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Le retour de l’expédition de Bute Inlet

The British Colonist, le 15 novembre 1862

Le Otter est revenu à 8 heures et demie hier matin ayant quitté Bute Inlet mercredi matin à 11 heures et demie. Au retour, il s’est arrêté à Nanaimo où il est demeuré une partie de la journée pour faire le plein de charbon. La durée du trajet de retour a été d’exactement 30 heures, une distance de 185 milles marins. M. Waddington et toute l’équipe, environ 70 hommes, sont revenus en bonne santé. Plusieurs personnes de Nanaimo se trouvaient également à bord ainsi que M. C. B. Young, qui avait fait l’aller-retour à bord du Otter. Les hommes parlent de façon enthousiaste du sentier et de la douceur du climat. Ils ont acclamé M. Waddington à trois reprises en débarquant.

M. Waddington nous a informés qu’une portion du sentier d’une longueur de vingt-trois milles, ce qui est presque équivalent à un sentier de roulage – d’une largeur de dix pieds – est complétée, à l’exception d’un pont et d’une ou deux petites portions inachevées, à plusieurs milles de la pointe de Bute Inlet. Ces travaux n’ont pu être complétés cet automne à cause du manque de temps. Au-delà des 23 milles déjà ouverts, plusieurs portions de route ont été dégagées, et le sentier a été balisé de façon à ce qu’un homme seul puisse y frayer son chemin, et cela, presque jusqu’aux fourches de la Homathco et de la Moody à 50 milles de la pointe de Bute Inlet. M. Waddington a marché sur le sentier à partir des fourches jusqu’au navire à vapeur. Le sentier compte soixante-six ponts, dont la plus grande partie est complétée. Un de ces ponts est d’une longueur de quatre-vingt-dix pieds, un autre fait soixante pieds avec une seule travée.

Les difficultés rencontrées pour traverser le col de la chaîne des Cascades sont plus grandes que ce qu’on avait laissé entendre au concepteur de la route; et après avoir passé un temps considérable à tenter de trouver un bon sentier de roulage, il a réussi à pénétrer dans le canyon et a découvert que la route pouvait s’y dérouler sur une surface plane, ce qui est un grand avantage. On ne trouve rien de plus haut sur la totalité du sentier, du moins la partie déjà explorée, qu’une terrasse d’une longueur de un mille et d’une hauteur de quatre-vingt-dix pieds, avec une pente très douce à chaque extrémité. Les ouvriers le qualifient de « sentier touristique ».

Les difficultés du sentier se termineraient aux fourches; ainsi, l’expédition a déjà surmonté les plus grands obstacles. Les travaux pour terminer le sentier jusqu’à Cariboo prendront six semaines. M. Waddington a l’intention d’y retourner le 1er mars pour compléter l’ouverture du sentier.

On a trouvé de bons points d’ancrage sur la rivière à environ un mille de l’emplacement du site de la ville, et dans le passage de la rivière.

La rivière n’est pas aussi bien adaptée à la navigation à vapeur qu’on l’avait imaginé, car il y a des hauts-fonds et des rapides. Il y a beaucoup de sédiments et de chicots dans la rivière et il serait coûteux de les enlever; on présume que cette responsabilité relève du gouvernement plutôt que de la compagnie de Bute Inlet. Un jour, les navires à vapeur pourront probablement remonter la rivière sur une distance de quelque 25 milles.

Les querelles qui existent entre les Nicletaws et les Talsenies ont presque fait annuler l’expédition. Le transport de provisions a été arrêté complètement sur la rivière. Une fille du chef des Talsenies, âgée de onze ans, avait été enlevée par un des Nicletaws, et une rançon de huit paires de couvertures a dû être payée, après de longues négociations, avant que la paix ne soit rétablie. Le groupe qui était parti en reconnaissance s’est donc retrouvé avec très peu de provisions.

Il n’y a pas eu de gelée ou de neige avant dimanche, lundi et mardi dernier, alors qu’il en est tombé six pouces. On avait l’impression que plus la vallée s’élevait, plus le climat s’adoucissait.

Les coûts du travail accompli sont beaucoup plus bas que ceux estimés.

Les Indiens ont abattu plusieurs ours. Le sol de la vallée est sablonneux, mais on y trouve plusieurs parcelles de prairie mesurant de 60 à 150 acres à différents endroits le long de la route. Toute la vallée est amplement arborée et ses arbres sont très gros, certains faisant huit pieds de diamètre. On y trouve principalement des pins, des cèdres, des pruches de l’Ouest et de l’Est, des sapins ainsi que d’immenses peupliers.

Source: "Retour de l’expédition de Bute Inlet," British Colonist, 15 novembre 1862.

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