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Enquête du coroner à Grand Forks

[ Une maison communautaire en briques typique des Doukhobors près de Grand Forks, Jim Hamm,   ]

(COPIE)

ENQUÊTE DU CORONER

Par-devant C.M. Kingston, MD, coroner à Grand Forks, le 29 octobre 1924 – débutant à 20 h

Messieurs du jury — assermentés

H.C. Kerman, président du jury — E. Baily, — D. McPherson, — D.C. Manly, — S.J. Matthews et P.B. Freeland.

À l’ajournement de l’enquête, le jury avait vu les dépouilles de John McKie, Peter Veregin, P.J. Campbell et Hakim Singh, toutes victimes de l’explosion qui a détruit le train no 11 du C. P. qui était parti ce même jour de Nelson en direction ouest.

JOSEPH TURNER – assermenté, déclare, je demeure à Nelson, C.-B. Je travaille comme chef de train pour le C. P. J’assure le trajet de Nelson à Midway. J’ai quitté Nelson le 28 oct. de ce mois à 9 h 20 du soir. Je transportais la voiture de première classe 1586. À un endroit situé à environ 2 poteaux à l’est du mille 59 alors que le train était à l’heure et qu’il avait à peine atteint sa vitesse habituelle, entre 15 et 20 milles à l’heure. J’étais dans le fourgon à bagages juste devant la voiture-coach 1586. J’ai entendu une explosion très bruyante. La porte de l’extrémité du fourgon a été projetée vers l'intérieur et est sortie de ses gonds. L’explosion a provoqué le freinage et cela a pris environ 2 longueurs de voiture pour arrêter le train. En compagnie du serre-frein W. Marquis et du porteur Jos. Brennan, je suis retourné à la voiture qui avait été démolie pour porter quelque secours, ayant vu par la porte endommagée qu’un accident sérieux venait de se produire. Je pouvais voir des flammes à l’intérieur de la porte arrière et une flamme bleue qui provenait de quelque part à l’extérieur de la voiture, vers le bas. Les flammes à l’intérieur étaient causées par le bois qui flambait et la flamme bleue à l’extérieur, par le gaz qui brûlait. Je n’ai rien vu qui démontrait que du gaz s’échappait à l’intérieur de la voiture.

On est allés chercher les extincteurs dans le fourgon à bagages et la voiture-lit à l’arrière; Marquis et moi, on est allés à l’intérieur et Brennan est sorti pour aider les blessés. À l’intérieur de la voiture, on a d’abord trouvé H.K. Fawcett, marchand de journaux, et plusieurs autres. On les a sortis de la voiture et couchés le long du remblais. On pensait les avoir tous trouvés après en avoir sorti six. Les autres avaient été projetés à l’extérieur ou étaient sortis par eux-mêmes. Marquis et moi, on s’est frayé un chemin à travers la voiture, déblayant des débris, à la recherche d’autres blessés ou de morts. On n’a transporté aucun mort à l’extérieur de la voiture. On a été chassés de l’extrémité est par du gaz mais pas avant de nous être assurés qu’il ne restait personne. Ensuite, j’ai vu Peter Veregin étendu à environ 20 pieds de la voiture, au nord et au bas de la pente. Il n’y avait aucun signe de vie. J’ai vu M. McKie étendu un peu à l’ouest et à peu près à la même distance de la voiture. Selon toute apparence, la vie l'avait quitté. J’ai remarqué une dame étendue un peu à l’est de Peter Veregin, elle était vivante. Elle a été transportée dans la voiture-lit. On n’a vu aucun autre mort. J’ai demandé aux hommes qui étaient disponibles de prendre soin des blessés et je suis allé à Farron pour chercher de l’aide et informer le bureau de Nelson de l’accident. J’ai fait le nécessaire pour qu’une locomotive de pousse me suive de Farron à la scène de l’accident. La locomotive est venue sur la scène de l’accident. Les blessés ont été transportés dans la voiture-lit et le fourgon à bagages. Je ne sais pas combien de personnes ont été transportées dans la voiture-lit car cela s’est fait pendant que j’étais à Farron. J’ai mis 5 blessés dans le fourgon à bagages. La voiture-lit a été tirée à Nelson et le fourgon à bagages, à Grand Forks. À ce moment-là, je pensais qu’il n’y avait que deux victimes.

