a donnée en mariage. Alice, Rose et John étaient dans le premier banc. Après la cérémonie, tous les proches s’étant déplacés à la petite église paroissiale se sont amassés dans la sacristie pour nous adresser leurs meilleurs vœux. Alice, Lucy et Helen Redpath, Oncle Harry, Wilfred, Jean, Connie et Quentin Bovey, Ethel Burnley, Harry Lyman, Grace Wood, Andrew et Mary Taylor étaient tous présents. Roddick et moi somme repartis ensemble en voiture et avons accueilli Tante Grace, puis nous sommes passés au salon où nous avons embrassé tout le monde à nouveau. Une journée divine. Les tables ont été installées dans le jardin, à l’ombre du cèdre deodar que Tante Grace aimait tant. Les nourrices ont très gentiment aidé les domestiques à faire le service. Le gâteau était une splendeur, décoré de colombes, de feuilles d’érable, de rubans de McGill et de fleurs. Je l’ai découpé et Betty l’a distribué. J’ai fait passer un magnifique panier de fruits que m’avaient offert les Brailsford. Voilà tout ce dont je me souviens, à part les discours et beaucoup de séances de photographies. C’était un joli décor, dans le vieux jardin, avec la vieille maison du manoir en arrière-plan. L’intérieur de la maison était magnifiquement décoré de fleurs et de drapeaux du Canada. Tandis que les invités se distrayaient au jardin, Roddick et moi nous sommes éclipsés, et sommes montés dans la voiture qui était stationnée dans la cour de l’écurie. Harold, Alice, Agnes, Betty et Rose m’ont fait leurs adieux et les domestiques m’ont saluée de la main des fenêtres de la cuisine. Au dernier moment, Roddick m’a obligée à changer mes vêtements pour de vieux habits, afin de ne pas le faire prendre. Arrivés un peu tôt à la station pour le départ du train, Limmons nous a fait faire une petite promenade en voiture. Un voyage d’une heure nous a menés à Lunbridge Wells, où nous avons obtenu de bonnes chambres au spa. Une petite balade au clair de lune après le dîner et deux personnes très fatiguées se sont mises au lit.