Livre de copies de lettres de Charles Hutchinson, 1878-80
p. 706
London Ont., 6 mars 1880
Hon. O. Mowat, procureur général
Objet : affaire des meurtres des Donnelly
Monsieur,
[…] Si ce n’était du préjugé qui a cours, il y aurait suffisamment de preuves pour justifier l’espoir que soit prononcé un verdict en faveur de la Couronne c. les 6 personnes incarcérées, c.-à-d. Jas. Carroll, John Kennedy, Thos Ryder, John Purtell, Martin McLoughlin et Jas. Ryder. Dans l’état actuel des choses, un tel résultat semble exclu. Les préjugés contre les Donnelly et la sympathie en faveur des accusés écartent tout espoir d’avoir un procès équitable en ce comté. M. Magee et moi-même sommes donc tous deux d’accord pour recommander une demande de renvoi devant une autre juridiction. […] En ce qui concerne le comté où devra se tenir le procès, nous choisirions Elgin ou Oxford. Cela conviendrait à toutes les parties, et nous pourrions sans doute y trouver un jury impartial. Nous ne pensons pas qu’il serait recommandé d’entamer le procès avant l’automne. Nous avons seulement 6 personnes en détention provisoire, accusées de meurtres dans lesquels au moins 20 sont impliquées. […] Les arguments en faveur de la Couronne reposent principalement sur les témoignages du jeune O’Connor et de Wm Donnelly. Tous deux devront être corroborés, si possible, dans une plus large mesure que ce qui a déjà été fait. Nous sommes convaincus de la véracité de leurs témoignages, mais le garçon est très jeune et Donnelly a un très mauvais tempérament, et le jury hésitera probablement à prononcer un verdict de culpabilité, si leurs témoignages ne sont pas amplement corroborés. […] Tant de personnes sont impliquées dans [la] tragédie que les faits doivent être connus de plusieurs, mais nul ne veut parler. Les gens de Biddulph sympathisent pour la plupart avec les meurtriers. Les rares autres ont peur de parler, même s’ils savent quelque chose, ce qui est peu probable. Les meurtres sont l’œuvre du comité de vigilance, à moins que nous nous trompions, et le comité de vigilance est l’œuvre d’un curé, le père Conolly, qui a déclaré ouvertement, dans une lettre publiée, qu’il croyait en l’innocence des accusés, et a saisi toutes les occasions de dénoncer les Donnelly et de susciter la haine envers eux au sein de l’opinion publique.
[…] Si ce n’était du préjugé qui a cours, il y aurait suffisamment de preuves pour justifier l’espoir que soit prononcé un verdict en faveur de la Couronne c. les 6 personnes incarcérées, c.-à-d. Jas. Carroll, John Kennedy, Thos Ryder, John Purtell, Martin McLoughlin et Jas. Ryder. Dans l’état actuel des choses, un tel résultat semble exclu. Les préjugés contre les Donnelly et la sympathie en faveur des accusés écartent tout espoir d’avoir un procès équitable en ce comté. M. Magee et moi-même sommes donc tous deux d’accord pour recommander une demande de renvoi devant une autre juridiction. […] En ce qui concerne le comté où devra se tenir le procès, nous choisirions Elgin ou Oxford. Cela conviendrait à toutes les parties, et nous pourrions sans doute y trouver un jury impartial. Nous ne pensons pas qu’il serait recommandé d’entamer le procès avant l’automne. Nous avons seulement 6 personnes en détention provisoire, accusées de meurtres dans lesquels au moins 20 sont impliquées. […] Les arguments en faveur de la Couronne reposent principalement sur les témoignages du jeune O’Connor et de Wm Donnelly. Tous deux devront être corroborés, si possible, dans une plus large mesure que ce qui a déjà été fait. Nous sommes convaincus de la véracité de leurs témoignages, mais le garçon est très jeune et Donnelly a un très mauvais tempérament, et le jury hésitera probablement à prononcer un verdict de culpabilité, si leurs témoignages ne sont pas amplement corroborés. […] Tant de personnes sont impliquées dans [la] tragédie que les faits doivent être connus de plusieurs, mais nul ne veut parler. Les gens de Biddulph sympathisent pour la plupart avec les meurtriers. Les rares autres ont peur de parler, même s’ils savent quelque chose, ce qui est peu probable. Les meurtres sont l’œuvre du comité de vigilance, à moins que nous nous trompions, et le comité de vigilance est l’œuvre d’un curé, le père Conolly, qui a déclaré ouvertement, dans une lettre publiée, qu’il croyait en l’innocence des accusés, et a saisi toutes les occasions de dénoncer les Donnelly et de susciter la haine envers eux au sein de l’opinion publique.
[…] La seule objection au report est le danger que le jeune O’Connor soit pendant ce temps écarté. Je suppose qu’aucune blessure corporelle ne lui sera infligée, parce que cela ne serait pas prudent, mais des efforts acharnés seront déployés pour l’écarter du chemin de façon à faire paraître son témoignage devant le coroner et les magistrats comme des sottises. […] Je ne pense pas qu’il serait prudent de laisser le garçon retourner à Lucan. […]
Votre dévoué serviteur,
Charles Hutchinson, procureur local
Source: J.J. Talman Regional Collection, University of Western Ontario Archives, Donnelly Family Papers, B4878, File 12, Charles Hutchinson, Charles Hutchinson Letter Book, mars 6, 1880.