Les historiens utilisent souvent les journaux intimes et les réminiscences comme sources historiques. Ceux-ci offrent une vision du quotidien, des transitions de vie (la cour, le mariage, la séparation, la naissance et la mort), ainsi que de nombreux évènements du passé qui n’ont pas été consignés. De telles sources révèlent les formes d’expression de l’époque ainsi que des styles d’écriture individuels. Ils permettent aux historiens de déterminer si les auteurs adoptaient ou rejetaient ces conventions. De plus, ces sources nous informent sur le sexe, la classe sociale et l’appartenance ethnique de la population lettrée.
Au cours des dix-neuvième et vingtième siècles, les journaux intimes étaient populaires au sein des classes moyennes lettrées d’Amérique du Nord. Ces journaux remplissaient plusieurs fonctions, dont celles de consigner les activités quotidiennes, de se remémorer un évènement particulier (personnel ou autre), ou de recueillir une expérience religieuse, une évolution intellectuelle, un séjour à l’étranger, ou encore un cheminement ou une réflexion personnels. Bien qu’un journal intime soit le compte rendu personnel du vécu d’un individu, et qu’il puisse sembler être une représentation authentique des pensées et des expériences de son auteur, un tel document doit être utilisé avec précaution. De nombreux auteurs de journal intime écrivent avec un public en tête et tempèrent donc certains de leurs gestes ou pensées les plus intimes. Une auteure de journal intime célèbre, Anne Frank, consignait ses pensées et observations dans un journal alors qu’elle vivait tapie à Amsterdam, aux Pays-Bas, durant l’occupation nazie. Son journal a été traduit en plusieurs langues et lu par des gens du monde entier. D’autres auteurs de journal intime illustres incluent Samuel Pepys, d’origine britannique, et le premier ministre canadien William Lyon Mackenzie King.