Livre de copies de lettres de Charles Hutchinson, 1880-81
p. 68
Monsieur,
La garde du jeune Johnny O’Connor me cause de graves ennuis. La situation a atteint un point critique et il faut faire quelque chose. Jusqu’à maintenant j’ai gardé le garçon dans une pension voisine du poste de police, sous la charge d’un constable le jour, et un officier de police de la ville a été assigné pour surveiller la maison la nuit. […] Le père et le reste de la famille étaient demeurés à Lucan, où ils possédaient une chaumière. À présent elle a été détruite par les flammes, avec presque tout son contenu, les meubles et tous les vêtements de la famille. La mère était ici il y a un moment. Elle insiste pour que des dispositions soient immédiatement prises pour elle et sa famille. Elle exige une maison pour eux à London, et le paiement du loyer, et elle désire de l’argent pour remplacer les vêtements de toute la famille. Elle propose que Johnny aille vivre avec eux. […] C’est une vieille femme exigeante, et son mari l’est encore davantage. Rien ne les satisfait, et personne n’arrive à rester en bons termes avec eux. […] Ces vieilles gens veulent de l’argent. Je n’ai pas du tout confiance en eux; d’un autre côté il ne serait pas prudent de couper les ponts avec eux. […] Ils veulent que tous leurs besoins soient comblés, mais ils cherchent en fait à tirer profit de nos biens nécessaires. […] Veuillez garder à l’esprit que si nous laissons Johnny partir, il y a de fortes chances pour que nous ne le revoyions jamais. Il est en sécurité pour l’instant, mais je ne crois pas qu’il le sera avec ses parents, même sous la responsabilité d’un constable. […]
Veuillez agréer, Monsieur, mes salutations distinguées,
Charles Hutchinson, procureur local
F. G. Scott, c.r., bureau du procureur général, Toronto