Kennedy à Cardwell, no. 84, Divers8 Octobre, 1864 1. J’ai l’honneur d’accuser réception de votre envoi no 29 du 1er août 1864 en référence à des envois précédents au sujet des massacres de Bute Inlet et Bentinck Arm et demandant à connaître les mesures qui étaient prises, si c’est le cas, par le gouvernement de cette colonie ou par M. Waddington, ou ses agents, pour offrir une protection, directement ou par le Gouverneur Seymour, au deuxième groupe assassiné sur la route de Bentinck Arm. 2. Je vais brièvement présenter les faits tels que je les connais. 3. Mercredi, le 11 mai, un vapeur côtier arriva de Nanaimo avec de l’information au sujet du massacre de Bute Inlet ainsi que trois survivants, dont deux étaient blessés. 4. Les blessés ont été immédiatement amenés à l’hôpital et les détails des meurtres ont été obtenus par la police. 5. À la lecture de leur rapport, j’ai immédiatement demandé à M. Wood, un avocat agissant au nom du juge du tribunal d’instance (qui était confiné à son lit), de se rendre à l’hôpital et d’y recueillir les dépositions des blessés, ce qui demanda le reste de la journée (le 11) et une grande partie de la nuit à compléter. 6. J’inclus ici les dépositions envoyées sans délai au Gouverneur Seymour et les ai transmises à New Westminster par un vapeur qui, selon l’horaire, devait quitter le lendemain matin, jeudi, le 12 mai. 7. Ma lettre m’a été retournée le même après-midi avec l’intimation que le départ du vapeur était inévitablement remis à vendredi matin, le 13 mai, moment où il a quitté. 8. Ce même jour, M. Waddington montait, à ma demande, à bord du même vapeur pour procurer toute information supplémentaire au Gouverneur Seymour. 9. J’ai, au même moment, cordialement offert mes services au Gouverneur Seymour et suggéré que des groupes de volontaires (la seule force à ma disposition) soient envoyés simultanément de New Westminster à Alexandria, et de l’Île de Vancouver à Bute Inlet et Bentick Arm, et offert de trouver les volontaires pour ces deux expéditions. 10. J’ai reçu, en réponse, un billet personnel du Gouverneur Seymour, en date des 17 et 18 mai, que je joins et qui s’explique de lui-même. Vous constaterez à la lecture de cette lettre que le Gouverneur Seymour était en communication avec Sir James Douglas qui demeurait ici mais n’a pas* communiqué avec moi, et que M. Waddington, à la demande du Gouverneur Seymour, s’est rendu à Bute Inlet où sa présence ne pouvait sauver des vies plutôt que de se rendre à Bentinck Arm où il y avait encore des vies (selon ce que l’on savait à ce moment) qui auraient possiblement pu être sauvées. 11. Vous constaterez donc que j’ai fait suivre l’information reçue du Gouverneur Seymour aussitôt qu’il m’a été possible de le faire et envoyé M. Waddington par la même occasion. 12. La lettre d’accompagnement de M. Waddington, en réponse à mes demandes, explique sa propre conduite et est, selon moi, strictement en accord avec la vérité. 13. Je ne vous cacherai pas (ce que votre envoi confirme) que certaines tentatives indignes de me blâmer à ce sujet eussent eu lieu et que certains articles injurieux (attribués à un officier récemment associé à ce gouvernement (in a double sense) furent publiés dans un journal violent et partisan ayant cette tendance. Ce sera à vous de juger, à partir des informations qui suivent, à quel point ils étaient bien fondés. 14. Je n’ai pas jugé opportun de contredire les déclarations rapportées comme complètement vides de vérité pour éviter de créer ainsi une discussion qui ne résulterait qu’en un accroissement du malaise qui existe, hélas, entre les deux colonies. 15. C’était mon devoir ainsi que ma volonté d’accorder au Gouverneur Seymour et à M. Waddington toute l’aide en mon pouvoir, ce que j’ai fait cordialement et sincèrement selon mon autorité et les moyens à ma disposition. 16. Ayant maintenant cette information devant moi, je ne crois pas qu’il aurait été possible d’éviter le triste sort du groupe de Bentinck Arm après réception des renseignements au sujet des meurtres de Bute Inlet. La distance, le temps et les moyens insuffisants à la disposition de l’un ou l’autre gouvernement le démontrent bien. Mais si une telle possibilité avait existé, le cas de ces malheureux hommes n’est qu’un exemple des déboires qui se sont produits, et se produiront à cause d’une autorité divisée devant les Indiens qui migrent entre les deux colonies. 17. J’inclus, avec la présente, deux journaux locaux du 12 et du 29 mai et qui contiennent des détails et commentaires sur ces sombres événements. J’inclus aussi une copie des dépositions de M. Waddington, que j’ai envoyées au Gouverneur Seymour avec celles des survivants du groupe de Bute Inlet qui, comme vous pourrez le constater, ont anéanti tout espoir de sauver le groupe de Bentinck Arm au moment où étaient prises ces dépositions, plus précisément, le 11 mai. J’ai etc. * Cela peut paraître surprenant au premier coup d’œil, mais je suppose que s’il faut justifier un [choix?] le [meilleur?] et le plus acceptable conseiller pour s’occuper des Indiens, ce serait Sir J. Douglas et sa longue expérience—le ton de sa note personnelle à M. Kennedy est tout à fait amical. M. Cardwell Ceci est pour votre information. Pièces-jointes : Seymour à Kennedy, les 17 et 18 mai 1864, qui y exprime sa gratitude pour l’offre d’assistance et y raconte les détails de son propre plan d’enquête sur la tragédie. Alfred Waddington à Henry Wakeford, secrétaire colonial par intérim, le 8 octobre 1864, offrant une « déclaration exacte de ce que j’ai fait au sujet des meurtres de Bute Inlet. » Coupures de presse (deux), The Daily Chronicle, le 12 mai 1864, rapportant sur le massacre des Indiens à Bute Inlet. Coupures de presse, The Daily Chronicle, le 29 mai 1864, un article détaillé sur la double tragédie de Bute Inlet et de Bentinck Arm. Déposition d’Alfred Waddington, le 11 mai 1864, décrivant ses précédentes expéditions à Bute Inlet et ses relations avec les autochtones, et incluant un post-scriptum présentant ses inquiétudes au sujet d’un deuxième groupe envoyé récemment vers Bentick Arm. Aussi : Réponse brouillon, Cardwell à Kennedy, no 68, le 20 décembre 1864. Source: Great Britain Public Record Office, Colonial Office Records, CO 305/23, p. 325, 10964, Arthur E. Kennedy, Lettre à Cardwell, no 84, divers, sent 8 octobre 1864, received 29 novembre 1864.
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