Je ne peux pas dire ce qui a provoqué l’accident. Le côté nord de la voiture était en grande partie détruit par l’explosion. Le toit était pratiquement détruit au centre de la voiture. Je me trouvais dans cette voiture 35 à 40 secondes avant que cela ne se produise. Il n’y avait aucune indication qu’il y avait du gaz ou que quoi que ce soit n’allait pas lorsque j’ai traversé la voiture. Elle était éclairée au gaz. Le gaz est fourni par deux réservoirs suspendus sous la voiture, à l’extérieur. Je n’ai pu m’approcher des réservoirs à cause du feu mais ils semblaient intacts. Je me suis assuré que la cause de l’accident n’était pas une explosion due au gaz. Il n’y a rien d’autre qui soit transporté dans la voiture ou près de la voiture qui, à ma connaissance, pourrait causer une telle explosion.

M. Veregin était assis du côté nord à peu près au centre de la voiture, une dame était assise avec lui sur le même siège. M. McKie était deux sièges devant M. Veregin sur le même côté. M. Bishop et M. Armstrong étaient assis ensemble, un ou deux sièges derrière M. Veregin. Trois hommes occupaient un siège double à l’opposé de M. Veregin et trois Hindous étaient assis près de l’arrière de la voiture, du côté sud. Je n’ai remarqué aucune boîte ou aucun colis qui semblait hors de l’ordinaire. Trois Doukhobors sont montés à Tunnel en direction de Grand Forks. Ils se sont assis du côté nord à l’arrière de la voiture. J’ai vu M. Veregin et sa dame monter à bord mais je n’ai remarqué aucun bagage. Je n’ai aucune expérience avec les explosifs et je ne pourrais dire quel explosif pourrait causer un tel dommage à la voiture. Je n’ai pas remarqué de trous dans le plancher de la voiture mais, en général, la plus grande partie des dommages se trouvait au centre de la voiture. Il était possible de traverser la voiture et nous l’avons fait.

M. Veregin était monté à bord à Brilliant ainsi que la dame avec lui. Un autre homme que j’ai pris pour un Doukhobor était monté à Brilliant et est resté jusqu’à Castlegar. Je l’ai vu monter, je ne l’ai pas vu transporter quoi que ce soit. Il s’est assis à l’arrière de M. Veregin, mais je ne sais pas combien de sièges les séparaient. Les trois Doukhobors qui sont montés à Tunnel ont tous été blessés et transportés à Nelson. Les deux réservoirs de gaz étaient du côté sud de la voiture. Je ne pense pas que le gaz qui était transporté était explosif. J’ai remarqué qu’un tuyau de vapeur qui traversait la voiture par le dessous, vers le milieu et près de l’endroit où M. Veregin était assis, était très tordu vers le bas. Le plancher est fait de deux couches de couvre-plancher avec un remplissage entre les deux couches. Aucun passager n’a débarqué à Farron. La plupart des passagers dormaient ou sommeillaient. Un passager aurait pu monter à bord à Farron et je ne l’aurais pas remarqué. Le troisième passager qui est monté à Brilliant était d’âge moyen et assez bien habillé.

(Signé) Joseph Turner
Témoin — C.M. Kingston, coroner.

Moi, JOSEPH BRENNAN, assermenté, déclare que je demeure à Nelson, je suis conducteur de train et porteur; je travaillais sur le trajet no 11 hier de Nelson à Midway. J’étais dans le fourgon à bagages lorsque l’explosion s'est produite. Il était environ minuit 55, le 29 octobre; je suis sorti et j’ai aidé les blessés. J’ai travaillé du côté ouest. J’ai aidé à sortir quelques blessés. Je n’ai vu personne dans la voiture qui ait été mortellement blessé et je n’ai vu personne à l’extérieur non plus avec des blessures mortelles. Je n’ai aucune idée de la façon dont l’accident a pu se produire. J’ai embarqué trois lots de bagages à Tunnel, aucun à Brilliant et aucun à Farron. J’avais une lettre du contremaître de la section à Coykendahl. J’ai remarqué Peter Veregin assis du côté nord de la voiture avec une dame à ses côtés. J’ai remarqué M. McKie assis un peu à l’avant mais du côté opposé. Trois Hindous étaient assis près de l’arrière. Je n’ai vu aucun paquet suspect dans la voiture-coach lorsque j’y suis passé. Les lumières ne fonctionnaient pas dans la voiture lorsque je suis retourné pour aider. Je n’ai remarqué aucun blessé dont les vêtements étaient en feu. Je transportais une lanterne électrique. Je ne connais pas grand chose à l’odeur de la fumée dégagée par des explosifs. Je n’ai vu personne à part M. Veregin monter à bord du train à Brilliant. Le feu brûlait fort dans la voiture lorsque j’y suis entré. Je n’ai pas remarqué d’huile qui brûlait.

