Témoignage de Morris MossColombie-Britannique Devant C. Brew, un des juges de paix de Sa Majesté pour ladite colonie. La déposition de Maurice Moss qui, dûment assermenté et entendu, déclare. Le 16 du mois courant j’étais à Bella Coola préparant un groupe d’Indiens à poursuivre Antoine, accusé du meurtre de M. Ogilvy, lorsque deux des Indiens de Niconctlen sont arrivés par le fleuve et ont dit qu’ils étaient envoyés par Anaheim pour nous informer qu’ils étaient à Newseult avec toute sa tribu et qu’Ahan et Lutas, deux des Indiens Sutless accusés du meurtre d’Alick McDonald et de ses hommes, étaient avec lui. Les messagers ont dit qu’Ahan et Lutas n’étaient pas prisonniers mais qu’ils arrivaient afin d’acheter leur pardon des Blancs. J’ai commencé à remonter le fleuve avec 12 Indiens de Bella Coola dans deux canoës. À environ deux miles en aval de Newseult, on a rencontré Anaheim et ses hommes qui descendaient le fleuve en canoë. Anaheim m’a demandé de ne pas arrêter Ahan et Lutas jusqu’à ce qu’on arrive au premier portage. Conséquemment, on a accompagné son groupe jusqu’à [Sennochleinpk?] où on a débarqué. J’ai ensuite informé Ahan et Lutas qu’ils devraient m’accompagner jusqu’à New Westminster. Lutas a dit qu’il était tout à fait prêt à venir, mais Ahan a répondu qu’il n’irait pas plus loin que là où il était à ce moment et il est devenu très effronté. Je me suis alors emparé d’Ahan et les Indiens l’ont pris par les bras et l’ont attaché avec une corde. Lutas a été saisi au même moment et ensuite je l’ai aussi attaché. Le lendemain, je suis parti avec les prisonniers en canoë pour les livrer à New Westminster où on est arrivé durant la nuit du 29 du mois courant. Ahan a commencé plusieurs fois une confession volontaire et à chaque fois je l’ai mis en garde de ne rien me dire. Je l’ai même fait avertir dans sa propre langue, mais il a dit qu’il ne se souciait pas des mises en garde, qu’il dirait la vérité et que ce qu’il avait à dire, il le dirait devant le juge. Puis il a déclaré que Klatsassin avait menacé de le tuer s’il ne se joignait pas à l’attaque. Il a dit qu’il avait tiré sur McDougald avec trois autres Indiens, mais qu’il ne pouvait dire si c’était son coup de feu ou non qui l’avait tué – il a aussi dit qu’il était un des Indiens qui avaient pourchassé Barny Johnson, qu’après avoir couru une certaine distance, il avait changé d’idée et il avait dit aux autres Indiens d’arrêter. Il dit qu’il a reçu sa part du butin. Lutas, qui a aussi été mis en garde, a dit qu’il était présent lors de l’attaque du groupe de McDonald, qu’il avait vu Ahan tirer, qu’il avait un fusil dans ses mains, mais qu’il n’avait pas tiré lui-même. Il a admis avoir reçu une part du butin. J’ai trouvé sur Lutas un couteau qui m’avait déjà appartenu et que j’avais vendu à Alick McDonald qui a été assassiné. Morris Moss Affirmé sous serment devant moi ce 31e jour de mai 1865. C. Brew Source: BCA, H.P.P. Crease: Legal Papers 1853-1895, Add. Mss - 54 box 3, file 12, Supreme Court of New Westminster, Témoignage de Morris Moss, 31 mai 1865, 1601-1603.
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