Waddington au Secrétaire colonial de la Colombie-Britannique

New Westminster, 9 juin 1864

Au Secrétaire colonial de la Colombie-Britannique

Sir,

J’ai l’honneur d’accuser réception de votre lettre en date du 3 de ce mois m’informant que Son Excellence rejette ma proposition quant à l’abandon de mes droits sur la route de Bute Inlet.

Je reste donc dans l’obligation de continuer le travail moi-même et soit de reprendre le travail immédiatement en organisant une nouvelle expédition, et ce, après le massacre et l’anéantissement de la dernière expédition, ou de suspendre les opérations pour une période indéfinie. Dans le dernier cas, mes pertes seront doublement [illisible] tel qu’expliqué dans ma lettre du 28 du mois dernier.

J’ai mentionné dans cette lettre que j’ai une grande quantité d’outils, de provisions et de mulets dont prennent soin deux hommes à Bute Inlet et puisque je dois maintenant prendre une décision finale et aller là-bas au cas où j’aurais à suspendre les opérations, je vous supplie de me dire :

1. Si le Gouvernement serait prêt à m’accorder protection, disons des hommes, des armes ou des munitions, afin que je puisse continuer les travaux immédiatement.

2. Si le Gouvernement pense que je peux faire cela en toute sécurité sans protection.

3. Et, si non, si un temps peut être défini pour la reprise du travail cette saison.

4. Si ce n’est pas trop demander, je voudrais qu’on m’informe s’il est dans les intentions de Son Excellence de me verser une indemnité pour le cruel anéantissement, en aucun cas mérité, d’une entreprise qui a été commencée et poursuivie avec constance pour le bien du pays, en vertu d’une entente avec le Gouvernement qui me devait protection et a omis de le faire.

Je demeure
Sir,
votre très humble serviteur

Alfred Waddington