(Signé) Joseph Brennan.

Moi, WILFRED MARQUIS, assermenté, déclare que je demeure à Nelson, je travaille comme conducteur de train sur le trajet de Nelson à Midway; j’ai fait mon dernier voyage le 28 oct., quittant Nelson à 9 h 20 du soir. Durant ce parcours, à environ 1 mille à l’ouest de Farron, une explosion s'est produite dans la voiture-coach. J’étais dans le fourgon à bagages. Ça m’a jeté contre le côté du fourgon et m’a étourdi. On a tout de suite vu du feu et de la fumée dans la voiture-coach et on s’est précipités pour ouvrir les portes de la voiture; lorsqu’on est arrivé aux portes de la voiture, le chef de train Turner, M. Brennan et moi, il y avait des planches et du bois qui bloquaient notre chemin. On les a enlevés et on a trouvé M. Fawcett dans le coin de la voiture à l’avant. On l’a aidé à sortir par le côté de la voiture. Juste derrière lui, on a trouvé deux autres personnes sous les sièges. On les a sorties. On n’a vu aucun mort dans la voiture. J’ai remarqué que le plancher de la voiture était défoncé au milieu. Il y avait une odeur de gaz à l’extrémité est de la voiture. Le toit était ouvert. J’ai vu Peter Veregin monter à bord du train à Brilliant, une dame avec lui. Un homme a porté sa mallette à l’intérieur et est ressorti. Un autre homme est monté à Brilliant et est descendu à Castlegar. C’était un Doukhobor. Je ne sais pas si je le reconnaîtrais. Je crois qu’il était assis du côté nord vers l’arrière. J’ai vu trois Doukhobors monter à Tunnel. Personne n’est monté à Farron. Les sièges ont tous été déchiquetés en petits morceaux et éparpillés. Le plus gros des dommages a été causé au centre près de l’endroit où était assis Peter Veregin. La voie ferrée était en ligne droite à l’endroit où l’accident s’est produit.

(Signé) Wilfred Marquis, témoin :
C.M. Kingston, coroner.

EDWARD YOUNG BRAKE – assermenté, déclare que je réside à Nelson, je travaille comme contremaître de voitures; je suis allé voir la scène de l’accident, 1 mille à l’ouest de Farron, aujourd’hui. Il y a deux grands réservoirs de 12 pieds de longueur par 18 pouces de diamètre. Les deux réservoirs sont connectés par des tuyaux qui montent le long de l’extrémité de la voiture, puis qui longent le centre du toit dans le sens de la longueur, avec une connexion en T qui raccorde le tuyau à chacune des lampes. Chaque lampe a une valve pour ouvrir et fermer la lumière; il y a aussi une valve principale dans le tuyau vertical qui va du plancher au plafond de la voiture, généralement à l’intérieur de la voiture, dans la toilette des hommes. C'est relativement sécuritaire d’actionner la lampe à partir de cette valve principale et de laisser les valves individuelles ouvertes. J’ai examiné les deux réservoirs aujourd’hui et j’ai trouvé les deux réservoirs intacts sauf qu’ils étaient tombés sur la voie à cause des boiseries qui avaient été brûlées. Sil y avait eu une explosion, un des réservoirs, ou les deux, aurait été pulvérisé. Le gaz est un gaz d’éclairage. D’après l’état dans lequel le système de gaz a été trouvé aujourd’hui, il aurait été vraiment impossible que le gaz de la voiture ait provoqué une explosion. Je ne peux pas dire ce qui a causé l’explosion.

(Signé) E. Y. Brake.

(Enquête du coroner ajournée jusqu’à 10 h le samedi 1er nov.)

