Lettre de Claude de Ramezay, 4 octobre 1721.
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J'ay L'honneur d'imformer le conseil que le feu prils le dix neuf juin a L'hopital
de cette ville lequel, a cause de La hauteur de l'eglise et du clocher, se
communiqua aux messons voisines, Ce quy cause une grande Incendie pour ce
lieu icy, y ant eu cents trante huit messons de brulés acheminee sans comprandre
les magasins et autres bastimants, cy je n’avets fait couper Le feu, en fesant
abattre avec des croches le comble d’une messon, ce quy donna Lieu de l'esteindre
nous orions tous courru risque d’estre Envelopée dans ce malheurs quy cause
la perte de plus d'un million aux marchands et bourgeois de cette ville, comme
la plus grande parties ont sauvé Leurs marchandises, ils se proposent de se
restablir incessamant et de faire construire de plus belles messons que celles
qu'ils avets; il n'y a que cinq ou six personnes quy ne pourront se relever
de cette perte dont les veuves de deux officiers des feu Sieurs Puygibau et
clerin sont du nombre quy ne pouront se rebastir sans le secours du conseil.
Les Religieuses hospitalieres y ont perdeu tous Leurs meubles et Linges, le
Sieur benoits quy remplits dignemant les fonctions
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de chirurgien major a aussy perdu tous ces outils, on euts mesme bien de la
peine a sauver une Religieuse malade quy estoit a L'infirmerie. Messieurs
Le marquis de Vaudreuil, Levesque et Monsieur L'intendant ont fait Loger ces
religieuses a L'hopital general du feu Sieur charon ou elles [ont] trouvé
en y fesant quelques despances de quoy se loger et d'une sale pour les malades,
mais les freres hospitaliers ont bien de la peine a les y resevoir.[...]
Source: France. Archives nationales, Fonds des Colonies. Série C11A. Correspondance générale, Canada, vol. 44, fol. 240-240v, Ramezay, Claude de, Lettre au Conseil de Marine, 4 octobre 1721.