La réponse de Diefenbaker à la suite de la mort de M. Norman

Canada, Chambre des communes, Débats
4 avril 1957, 3059

M. J. G. Diefenbaker (chef de l’Opposition) : M. le Président, permettez-moi de prendre la parole. Aussi louable que soit l’objectif de préserver la liberté, cette liberté ne sera pas préservée par l’adoption des techniques et des instruments utilisés par le communisme.

Des voix : Bravo!

M. Diefenbaker : Je pense que nous tous dans cette Chambre ne pouvons qu’être grandement attristés que la réputation de cet homme ait été ternie en le traitant aveuglément d’ennemi, en lui faisant un procès sur des présomptions et en le déclarant coupable sur des insinuations, du moins dans l'esprit de la population. Je pense que tous les membres de cette Chambre reconnaîtront que les terribles conséquences qui surviennent dans la vie de ceux qui sont victimes de telles attaques lancées au hasard, comme elles l'ont été sur cet homme, ne peuvent que convaincre chacun d'entre nous de s’engager à ne pas utiliser des mots qui ne peuvent que détruire le cœur et l'âme de ces victimes.

Cet homme était un fonctionnaire dévoué; il est victime de propensions à la chasse aux sorcières; et bien qu’il soit inhabituel de faire une telle suggestion, et je ne pense pas que cela soit arrivé dans le passé, je suggère par votre intermédiaire, monsieur, que le ministre des Travaux publics démontre ses sentiments en mettant en berne le drapeau de cet édifice à la mémoire de celui qui a bien servi son pays et qui est mort à son service.

M. Stewart (Winnipeg Nord) : M. le Président, puis-je avoir l’indulgence de la Chambre et demander à être entendu à ce sujet. Il est évident que le meurtre a trouvé pour parler une voix miraculeuse. Je pense que M. Norman a été assassiné par calomnie. Je pense qu’il a été assassiné aussi sûrement que si quelqu'un lui avait planté un couteau dans le dos; et malheureusement, les responsables sont au-dessus des lois.