Le 1er nov. 1924 à 10 h, reprise de l’enquête du coroner par-devant C.M. Kingston à Grand Forks, C.-B., sur les corps de J. McKie, P.J. Campbell, Hakim Singh et Peter Veregin. Les messieurs du jury, assermentés. H.C. Kennan (président du jury), E. Bailey, D. McPherson, D.C. Manly, S.J. Matthews et P.B. Freeland. Le résumé de la preuve se lit comme suit :

M. Frank Russo, assermenté :

Je suis un résident de Trail, je suis charpentier, j’ai quitté Trail à 7 h a.m. [sic] le soir du mardi 28 oct.; je prenais le train (C. P.) pour Vancouver. J’ai voyagé de Trail à Castlegar où j’ai transféré pour Vancouver. J’étais dans le train avec ma femme. J’avais pris un siège avec ma femme dans la voiture-coach, je me suis assis à l’extrémité de la voiture, mais le marchand de journaux a dit qu’il voulait mon siège et il m’a demandé de m’asseoir dans le siège suivant, ma femme et moi, on a tous les deux changé et on s’est assis dans le siège suivant. Je me suis plaint au conducteur qu’il faisait froid dans la voiture et après 15 minutes à partir du moment où je me suis plaint du froid, il y a eu de la vapeur, la voiture s’est réchauffée et on a commencé à entendre les tuyaux craquer; on aurait dit des sons de pétarade; le conducteur a ouvert les ventilateurs, ma femme m’a dit qu’elle avait peur que les tuyaux explosent. Je lui ai dit de ne pas avoir peur.

Après le départ de Castlegar, je m’endormais, ma femme s’était endormie. J’ai vu le conducteur baisser les lumières. Ensuite je me suis endormi. Je n’ai pas entendu l’explosion. Quand je me suis réveillé, la voiture était en flammes. Ma femme m’a dit, qu’est-ce qui t’arrive, elle a dû m’expliquer ce qui s’était passé, elle me montrait des personnes qui avaient été blessées, l’odeur de la fumée me rendait malade. Je ne me souviens de rien jusqu’à mon arrivée à l’hôpital de Grand Forks. J’ai vu des Hindous dans le train. Je pense qu’il y avait environ 21 personnes dans la voiture, un manteau que je portais sentait la poudre. J’ai entendu un bruit dans les tuyaux environ 15 minutes avant de m’endormir. Je n’avais jamais entendu des tuyaux d’eau chaude faire autant de bruit auparavant; je pense que l’explosion a été causée par les tuyaux d’eau chaude qui ont éclaté.

(Signé) Frank Russo.

PATRICK O'SHAUGNESSY, assermenté : — Je n’ai pas de domicile fixe, j’étais à Fernie depuis à peu près deux mois. Je suis venu au Canada en provenance de l’Irlande. Je suis au Canada depuis environ un an. J’ai quitté Nelson le 28 octobre, partant la même nuit pour Vancouver sur un train du C. P., deux amis voyageaient avec moi, James Wolfe et Patrick Scanlon, on voyageait ensemble. Je me souviens qu’on a passé Castlegar et le marchand de journaux est monté à bord à ce moment. Scanlon et moi, on était assis dans la voiture-coach à 2 sièges d’où étaient assis M. et Mme Russo, Wolfe était assis en face de moi, je me suis endormi et la chose suivante que j’ai entendue était une explosion, cela ressemblait à un coup de pistolet, pas un gros bruit, j’ai vu un rideau de feu devant moi lorsque j’ai ouvert les yeux. J’ai ensuite perdu connaissance. J’ai repris conscience mais je me suis rendu compte que je ne pouvais pas bouger mes membres inférieurs, j’ai entendu gémir. Scanlon m’a dit " allez viens " et il m’a sorti. J’ai vu le marchand de journaux à genoux dans la voiture, son visage était noirci. J’ai remarqué Peter Verigin dans le train, je n’ai vu personne monter à bord sauf le marchand de journaux qui est monté à Castlegar.

(Signé) Patrick O'Shaughnessy.

M. J. HOUSE, assermenté : — Je suis un constable à l’emploi du C. P. à Nelson. Je suis arrivé à la scène de l’accident le 29 octobre et j’ai examiné les débris avec le sgt é-m Gammon de la police prov. de Nelson, à l’endroit où l’explosion a eu lieu; à environ 50 pieds vers le haut de la colline sur le remblai, j’ai trouvé un morceau de pile sèche. J’ai aussi trouvé les restants d’un réveil à l’endroit où la voiture-coach a brûlé. Je pense qu’il y a un morceau de fil de cuivre attaché à une des roues d’engrenage. J’ai fait une recherche attentive sur le site de l'accident mais n’ai rien trouvé d’autre. Voici les pièces à l’appui, une pile sèche et un réveil (A et B). Je pense que le réveil et la pile sèche sont des éléments d’une bombe à retardement. J’ai aussi trouvé l’intérieur complet d’une poche à environ 300 verges de l’endroit où a eu lieu l’explosion.

(Signé) J. House.

