Les Indiens frappent encore!
The British Columbian, 28 juin 1864
McDonald et deux de ses hommes tués – Plusieurs autres grièvement blessés –
Les volontaires et les alliés indiens sur la piste des meurtriers – Des marins du Sutlej seront dépêchés.
L’arrivée du vapeur de Sa Majesté Beaver nous permet d’avoir le récit complet du meurtre, triste mais prévisible, d’Alexander McDonald et de plusieurs membres de son équipe alors qu’ils cheminaient de Bentinck Arm vers Fort Alexandria. Le 17 mai dernier, tel que relaté dans le Colonist, McDonald et son équipe ont quitté New Aberdeen, à la pointe de Bentinck Arm, pour Fort Alexandria sur le Fraser. Les noms des membres de l’équipe sont : Alexander McDonald, le remblayeur et fermier bien connu; Malcolm McLeod, remblayeur, cousin de Robert McLeod, assassiné dix-huit mois plus tôt par les mêmes Indiens; Peter McDougall, remblayeur; Barney Johnson, pionnier de la première heure à Bentinck Arm; Clifford Higgins, un Anglais, Charles Farquharson (et non Ferguson) et John Grant, des mineurs qui étaient en route vers Cariboo ainsi que Fred Harrison. Ils avaient 42 bêtes de somme, dont 28 transportaient des marchandises destinées aux mines, marchandises qui étaient évaluées entre 4 000 et 5 000 $.
Lorsqu’ils sont arrivés au lac Nacoontloon, à environ 75 milles de Bentinck Arm, ils ont rencontré un groupe d’Indiens formé de membres des tribus Chilcotins, Tatla et Sitleece, parmi lesquels se trouvaient deux des meurtriers qui avaient attaqué l’équipe de M. Waddington à Bute Inlet. La femme de McDougall, une Indienne, fille d’un des chefs chilcotins, a été informée par un de ses vieux tillicums (amis) que les Indiens avaient l’intention de voler et d’assassiner l’équipe au complet et elle a immédiatement prévenu les remblayeurs qui, alarmés, avaient commencé à rebrousser chemin lorsqu’ils ont été attaqués par les sauvages. Deux d’entre eux, McDougal et Higgins, sont tombés de leurs chevaux aux premiers coups de feu. Higgins a été touché à la poitrine et le cheval de McDonald a été abattu sous lui; celui-ci a immédiatement monté un autre cheval qui a aussi été abattu; il s’est ensuite enfui dans les buissons et, la dernière fois qu’il a été vu, il se tenait derrière un arbre et tirait sur les Indiens avec son pistolet. Barney Johnson a été grièvement blessé au visage et à la poitrine par un tir de gros calibre et une balle a traversé la tête de son cheval; ce coup, fatal pour l’animal, a déchiré la joue du cavalier. Malcolm McLeod a été blessé par un tir et sa main a été sérieusement écorchée par une balle. Grant a reçu une balle au bras et plusieurs au côté. Fred Harrison a aussi été sérieusement blessé.
Farquharson a été le seul à s’en sortir indemne, même si son cheval a été abattu sous lui. Il s’est réfugié dans les buissons et est demeuré quatre jours dans les environs, sans nourriture, à l’exception de baies, n’osant pas sortir de peur d’être repéré par les Indiens. Il a finalement pris la route vers la pointe de Bentinck Arm. La femme indienne de McDougall a aussi été abattue par les Indiens et tous les chevaux ainsi que toute la marchandise ont été emportés. Grant a réussi à se rendre au ranch de M. Hamilton à environ 25 milles au nord de la colonie établie à la pointe de Bentinck Arm; il a fait irruption chez lui, le visage et le corps couverts de sang, et il a informé sa famille du massacre. Ils ont empaqueté sans tarder quelques objets de valeur, ont pris leurs armes et des munitions, sont rapidement descendus vers la rivière et sont montés dans un canoë. À peine à bord, les sauvages sanguinaires sont apparus au-dessus d’eux sur les berges. Ils n’ont cependant pas fait feu, absorbés qu’ils étaient par le pillage de la maison. Le petit groupe s’est finalement enfui sans qu’il n’y ait de blessés.
M. Ramsey de New Westminster, qui a voyagé sur le Beaver pour rentrer de Bentinck Arm, nous informe qu’une tribu indienne (probablement les Ansanies), qui habite entre les rivières Chilcotin et Bella Coola et qui s’est jointe aux Chilcotins, a fait un arrêt au magasin de M. Wallace et a demandé de la poudre à canon et des balles. Celui-ci a refusé de leur en donner, prétextant qu’il n’en avait pas, sur quoi un des scélérats a tenté de lui asséner un coup de couteau. M. Wallace s’est retiré dans la pièce arrière et s’est muni d’un sabre avec lequel il s’est précipité vers les Indiens qui ont « quitté » sur-le-champ. Les maisons de la colonie ont ensuite été barricadées et les commerces ont fermé leurs portes. Un canoë a ensuite été dépêché pour aller chercher M. Hamilton et sa famille, à vingt-cinq milles en amont de la rivière. Une petite goélette était arrivée à Bella Coola et avait approvisionné les Indiens en poudre, ce qui a semé la colère chez les colons et les a alarmés. Les habitants avaient la nette impression que si le Sutlej n’était pas arrivé, ils auraient été tués. Un des chefs des Bella Coolas est monté à bord du Sutlej et a offert de livrer les meurtriers du Sergent Fisher, tué il y a environ dix-huit mois. M. Brew a refusé son offre, mais a indiqué qu’il l’accepterait à son retour.
Les volontaires de New Westminster sont arrivés à Bentinck Arm le dimanche 19 et sont immédiatement partis à la poursuite des meurtriers. Ils étaient accompagnés de trente Bella Coolas qui avaient reçu des tenues vestimentaires et des armes du gouverneur Seymour. Des marins, probablement au nombre de soixante ou soixante-dix, seraient dépêchés par l’amiral Kingcome pour accompagner les volontaires et feraient tout en leur pouvoir pour leur prêter main-forte. Le gouverneur Seymour a quitté pour Fort Alexandria le lundi suivant.