« La suite de l’émission télévisée sur Thomson – La lettre de l’entrepreneur de pompes funèbres fait référence au mystère », The Forester [Huntsville], 13 févr. 1969
L’émission de la télévision nationale, Was Tom Thomson Murdered? [Tom Thomson a-t-il été assassiné?], présentée au cours de la semaine dernière a ravivé l’intérêt à l’égard de la mort mystérieuse du célèbre peintre dont le corps a été retrouvé dans le lac Canoe dans le parc Algonquin.
William Roy Dixon, gérant de la quincaillerie et entrepreneur de pompes funèbres de Sprucedale, s’est occupé des arrangements funéraires dans le parc en 1917. Le docudrame télévisé rapportait qu’un entrepreneur de pompes funèbres inconnu de Huntsville avait exhumé le corps pour l’envoyer à Leith, la ville natale de l’artiste. On cherchait à découvrir si le corps était bel et bien dans le cercueil.
Chester Arnett de Huntsville a présenté une lettre ouverte écrite par M. Dixon peu avant sa mort survenue il y a quelques années, en réponse à la controverse qui sévissait à l’époque. On y lisait :
Je suis l’entrepreneur de pompes funèbres qui a embaumé et enterré la dépouille de Tom Thomson au lac Canoe en 1917, et je me souviens distinctement de la procédure officielle qui a été entreprise à l’époque. Je ne suis pas d’accord avec les articles parus la semaine dernière selon lesquels la mort aurait été causée par un acte criminel. On m’a appelé du quartier général du parc Algonquin afin de retirer le corps de l’eau et de le préparer pour le transport. À mon arrivée à la gare du lac Joe, j’ai été accueilli par le garde forestier Mark Robinson. Sa première question a été : « Le coroner de North Bay est-il dans le train? » Il n’y était pas et je l’ai informé que je ne pouvais rien faire sans le certificat de décès. Il a joint M. Hartlett, le directeur du parc, qui a envoyé un certificat de mort accidentelle par noyade. Il a dit que, en tant que directeur, il était coroner d’office. Nous avons transporté le corps jusqu’à l’île et avons entrepris de l’embaumer. Il n’y avait assurément pas de sang sur le visage ni aucune indication d’acte criminel, que les taches post-mortem habituelles qui se trouveraient sur le corps de n’importe quelle personne étant restée dans l’eau d’un petit lac durant 10 jours en pleine chaleur estivale. Personne d’autre ne nous a aidés. La famille et les amis ne sont pas arrivés par le train suivant, alors M. Hartlett m’a émis un permis d’inhumation afin d’enterrer le corps dans le cimetière de l’endroit. Un pasteur en visite a célébré la cérémonie. Le cercueil n’était pas fait de cèdre, mais de bon bois franc. Je ne peux pas croire que Mark Robinson a dit, comme l’a rapporté M. Little, que le corps n’avait jamais été déplacé. Il m’a dit qu’ils avaient déplacé le corps quelque temps après et qu’il devait avoir été bien embaumé car il s’était remarquablement bien conservé. Si ces gens voulaient vérifier ces « histoires de bonne femme », pourquoi ne sont-ils pas allés chercher un permis d’exhumation et n’ont-ils pas examiné le cercueil supposément vide au lieu de profaner le cimetière du lac Canoe? En Colombie-Britannique, on les aurait emprisonnés pour un geste semblable.