Un orangiste enragé.
[...]À M. McGee, le champion irlandais,
Homme courageux, la fierté de l’Irlande
Vous vous efforcez de redonner vie aux papistes irlandais, c’est là une tâche d’envergure que vous entreprenez, et que vous ne pouvez accomplir, les papistes irlandais sont esclaves, nous, loyaux orangistes, les avons rendus ainsi et si Dieu le veut nous les garderons ainsi. En Irlande nous sommes un million à les avoir fait travailler sans relâche, pensez-vous que, avec les Écossais et les Anglais, nous ne les garderons pas ici boulet au pied, leur mentalité d’esclaves en a fait nos serfs en Irlande et ici au Canada ils seront des bûcherons et des porteurs d’eau, la liberté est un don des cieux, les papistes irlandais sont les enfants de l’enfer, ils ne peuvent donc pas accéder à la liberté. Nous lâcherons sur eux des scorpions, jusqu’à ce qu’ils se décident à chercher une autre contrée que le Canada pour se réunir. C’est parce qu’ils sont des esclaves qu’ils acceptent que sept millions d’entre eux soient sous la gouverne d’un million de loyaux orangistes. Succès aux loyaux orangistes! et qu’ils règnent ici, comme ils ont régné sur l’Irlande, la terreur des ennemis de notre gracieuse souveraine,
Vous tentez d’unir les Français et les misérables Irlandais, un vain espoir : aussi bien tenter de suivre la trace des éclairs dans le ciel, car les Français sont trop intelligents pour se joindre aux tâcherons du Canada, en admettant qu’une telle chose impossible arrive; cela stimulerait nos troupes, puis nous vous regarderions comme des bouledogues, et défierions vos menaces de nos sabres,
Un avertissement vous est donné à temps pour que vous ne puissiez pas dire que nous travaillons en secret : nous sommes déterminés à ne laisser aucun papiste irlandais accéder au pouvoir, l’élection de Pontiac démontre qu’il ne faut pas les laisser être nommés magistrats en fait qu’il ne faut pas les laisser accéder à aucun poste de fonctionnaire de l’État. Pourquoi le permettrions-nous aux salauds de papistes, aux putains de Babylone, aux bêtes à sept têtes. Vous n’oserez pas publier cette lettre, parce qu’elle sèmerait la terreur au sein des lâches qui vous soutiennent, oh quel courage, et ils iront voter, mais s’ils voyaient nos intentions par écrit, ils se sauveraient de nous comme paille au vent. Nous les traiterons tous au Canada comme les braves orangistes de Clarendon ont traité les papistes d’Onslow : comme de lâches Irlandais.
Bien à vousun loyal orangiste,
votre ennemi mortel,
l’ennemi de votre race