Lettre de Jocelyn Clifford Redpath à Peter Redpath, le 22 avril 1901
CAMPBELL, MEREDITH, ALLAN & HAGUE,
AVOCATS, PROCUREURS, & (?)
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C.S. CAMPBELL, C.R.
F.E. MEREDITH, C.R.
J.B. ALLAN.
H.B. HAGUE.
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CÂBLOGRAMME « CAMMERALL »
TÉLÉPHONE (PRINCIPAL) NO 27.
ÉDIFICE MERCHANTS BANK,
Montréal
22 avril 1901.
Cher Peter :
J’ai bien reçu, il y a quelque temps, les chèques que vous m’avez fait parvenir par lettre recommandée. À ce jour j’ai acheté : 10 Pennsylvania; 6 Sante Fe; 5 R. & O.; 3 Bell Tél.; 3 Montreal Cot. (pas Dominion Cotton). J’ai aussi pris une obligation de la ville de Saint-Hyacinthe. Dunlop était forcé de la vendre à cause de la part détenue par Mme Whitney dans la succession Mills, à qui on impose les frais d’élargissement de la rue Saint-Jacques. Ces achats s’élèvent à quelque $3,400. Je serai heureux de savoir si ces dépenses reçoivent votre approbation et de recevoir toute suggestion additionnelle.
concernant le Labrador.
Lors d’une réunion générale récente, les directeurs ont obtenu l’autorisation d’augmenter le capital social à $300,000. L’émission de cette nouvelle action n’est rien de plus qu’un moyen de résorber l’émission actuelle, qui est garantie par la première hypothèque sur la propriété de l’entreprise. La garantie personnelle de la dette actuelle, auprès de la banque, n’a pas été signée par tous les actionnaires. Afin d’offrir de nouvelles garanties à la banque, ou de placer dans une position supérieure à celle des autres actionnaires ceux susceptibles d’avoir la malchance de devoir rembourser personnellement le montant de leur garantie, il sera nécessaire d’émettre des obligations de première hypothèque. Le plan est d’inviter chaque détenteur d'obligations à souscrire à une nouvelle action d’une valeur égale à sa détention d'obligations actuelle. La compagnie retournera ainsi le chèque reçu au détenteur d'obligations, comme paiement intégral de son obligation. La compagnie sera ainsi à même de garantir la dette actuelle à l’aide de la première hypothèque. Il semble que tous les détenteurs d'obligations pourront être convaincus de procéder ainsi. Ce serait, selon moi, le plan le plus simple, étant donné que les détenteurs d'obligations n’ont pas tous une participation égale et qu’une simple renonciation à l’ensemble des obligations ne serait pas profitable possible.
On propose aussi de fonder une nouvelle entreprise qui assurerait la course d’un navire à vapeur le long de la Côte Nord. Je crois que le navire a déjà été acheté et qu’une subvention postale a été obtenue. La plupart des actionnaires de la Labrador Company souscrivent à des actions de cette nouvelle initiative : même le surintendant y a investi la majeure partie de ses économies. M. Drummond cherche présentement à intéresser des gens de l’extérieur au projet. Ce matin il m’a demandé si j’avais l’intention participer dans cette entreprise. Bien entendu, je lui ai répondu que non, et il a ensuite voulu savoir si je lui vendrais nos intérêts dans la Labrador Company. Je crois que M. Redford fait partie de ces personnes de l’extérieur qui souscrivent à la nouvelle compagnie, et qu’il désire dans le même temps acquérir des intérêts dans la Labrador Company. M. Drummond estime qu’il serait disposé à offrir un bon prix pour une partie ou l’entièreté de notre action. Je présume que vous accepteriez de vendre à un prix très modique. Je serais pour ma part favorable à une telle vente. Veuillez me laisser savoir votre opinion à ce sujet.
Je vous envoie sous ce pli, une procuration, afin de m’autoriser à voter en votre nom, ou à procéder à une vente d’action si cela s’avérait nécessaire.
Veuillez répondre immédiatement.
Je demeure,
Votre frère affectueux,
J.C. Redpath
P.S. Aucune formalité n’est requise pour cette procuration, il suffit de la dater, de signer et de la faire signer par un témoin.
J.C.R.