M. D. McNABB. Assermenté déclare : — J’habite Vancouver, C.-B., je suis inspecteur pour le Bureau of Explosives, une organisation internationale, je ne suis pas un employé du gouvernement. Je suis à l’emploi de l’American Railway Assn. dont le territoire couvre les États-Unis, le Mexique et le Canada; je suis chargé de veiller à la sécurité du transport des explosifs et autres articles dangereux. Je me suis rendu sur la scène de l’explosion jeudi soir et vendredi matin, les 30 et 31. Il ne reste presque plus rien sur quoi se baser pour se former une opinion quant à la cause de l’explosion, mais après avoir examiné la voiture, je ne peux m’empêcher de conclure, étant donné les ravages causés, que l’explosion n’a pu être causée que par un des explosifs les plus rapides placé soit accidentellement ou intentionnellement dans la voiture; la flamme produite par un explosif à grande vitesse de détonation serait trop courte pour incendier une aussi grande partie de la voiture, tel qu’on me décrit l’incident, et si l’explosion était due à un complot, le fait que le feu ait pris simultanément ou conjointement à l’explosion indiquerait la présence, dans le même contenant ou très près de ce contenant, de quelque liquide inflammable dans un contenant très fragile qui aurait pu projeter le contenu au même moment que l’explosion et avant que la flamme de l’explosion ne se soit éteinte.

(Signé) D. W. McNabb.

FRANCIS LEACH, assermenté : — Je suis inspecteur des explosifs résidant à Vancouver, C.-B., je suis à l’emploi du gouvernement fédéral, Bureau des mines, Ottawa. Mon travail consiste à faire respecter la Loi sur les explosifs au Canada et j’enquête sur tous les accidents. J’ai examiné les débris à Farron. Je pense que l’explosion s’est produite près de la pièce D (tuyau d’eau chaude), la dépression dans le tuyau ayant été faite par un objet projeté, un morceau de fer d’un siège aurait pu faire une telle bosse sur le tuyau; la dépression à été trouvée sur le côté intérieur du tuyau. Les fusibles (de sûreté) sur le réservoir de gaz avaient fondu et avaient laissé le gaz s’échapper. Je n’ai trouvé aucune trace d’explosion à l’extérieur de la voiture. L’explosion a dû avoir lieu à l’intérieur de la voiture; d’après l’état des débris projetés, je suis d’avis qu’un explosif à grande vitesse de détonation, comme de la dynamite ou de la nitroglycérine, est en cause. Je confirme le témoignage de M. Brake à l’effet que les tuyaux de gaz étaient en place, je n’ai trouvé aucun bris des tuyaux de gaz.

(Signé) Francis Leach.

E.Y BRAKE, assermenté : Je suis un contremaître de voiture pour le C. P. et j’habite à Nelson; j’ai examiné les débris, les tuyaux de gaz sous le plancher de la voiture qui remontent par la toilette et puis se retrouvent sur le toit de la voiture. J’ai trouvé les réservoirs de gaz intacts. Il serait impossible que les tuyaux d’eau aient explosé. Il y a environ 15 livres de pression de vapeur dans les tuyaux d’eau chaude.

(Signé) E. Y. Brake.

THOS. MEAKES, assermenté : Je demeure à Grand Forks. Je suis l’électricien de la ville. J’ai examiné la pile sèche (pièce à conviction) et je ne crois pas avoir déjà vu une pile sèche ayant une borne semblable à celle de la preuve; à mon avis, la borne a été utilisée de façon inhabituelle.

(Signé) Thos. Meakes.

VERDICT DU JURY.

Nous concluons que les personnes suivantes sont mortes : J. McKie — P.J. Campbell — Hakim Singh — Peter Verigin un mille à l’ouest de Farron à environ 1 h du matin le 29 octobre 1924 à la suite du déclenchement d’un explosif à grande vitesse de détonation, placé dans la voiture-coach no 1586 du Canadien Pacifique par une ou des personnes inconnues. Nous recommandons fortement au Canadien Pacifique et aux autorités provinciales de poursuivre leurs efforts pour trouver les auteurs de ce désastre et à cette fin nous recommandons que les pièces à conviction A et B (pile sèche) (réveil) qui nous ont été présentées soient examinées par des experts et que leurs propriétaires soient identifiés si possible.

(Signé) A. G. Birch, sgt. no 5166.

Source: University of Victoria Archives, KCIR Files, Box 1; Folder 1.14, , Enquête du coroner à Grand Forks, 29 octobre, 1924.

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